Chapitre 5 : Le Premier Puzzle

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Point de vue Alice

Le silence du bureau est seulement brisé par le cliquetis des claviers et le bourdonnement lointain des téléphones. Helena est assise en face de moi, concentrée sur la pile de documents que nous venons de récupérer du café abandonné de Léonard Mosvig. Chaque page semble lui parler, chaque détail insignifiant devient pour elle une pièce importante du puzzle.

Je l'observe, fascinée par son calme imperturbable. Alors que moi, je ressens l'urgence et la frustration de ne toujours pas comprendre le message du Mosvick, Helena semble dénouer le fil d'une toile invisible.

— Alice, murmure-t-elle soudain.

Je relève la tête.

— Oui ?

Elle pointe un mot souligné dans le journal de Léonard Mosvig : "JUDA."

— C'est le parfum que nous avons retrouvé chez les Barslow, dis-je, perplexe.

Helena acquiesce.

— Exact. Mais ce n'est pas seulement un parfum. Léonard a mentionné "JUDA" plusieurs fois dans son journal, toujours en relation avec des personnes ou des événements qui l'ont détruit.

Elle tourne une page, où est griffonné :

"JUDA : symbole de la trahison. Ils m'ont pris tout ce que j'avais. Ils m'ont vendu pour leur gain."

Alice hoche la tête, perplexe.

— Léonard a donc perçu ses ennemis comme des Judas. Mais quel est le lien avec les Barslow ?

Helena se lève et commence à marcher dans la pièce, perdue dans ses pensées.

— Ce n'est pas seulement un symbole. "JUDA" pourrait être un acronyme. Ou un code.

Je la suis des yeux, impressionnée par sa capacité à tisser des liens entre des éléments que je n'aurais jamais remarqués.

Une énigme cachée

Quelques heures plus tard, Colbert arrive en trombe, une feuille à la main.

— Capitaine, détective, on a enfin une piste sur le code !

Helena se retourne immédiatement, le regard acéré.

— Parlez.

Colbert pose la feuille sur la table.

— "X-0612152223." On a comparé le code à plusieurs bases de données, mais une coïncidence est apparue dans une vieille base archivistique de l'État. Ce code correspond à un dossier scellé.

Alice se penche en avant.

— Un dossier scellé ? Quel genre de dossier ?

— Une enquête abandonnée en 1989. Elle concernait...

Colbert hésite, visiblement mal à l'aise.

— Elle concernait un meurtre. Une femme.

Helena fronce les sourcils.

— Quel est le lien avec Léonard Mosvig ?

Colbert souffle, visiblement troublé.

— La femme assassinée était sa sœur, Sofia Mosvig.

Un silence pesant envahit la pièce. Helena récupère la feuille et examine les détails.

— Sofia Mosvig... elle est morte bien avant que Léonard ne perde son café. Cela signifie que la destruction de sa vie ne s'est pas limitée à des injustices financières. Elle a commencé avec une perte personnelle.

Alice prend une profonde inspiration.

— Le Mosvick ne tue pas seulement par vengeance pour Léonard. Il ou elle agit peut-être pour Sofia aussi.

Un passage codé

Helena s'assoit à nouveau et se plonge dans les coupures de presse que nous avons récupérées. Je la vois griffonner des notes et murmurer pour elle-même. Puis, soudain, elle s'arrête, les yeux écarquillés.

— Capitaine, Colbert, venez voir.

Nous nous approchons, et elle pointe un passage souligné dans le journal de Léonard :

"Il n'y a pas de justice pour ceux qui souffrent dans l'ombre. Mais l'heure viendra où les Judas paieront. Regardez sous la lumière, et vous trouverez la vérité."

Alice penche la tête.

— "Sous la lumière" ? Que signifie-t-il ?

Helena sourit légèrement.

— Une métaphore, peut-être. Mais aussi un indice littéral. Nous devrions examiner les documents sous une lumière UV. Il est possible qu'un message caché ait été laissé.

Colbert claque des doigts.

— Je vais chercher l'équipement.

Le message caché

Quelques minutes plus tard, nous passons les pages du journal sous une lampe UV. Une série de mots invisibles apparaît, formant un court message :

"La vérité est enterrée avec elle. Retournez à l'origine."

Helena murmure le message à haute voix, son esprit tournant à plein régime.

— "Enterrée avec elle." Cela pourrait signifier qu'un indice a été laissé sur la tombe de Sofia Mosvig.

Alice acquiesce, déjà debout et prête à partir.

— Très bien. Nous allons au cimetière.

Au cimetière

La nuit est tombée lorsque nous arrivons au cimetière, armés de lampes torches et de gants. La tombe de Sofia Mosvig est simple, sans fioritures : une pierre tombale grise, son nom gravé dessus, ainsi que la date de sa mort.

Helena s'agenouille devant la pierre et commence à l'examiner attentivement. Elle passe ses doigts sur les gravures, cherchant un indice.

— Ici, murmure-t-elle.

Je m'accroupis à ses côtés, observant l'endroit qu'elle indique. Sous la gravure, un petit compartiment est dissimulé. Helena l'ouvre avec précaution et en sort une enveloppe scellée.

Elle l'ouvre et en retire une lettre. Les mots écrits à la main sont aussi clairs qu'inquiétants :

"Si vous êtes ici, cela signifie que vous commencez à comprendre. Mais le chemin est encore long. Regardez au-delà des Judas, et vous verrez les monstres. Votre prochaine destination : le juge Henderson."

Alice lit à haute voix, sa voix teintée de colère.

— Le juge Henderson ? C'était lui qui a classé l'affaire de Sofia Mosvig en 1989.

Helena se redresse, tenant la lettre.

— C'est clair maintenant. Le Mosvick suit un plan. Sofia était le point de départ. Léonard était la tragédie secondaire. Et maintenant, nous avons le juge Henderson.

Alice croise les bras, son expression grave.

— Si le Mosvick suit ce schéma, alors le juge pourrait être la prochaine victime.

Helena hoche la tête, son regard dur.

— Nous devons l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.

Fin du chapitre 5

MISS POIROTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant