ᏴᎡᏫᏦ-ᎬN(Ꭰ) [TERMINÉ]

~Twenty-eight

-"Tony." 

Nissy attendit que l'homme se retourne dans sa chaise, debout dans l'entrebâillement de la porte, la lumière dans son dos éclairant ses pourtours comme une déesse descendue des cieux.

-"Nissy ?" Demanda-t-il. "Qu'est-ce que tu fais là ?"

Elle entra, refermant la porte du cabinet où le médecin la fixait.

-"Mes parents m'ont dit de venir te voir."

Elle s'assit sur le fauteuil médical bleu, serrant un tout petit objet dans sa main comme si c'était la chose la plus précieuse.

-"J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi, Tony." Elle plongea son regard dans le sien, sûre d'elle. "La bataille arrive."

Il sembla comprendre, ce pauvre moldu qui avait vu passer bien trop de gens dépravés pour ne pas comprendre la vérité.

Il s'approcha dans sa chaise à roulettes, la fixa, cette toute jeune enfant dépassée par le temps, emmenée par le vent.

-"Dis-moi." Dit-il alors.

Lentement, elle ouvrit la paume de sa main, et il fixa le petit objet qu'elle avait caché. Les bouts de ses doigts tremblaient, elle cachait sa terreur du mieux qu'elle le pouvait mais ce courant d'énergie se devait de s'échapper, de gigoter.

Tony attrapa la petite pierre dans sa main, la fixant avec de grands yeux blancs.

-"Tu sais ce que c'est, n'est-ce pas ?" Murmura-t-elle la gorge serrée.

-"Les livres que m'offrent mes patients ne sont pas tous dénués de sens." Répondit-il alors dans le vague, le fixant.

Elle observa le médecin, les pupilles tremblantes.

-"J'ai besoin que tu caches ça, Tony."

-"Cacher ça ? Mais où ?" Demanda-t-il, perdu.

Il sembla alors que le cabinet s'assombrit, lorsqu'il croisa son regard si froid.

-"En moi." Répondit-elle.

La chaise recula, il la fixa la bouche entrouverte, les sourcils froncés.

-"Endors-moi et cache la pierre dans mon corps Tony, pour que même sous veritaserum je ne puisse dévoiler son emplacement."

Il voulait poser des questions, demander pourquoi, refuser de le faire, la dégager de son cabinet ou l'y enfermer à jamais.

Mais il avait appris à se taire, avec les personnes dans son genre. À obéir et à se taire parce qu'ils savaient bien plus que lui ne le pourrait sans doute jamais.

-"Je n'ai pas le matériel adéquat Nissy, je ne suis que généraliste, pas chirurgien."

-"Fais avec ce que tu as, ça ira."

Il hocha la tête, alla chercher de quoi l'endormir tandis qu'elle s'allongeait dans le fauteuil bleu, fixant le plafond.

Elle inspirait, expirait.

Ça allait bien se passer.

C'était ce qu'elle devait faire, c'était ce pour quoi elle était née.

Elle avait les pupilles qui brillaient, et elle ne savait pas si c'était de peur ou de bonheur.

Il revint, une aiguille en main et elle sentit son coeur se serrer, sa gorge s'assécher, elle se pinça les lèvres, ses yeux s'humidifiant.

Il l'observa un moment, cette enfant qui depuis la première fois qu'il l'avait vu n'avait cessé de le surprendre.

Elle n'avait, après tout, que dix-sept ans.