Chapitre 6 : Le Prochain Coup

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Point de vue Alice

Le soleil se lève à peine sur la ville, mais mon téléphone sonne déjà. Je décroche, encore engourdie par une nuit trop courte.

— Capitaine Hart.

La voix pressée de Colbert résonne à l'autre bout.

— Cap, un nouveau meurtre. Même signature.

Je me redresse d'un bond.

— Où ?

— Dans un appartement en centre-ville. C'est un juge... le juge Henderson.

Les mots me frappent comme un coup de poing. Le nom est encore frais dans mon esprit : il était mentionné dans la lettre trouvée sur la tombe de Sofia Mosvig.

— J'arrive. Prévenez Helena.

Sur la scène du crime

Lorsque j'arrive, Helena est déjà là, examinant les lieux avec une minutie presque surnaturelle. Le salon de l'appartement est étrangement calme malgré la scène macabre : le corps du juge Henderson est étendu sur une chaise, les mains liées et un bandeau sur les yeux. Une fine ligne rouge court autour de son cou, signe d'une strangulation.

— Un autre message, murmure Helena en désignant un papier posé sur la table devant le cadavre.

Je m'approche pour le lire :

"Un Judas de plus. Vous avez vu la corde, mais avez-vous vu la chaîne ?"

Je fronce les sourcils.

— Encore des énigmes.

Helena secoue la tête, ses yeux fixant la scène avec intensité.

— Pas une énigme. Une métaphore. Le Mosvick ne veut pas simplement que nous voyions ce meurtre : il veut que nous comprenions ce qui le relie aux autres.

Elle s'accroupit près du corps et examine les poignets liés.

— Les nœuds sont soignés, symétriques. Le Mosvick est méthodique, mais il n'agit pas seul.

— Tu penses qu'il ou elle a un complice ? demandé-je.

— C'est possible. Ou peut-être que cette "chaîne" fait référence à un lien symbolique.

Elle se relève et scrute la pièce entière, son regard balayant chaque détail.

— Il y a autre chose ici, murmure-t-elle.

Elle s'approche de la bibliothèque, ses doigts glissant sur les étagères. Elle s'arrête sur un livre dont la reliure semble légèrement usée, et l'extrait. À l'intérieur, une enveloppe.

— Voilà ce qu'il voulait que nous trouvions.

Un nouvel indice

Nous ouvrons l'enveloppe pour découvrir une autre lettre écrite à la main, ainsi qu'une photo ancienne. La lettre dit :

"Le troisième Judas a payé. Regardez derrière leurs masques. Le mensonge est la véritable arme."

Helena fixe la photo. Elle montre un groupe de personnes assises autour d'une table : trois hommes en costume, une femme élégante, et un visage qui attire immédiatement mon attention.

— C'est le juge Henderson, dis-je. Mais qui sont les autres ?

Helena prend une loupe et inspecte les détails.

— Si je ne me trompe pas, c'est une réunion privée. Peut-être liée à une affaire passée.

Elle retourne la photo et lit une inscription au dos : "Manzanillo, 1987."

Je fronce les sourcils.

— Manzanillo ? C'est...

— Au Mexique, coupe Helena. Et l'endroit où votre famille est originaire, Capitaine.

Mon cœur s'accélère.

— Tu penses que c'est lié à moi ?

Helena reste silencieuse un instant, réfléchissant.

— Je ne crois pas aux coïncidences. Mais pour l'instant, concentrons-nous sur les autres visages. Si nous identifions ces personnes, nous comprendrons pourquoi le Mosvick les cible.

L'analyse d'Helena

De retour au bureau, Helena travaille sans relâche, ses notes s'empilant autour d'elle. Elle fait défiler les archives sur son ordinateur, croisant les noms, les affaires, et les dates.

— Alice, viens voir, dit-elle soudain.

Je m'approche.

— Regarde ça.

Elle pointe un article de journal en ligne datant de 1987.

"Un scandale éclabousse un juge américain à Manzanillo. Henderson impliqué dans un réseau de corruption transfrontalier."

Je lis l'article, qui mentionne brièvement un autre nom : Léonard Mosvig.

— Léonard était à Manzanillo à la même époque ?

Helena hoche la tête.

— Ce n'est pas un hasard. Henderson et les autres membres de ce groupe ont utilisé leur pouvoir pour profiter d'un réseau criminel. Mosvig était probablement une victime de leur corruption.

Je sens ma gorge se serrer.

— Et maintenant, quelqu'un venge ce passé.

Helena fixe l'écran, pensive.

— Mais ce n'est pas qu'une vengeance. C'est une déclaration. Le Mosvick veut exposer ces crimes cachés au grand jour.

Une révélation troublante

Alors que nous continuons à travailler, Colbert entre, visiblement nerveux.

— Capitaine, détective, il y a quelque chose que vous devez voir.

Il pose un paquet sur la table.

— Cela vient d'arriver au bureau, adressé à Helena.

Helena ouvre le colis avec précaution. À l'intérieur : une paire de menottes rouillées, un ruban rouge, et une autre lettre.

Elle lit à haute voix :

"La justice n'a pas de chaîne. Mais toi, Helena, tu en as une. Te souviens-tu ? Chaque légende a ses failles."

Je regarde Helena, intriguée.

— Qu'est-ce que ça signifie ?

Elle reste silencieuse un instant, le visage fermé.

— Cela signifie que le Mosvick sait quelque chose sur moi.

Alice intervient, sa voix autoritaire.

— Si ce tueur essaie de jouer avec toi, Helena, il va échouer.

Mais Helena reste calme, son regard brillant d'une détermination glaciale.

— Nous verrons bien.

Une décision critique

Helena se redresse, ses yeux fixant un point invisible.

— Nous devons retourner à Manzanillo. C'est là que tout a commencé.

Alice hésite.

— Tu es sûre ?

Helena hoche la tête.

— Si nous voulons comprendre le Mosvick, nous devons remonter à la racine de cette histoire. Manzanillo détient la clé.

Alice serre les dents, mais elle sait que Helena a raison.

— Très bien. Préparez vos affaires. Nous partons demain.

Fin du chapitre 6

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