Recueil OS F1

❦ Qualif sprint Qatar 2024

La pression est écrasante, presque palpable. Lando serre les poings alors qu'il attend son tour dans les qualifications sprint. Le championnat du monde lui a échappé, laissant un goût amer. Pourtant, il refuse de baisser les bras. Une autre opportunité se présente : remporter le titre des constructeurs avec Oscar. Ce succès, ils le doivent à leur incroyable complicité et à leur force sur la piste, mais aussi à une détermination sans faille, celle que Lando s'impose, parfois au prix de sa propre santé mentale.

Car sa santé mentale vacille. Lui, cet homme solaire et rieur, a vu son éclat se ternir au fil des mois. La compétition acharnée avec Max pour le titre, l'exigence qu'il se fixe pour atteindre ses ambitions, et les critiques acerbes des fans sur les réseaux sociaux ont érodé peu à peu ses forces. Ce poids invisible marque ses traits, mais Lando s'accroche.

Pourtant, lorsqu'il roule, il retrouve une étincelle. Il se sent vivant, aligné avec lui-même, à sa place. Et puis, il y a Oscar. Non seulement son coéquipier, mais aussi, depuis quelques mois, son compagnon de vie. La présence d'Oscar agit comme une ancre, un rappel qu'il n'a pas à porter ce fardeau seul.

Ce soir, sur le tracé de Losail, Lando se sent plus léger que jamais.

Chaque tour est une bataille, chaque millième compte. Les pneus crissent, le moteur rugit, et le monde s'efface autour de lui. Quand il coupe la ligne, le tableau des temps s'illumine : ils ont brillé. Lui et Oscar, en parfaite symbiose, ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Et Lando décroche le titre de pilote le plus rapide du sprint ! Une vague de soulagement le submerge, dissipant, pour un instant au moins, le poids qui écrasait ses épaules.

Lors des interviews, il se prête volontiers au jeu, ses réponses ponctuées de sourires sincères. Mais au fond de lui, il trépigne. Tout ce qu'il souhaite, c'est célébrer ce moment avec Oscar. Alors, dès qu'il aperçoit son coéquipier s'éloigner hors de sa vision périphérique, il file à toute vitesse, esquivant les journalistes, les membres du staff et même quelques fans.

Ce qu'il veut, c'est partager cet instant avec Oscar. Juste eux deux.

Sauf que bien sûr, les lois de ce pays imposent une discrétion absolue. Deux hommes amoureux ? Ici, cela relève d'un acte condamné. Ils le savent tous les deux. Même si peu de personnes sont au courant de leur relation, ceux qui comptent dans le milieu de la Formule 1 le savent et les soutiennent. Mais Lando et Oscar doivent être prudents. Pas question de créer des tensions ou de s'attirer des ennuis inutiles.

C'est injuste, révoltant même, mais ils s'y plient, du moins en apparence.

Alors, lorsque Lando se faufile discrètement dans les couloirs pour rejoindre la chambre d'Oscar, il fait tout pour passer inaperçu. L'adrénaline du sprint n'a pas encore quitté son corps, mais une autre impatience le gagne : celle de retrouver Oscar.

Lorsqu'il entre dans la chambre, refermant la porte avec précaution, un sourire de soulagement étire ses lèvres. Oscar est là, assis sur le lit, encore en combinaison, en train de défaire ses bottines. Il relève la tête à l'instant où la porte claque doucement, et malgré la fatigue qui alourdit ses traits, son visage s'illumine.

— Enfin ! s'exclame-t-il avec un sourire moqueur. T'étais lent, pour une fois.

Lando lève les yeux au ciel, un rire franc s'échappant de ses lèvres, avant de s'approcher à grands pas. Sans hésiter, il s'élance pour lui sauter dans les bras, enroulant ses bras autour de lui dans une étreinte douce mais ferme.

— Tu parles ! À deux millièmes près, on aurait eu exactement le même temps, réplique-t-il. T'as failli me voler la vedette.

Ils éclatent de rire, la complicité entre eux vibrant dans l'air. Le souvenir de cette qualification parfaite, presque chorégraphiée, les remplit de fierté. Lando resserre son étreinte, enfouissant son visage dans le cou d'Oscar. Ses lèvres effleurent la peau chaude et légèrement salée, déposant quelques baisers tendres.