LE PÉCHÉ DE L'OUBLI

CAUCHEMAR

La taverne de Meliodas était un lieu d’habitude animé, mais aujourd’hui, une lourde tension flottait dans l’air. Alors que tous se retrouvaient autour de la table, les visages fatigués et les esprits alourdis par leurs batailles récentes, une question persistait : quel serait l’avenir d’Arkanor et de King maintenant que la vérité avait éclaté ? Et surtout, que faire face à la menace qui restait dans l'ombre, celle qui aurait pu engloutir tout ce qu'ils avaient construit jusqu'ici ?

Arkanor, assis à la table, se sentait épuisé. Ses blessures le harcelaient, son épaule droite encore saignante, mais ce n’était pas ça qui le préoccupait. C’était le poids de son passé, un passé qui le rattrapait à chaque instant. Ses souvenirs effacés, ses actions oubliées, il savait que ce n’était que le début. Même si la vérité était revenue à la surface, les cicatrices qu’il portait n’étaient pas si faciles à effacer. Mais la chaleur de la taverne, l'odeur de la nourriture qui se préparait, et les rires de ses compagnons lui offraient un répit.

King, assis à côté de Ban, ne disait presque rien. Il regardait ses mains, comme s’il avait besoin de se convaincre que la guerre était enfin terminée. La haine, qui l’avait alimenté durant tout ce temps, semblait s’éteindre lentement, mais il n’y avait pas encore de soulagement. Les images de la fausse mort d'Elaïne, de la colère qu’il avait accumulée, se bousculaient dans son esprit. Son cœur était lourd, plein de remords, mais il savait qu’il n’était pas seul. Ban, son ami, était là. Il pouvait voir la sincérité dans ses yeux, même si les deux hommes étaient si différents.

Ban tourna la tête et fixa King pendant un moment, brisant le silence. « Tu sais, King, on a tous perdu des gens, des amis, des proches. C’est dur. Mais on doit se battre pour ceux qui restent. Pour nous. »

King leva lentement les yeux vers lui. « Mais Elaïne… je ne pouvais pas accepter ça. Tu… tu comprends pas. J’étais aveuglé par la haine. »

Ban soupira et posa une main sur son épaule. « Je comprends mieux que tu ne le penses. Mais tu dois voir au-delà de ça. Elaïne ne voudrait pas que tu t’éteignes dans la souffrance. »

Un long moment de silence passa, puis, lentement, King hocha la tête. « Je… je vais essayer. Je suis désolé, Ban. Vraiment. »

Arkanor, bien que fatigué, observait la scène silencieusement. Il savait qu’une réconciliation n’était jamais simple, mais l'air dans la taverne semblait plus léger après ce moment partagé entre les deux amis. Il se souvint de son propre parcours : celui où il avait été rejeté, torturé, oublié. Mais ici, parmi eux, il ne se sentait plus aussi seul. Arkanor tourna la tête vers Meliodas, qui préparait des boissons derrière le bar, son visage impassible, mais avec un léger sourire.

Meliodas sentit la présence de son frère et se tourna vers lui. « Tu devrais te reposer, » dit-il d’une voix calme. « On s’est battus tous ensemble aujourd’hui, et ça n’a pas été facile pour toi, je sais. »

Arkanor secoua la tête, malgré sa fatigue. « J’ai fait ce que je devais. Ce n’est pas encore fini, Meliodas. On ne connaît pas encore toute l’étendue des conséquences de ce que nous avons réveillé avec la vérité. »

Meliodas posa un regard plus lourd sur lui. Il savait que son frère avait raison. La guerre sainte n’était pas terminée, et les Chevaliers Sacrés, même déstabilisés, restaient une menace. Mais ce qui importait en ce moment précis, c’était que tous étaient réunis ici, à la taverne, dans un semblant de paix, aussi fragile soit-elle.

« Oui, » répondit Meliodas en souriant. « Mais pour l'instant, repose-toi. Il y a des batailles à venir, et on aura besoin de toi. »

Alors que tout semblait se calmer, un bruit étrange résonna à l’extérieur de la taverne. Quelque chose clochait. Meliodas, l’instinct du combattant toujours en alerte, se dirigea vers la porte et jeta un œil prudent à travers les fenêtres.

Dehors, une silhouette s'avança lentement, une silhouette bien trop familière. Dreyfus, un ancien Chevalier Sacré, se tenait là, accompagné de quelques chevaliers restants, leurs visages marqués par l’ombre de la guerre. Dreyfus, qui avait été un homme influent dans la guerre sainte, portait toujours en lui cette aura menaçante, comme un démon, un démon très puissant ayant prit possession de son corps mais ça seulement Meliodas et Arkanor pouvait le savoir et le sentir.

« Qu’est-ce que… ? » murmura Diane en se levant brusquement, alertée.

Meliodas se tourna vers les autres. « Préparez-vous. »

Dreyfus entra dans la taverne, son regard fixé sur Meliodas, puis se tourna vers Arkanor, l'air de ne pas l’avoir remarqué jusqu’à ce moment-là. Un silence pesant s'installa, comme si tout le monde savait qu’un grand conflit était imminent. Dreyfus, avec sa voix calme mais tranchante, se tourna enfin vers Arkanor.

« Tu n’as pas appris, Arkanor ? » dit-il froidement. « Après tout ce que tu as fait, après avoir disparu… Pourquoi revenir maintenant ? Ne sais-tu pas que tu es un danger pour tout ce qui reste de cet ordre ? »

Arkanor se leva, ses yeux brillants d’une lueur rouge. « L’ordre est un mensonge, Dreyfus. Tu sais très bien que ce qui a été fait en mon nom n’a pas été un acte de justice. Mais je suis là pour rétablir ce qui est juste, et c’est pour cela que tu as raison d’avoir peur. »

Le silence se brisa alors que les tensions s’élevaient. Les Seven Deadly Sins se mirent en position, prêts à tout. Meliodas, Ban, Diane, et même King se tenaient prêts à défendre leur maison et leurs amis.

Mais alors qu'ils se préparaient à faire face à Dreyfus et à ses chevaliers, Arkanor sentit un lourd poids dans l’air. Ce n’était pas simplement une bataille physique qu’ils allaient devoir affronter. C'était une guerre d’idées, une guerre de rédemption.

Derrière Dreyfus, un autre bruit retentit : une présence qu’ils ne s’attendaient pas. Des silhouettes sombres s'approchaient du fond de la taverne, accompagnées de murmures de plus en plus forts.

Arkanor savait que la paix qu’ils avaient trouvée ici ne durerait pas longtemps. Une autre épreuve allait bientôt surgir.