L'INATTENDUE

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Le groupe avançait à travers les couloirs sombres et humides de la tour-prison. L’atmosphère y était pesante, saturée par une odeur métallique de sang et de moisissure. Elisabeth, Meliodas et Diane progressaient prudemment, leurs pas résonnant sur les pierres froides. Leur objectif était clair : retrouver Ban, emprisonné ici depuis trop longtemps.

Cependant, à mesure qu’ils descendaient, une étrange tension s’installait. Une énergie glaciale envahissait les lieux, presque oppressante.

« Tu ressens ça, Meliodas ? » murmura Diane, son sourire d’habitude joviale remplacé par une grimace sérieuse.

« Oui… » répondit le capitaine des Seven Deadly Sins. « Cette magie… Elle est familière. »

Elisabeth frissonna, s’accrochant légèrement au bras de Meliodas. Diane, quant à elle, resserra son marteau, prête à se battre.

Lorsqu’ils atteignirent la salle centrale, où les prisonniers les plus dangereux étaient retenus, ils trouvèrent Ban, solidement enchaîné. Malgré son état, il leva les yeux vers eux avec son sourire habituel.

« Eh bien, vous avez mis le temps ! » lança-t-il.

Mais avant que quiconque ne puisse répondre, un bruit métallique attira leur attention.

À quelques mètres de là, dans l’ombre, une silhouette était enfermée dans une autre cellule. Les chaînes qui l’entouraient étaient d’un noir profond, gravées de runes magiques démoniaques. Meliodas s’approcha, l’air méfiant.

« Non… C’est impossible… » murmura-t-il, les yeux écarquillés.

La silhouette en question était petite et frêle, semblable à celle de Meliodas. Des cheveux argentés emmêlés cachaient en partie un visage émacié, marqué par la douleur. Ses bras étaient couverts de blessures profondes et fraîches, et son regard rouge luisait dans l’obscurité comme celui d’un prédateur.

« Arkanor… » souffla Meliodas.

Arkanor releva lentement la tête en entendant son nom. Son expression était vide, dénuée de toute émotion. Ses yeux rouges fixèrent Meliodas, mais aucun signe de reconnaissance n’apparut sur son visage.

« C’est qui lui ? » demanda Diane, intriguée mais effrayée par l’aura sinistre qui émanait de lui.

Ban, lui aussi, semblait abasourdi. « Attends… Ce gosse, il ressemble à toi, capitaine… Mais en beaucoup plus… flippant. »

Meliodas ne répondit pas. Il s’accroupit devant les barreaux de la cellule d’Arkanor et tenta d’attirer son attention.

« Arkanor… C’est moi, Meliodas. Ton grand frère. Tu te souviens de moi, pas vrai ? »

Mais Arkanor ne répondit pas. Ses chaînes cliquetèrent lorsqu’il bougea légèrement, révélant son bras gauche marqué de runes blanches, irradiant une lumière froide.

Elisabeth sentit les larmes lui monter aux yeux. « Qui est-ce ? » demanda-t-elle d’une voix tremblante.

« Mon petit frère… » dit Meliodas, la voix brisée. « Il a été abandonné par notre père… et je n’ai rien pu faire pour l’aider. »

Soudain, Arkanor se leva. Les chaînes autour de lui tirèrent violemment, mais il ne montra aucune réaction à la douleur. Ses yeux rouges fixèrent Meliodas avec une intensité terrifiante.

« Mon frère ? » murmura-t-il enfin, d’une voix rauque et glaciale. « Tu oses prononcer ce mot après m’avoir abandonné ? »

Sa magie éclata soudainement, remplissant la pièce d’une lumière oppressante. Elisabeth recula, effrayée, tandis que Diane se positionna devant elle, prête à frapper.

Meliodas, cependant, resta immobile.

« Je ne t’ai jamais abandonné, Arkanor. Je voulais te sauver, mais je n’ai pas réussi. »

Arkanor éclata de rire, un son déchirant et amer. « Sauver ? Tu ne m’as pas sauvé. Tu m’as laissé pourrir dans l’ombre… Encore et encore. »

Il tendit son bras gauche, et les runes blanches s’illuminèrent davantage. Un vent glacial balaya la pièce, et les chaînes autour de lui craquèrent sous la pression de sa magie.

Alors qu’Arkanor s’apprêtait à attaquer, Elisabeth se plaça courageusement devant Meliodas.

« Arrêtez ! » cria-t-elle, les larmes aux yeux.

Arkanor hésita, son regard se posant sur elle. Une lumière douce et chaleureuse émanait de la jeune femme.

« Qui es-tu ? » demanda-t-il, sa voix perdant légèrement de son tranchant.

« Je suis Elisabeth… et je veux t’aider. Je veux t’aider à retrouver ton humanité. »

Arkanor recula légèrement, comme troublé par ses paroles. Mais sa méfiance reprit le dessus, et il se tourna à nouveau vers Meliodas.

« Si tu veux m’aider… alors libère-moi, ou tue-moi. Mais ne joue pas à celui qui se soucie. Tu as perdu ce droit il y a longtemps. »

Meliodas serra les poings, le cœur brisé par les paroles de son frère. « Je vais te libérer, Arkanor. Mais je ne te laisserai pas mourir. »

Avec l’aide de Ban et Diane, ils commencèrent à briser les chaînes magiques qui retenaient Arkanor. Mais à mesure que les runes disparaissaient, sa magie s’intensifiait, comme si elle cherchait à les consumer.

Arkanor, bien que libre, tomba à genoux, épuisé. Meliodas s’approcha de lui et posa une main sur son épaule.

« Je suis désolé… Je te le promets, cette fois, je ne te laisserai plus jamais seul. »

Arkanor ne répondit pas, mais pour la première fois, son regard rouge semblait moins froid. L’humanité en lui n’était pas totalement éteinte… mais elle serait difficile à raviver.

LE PÉCHÉ DE L'OUBLIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant