Chapitre 2 : Premiers pas au FBI

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Chapitre 2 : Premiers pas au FBI

Lunettes fines, cheveux noirs aux reflets bruns, un regard bleu perçant. Charmante et jeune, Helena Poirot portait une élégance discrète. Assise dans le hall du bâtiment fédéral, elle attendait avec impatience qu'on vienne la chercher. Ce n'était pas son premier jour en tant que détective, mais c'était son premier pas dans les locaux du FBI, où elle avait été conviée comme consultante spéciale.

Elle avait étudié le dossier qu'on lui avait envoyé : un tueur méthodique, le Mosvick, qui semait la panique. Ses pensées furent interrompues par l'arrivée d'un homme au sourire légèrement crispé.

— Miss Poirot ? Je suis l'agent Colbert. Je vais vous conduire au bureau de la capitaine Hart.

Helena hocha la tête et se leva, son pas assuré contrastant avec la tension palpable du lieu.

Dans le bureau d'Alice Hart

Pendant ce temps, Alice parcourait le mémo laissé par le tueur. Elle fronçait les sourcils en le relisant pour la cinquième fois.

— Colbert, ce message n'a aucun sens, grogna-t-elle.

— « Chers agents du FBI, avez-vous faim ? Vous feriez mieux de boire de l'épice de poisson avec beaucoup d'aspirine chimique. Car le temps est compté. » Ce sont exactement ses mots, répondit l'agent Colbert, en haussant les épaules.

— C'est du charabia.

— Je suis d'accord, capitaine. Mais c'est un psychopathe. Peut-être aime-t-il jouer avec nous, comme d'habitude.

Alice posa la feuille sur son bureau.

— Que savons-nous de cette lettre ?

— C'est écrit à la main, avec la main gauche. L'analyse suggère une écriture féminine, à 66,5 %.

— Intéressant. Et la signature au verso ?

— Toujours la même : « X-0612152223 ».

Alice soupira.

— Ce satané code... Personne n'a encore réussi à le déchiffrer ?

— Non, capitaine. On a testé des combinaisons basées sur les dates des meurtres, les heures, les adresses... Rien.

— Continuez à chercher. Informez-moi si vous trouvez quoi que ce soit. Je serai dans mon bureau.

— Oui, capitaine.

Quelques instants plus tard, Colbert frappa à la porte.

— Capitaine, la détective Poirot est arrivée.

Alice releva la tête, intriguée.

— Faites-la entrer.

Colbert s'éclipsa, et une silhouette élégante entra dans la pièce. Helena Poirot avait une posture droite, un air calme mais sûr d'elle. Elle tendit une main chaleureuse à Alice.

— Capitaine Hart, je suppose ?

— Oui, c'est moi. Bienvenue, Helena.

— Appelez-moi Helena, s'il vous plaît.

— D'accord, si vous insistez. J'ai entendu beaucoup de choses à votre sujet.

Alice marqua une pause, avant d'ajouter avec un sourire narquois :

— Alors, c'est vrai ? Treize grandes affaires résolues en un an et demi ?

— Oui, c'est exact.

— Impressionnant. On dit même que vous êtes la digne héritière de votre grand-père.

Helena sourit légèrement.

— Les gens aiment les comparaisons. Peut-être ont-ils raison.

— Asseyez-vous, je vous en prie. Vous voulez boire quelque chose ?

— Non, merci.

Alice se servit un verre de Mezcal, qu'elle avala d'un trait après avoir ajouté quelques glaçons.

— La Mezcal... un classique, murmura-t-elle, comme pour elle-même.

Helena observa la scène avec une discrétion calculée, mais Alice la fixa brusquement.

— Bon, Helena. Montrez-moi ce que vous savez faire.

— Là ? Maintenant ?

— Oui, ici et maintenant. Je dois être convaincue que vous méritez de rejoindre mon équipe.

Helena ajusta ses lunettes et regarda autour d'elle.

— Très bien. Je vais commencer. Vous avez un accent particulier lorsque vous parlez certains mots. Je dirais que votre prénom complet n'est pas Alice, mais probablement Alicanta, n'est-ce pas ?

Alice haussa un sourcil, surprise.

— Comment savez-vous ça ?

— Facile. Sur votre bureau, les lettres A.L.C.T. sont gravées. D'abord, j'ai cru que c'était vos initiales. Mais votre accent m'a rappelé une particularité des prénoms mexicains : ils sont souvent abrégés en utilisant les premières lettres de chaque syllabe. ALiCanTa donne ALCT. De plus, votre boisson favorite est la Mezcal, typiquement mexicaine.

Alice éclata d'un petit rire.

— Impressionnant. Et ensuite ?

— Sur votre bureau, une lettre mentionne deux villes : Manzanillo et León. Les deux sont au Mexique. La signature indique « Ton oncle ». Il est peu probable qu'un oncle vous appelle « Tata », car cela signifierait « tante » en espagnol.

Alice secoua la tête, ébahie.

— En cinq minutes, vous en savez plus sur moi que certains de mes agents en deux ans.

— Merci. Mais ce n'est qu'une observation basique.

Alice, bien que bluffée, reprit son sérieux.

— Impressionnant, Helena. Mais je dois être sûre que vous n'avez pas fait vos recherches avant de venir. Donnez-moi une raison supplémentaire de croire en vous.

Helena croisa ses bras, le regard légèrement durci.

— Capitaine, vous étiez mariée. Aujourd'hui, vous ne l'êtes plus. Cela vous pèse. Vos cernes montrent un manque de sommeil chronique, vos mains tremblent légèrement à cause du stress, et vous buvez pour apaiser la douleur. Vous portez encore votre bague à la maison, mais vous l'enlevez avant de venir travailler.

Alice resta figée, incapable de parler.

— Je suis désolée si mes mots vous blessent. Ce n'était pas mon intention.

Alice baissa la tête un instant, prenant une profonde inspiration.

— Non, Helena. Ce n'est rien. Vous avez raison sur toute la ligne.

Elle releva les yeux et esquissa un sourire.

— Félicitations. Vous venez de rejoindre mon équipe.

Helena sourit à son tour.

— Merci, capitaine. Je ferai de mon mieux.

— Appelez-moi Cap. Maintenant, suivez-moi en salle de réunion. On doit vous briefer sur l'affaire Mosvick.

— À vos ordres, Cap, répondit Helena en riant doucement.

À suivre...

MISS POIROTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant