MARILOU

Chapitre 18

La nuit s'installe lentement sur le château, enveloppant ses tours et ses murailles de mystère. Pendant que Clémence franchissait la porte de la cabane de sa vieille amie avec détermination, Marilou se préparait pour sa prochaine épreuve : la manipulation du feu. Dans la salle d'entraînement, une aura de concentration régnait alors que Gordon, Laurel et Marcellus se rassemblent autour d'elle.
    Gordon : "Marilou, la maîtrise du feu est une étape cruciale dans ton apprentissage. C'est l'élément de la passion, de la chaleur, mais aussi de la destruction si tu ne le contrôles pas avec sagesse."
    Marilou écoutait attentivement, consciente des dangers que représentait cet élément. Elle se souvenait des contes anciens où le feu était à la fois un allié précieux et un fléau redoutable, ces contes que Clara leur racontait autour du feu alors qu'elle tricotait encore.
    Gordon cessa enfin de parler et oriente son regard vers le flambeau que Marcellus venait de saisir.
    Gordon commença avec des mouvements beaucoup plus superficiels qu'avec l'eau, ses bras faisaient des sorte de cercle suivant un rythme indéterminé, il y ajouta un jeu de jambe, une danse presque spectaculaire se déroulait devant leurs yeux.
    Gordon les points fermés s'arrêta net, se figa un moment, ouvrit les yeux, avança la paume de sa main vers l'avant attirant toute leur attention il l'ouvrit d'un coup. Le feu semblait jaillir de sa main, de part et d'autre on pouvait voir le feu personne ne savait d'où il provenait mais cet exploit ne s'arrête pas là, devant les yeux émerveillés de Marilou, Gordon avança l'autre main et l'ouvrit, le spectacle se répéta mais cette fois ci, le feu augmentait à vu d'oeil jusqu'à atteindre des altitudes surprenantes.
    Marcelus : "Comme avec l'eau, la clé réside dans ton état d'esprit. Le feu répond à la passion et à l'énergie intérieure. Tu dois apprendre à canaliser ces forces sans te laisser consumer par elles."
    Laurel ajouta avec sagesse : "Chaque élément a sa propre volonté. Avec le feu, il est crucial d'établir une connexion équilibrée entre force et contrôle. Ne laisse jamais la colère ou la peur dicter tes actions."
    Marilou hocha la tête, consciente du défi qui l'attendait. Elle ferma les yeux et commença à méditer, cherchant à ressentir l'énergie du feu qui couvait en elle. Petit à petit, elle sentit une chaleur croissante dans sa poitrine, comme un brasier naissant.
    Gordon : "Maintenant, concentre-toi sur cette chaleur. Laisse-la grandir doucement, comme une flamme qui s'éveille."
    Les mains de Marilou commencèrent à trembler légèrement alors que ses pensées se concentraient sur l'image d'une flamme vacillante. Elle se rappela des enseignements de Gordon sur la connexion avec l'élément, cherchant à établir un lien harmonieux.
    Marcellus : "C'est bien, Marilou. Maintiens cette concentration. Sens la force du feu, mais ne te laisse pas emporter par sa puissance."
    Soudain, une petite étincelle jaillit au bout de ses doigts. Marilou ouvrit les yeux et vit avec étonnement la lueur vacillante qui dansait devant elle. Elle sourit timidement, réalisant qu'elle avait réussi à éveiller une petite manifestation de feu.
    Marilou : "Vous avez vu ça ? j'y suis presque je le sens "
    Gordon : "Excellent travail, Marilou. Tu vois, la maîtrise du feu commence par la compréhension de son essence. Continue à pratiquer et à renforcer ce lien."
    Laurel s'approcha avec un sourire chaleureux : "Tu progresses rapidement. Chaque élément que tu maîtrises te rapproche de ton plein potentiel."
    Marcellus : Bon ce sera tout pour aujourd'hui, tu devrais aller te reposer tu en auras besoin
   
 
    Marilou : Non ça va je ne suis pas fatiguée
    Marcelus : Vraiment ? Dans ce cas j'ai quelque chose à te montrer, suivez moi.
   
 
    La reine se débarassa de sa capuche et prit place au milieu du salon qui s'ouvrait à elle. Cressida se rapprocha d'elle, la reine ne prêtait pas tout de suite attention à elle occupée à observer scrupuleusement les différents objets qui ornaient la pièce. Des Des étagères remplies de livres anciens, de grimoires et de parchemins contenant des sorts, des potions et des incantations, un chaudron, des bougies allumées éclairés faiblement la pièce, des herbes et plantes séchés, des cartes de tarot, il y avait du tout, du plus effrayant au plus enchanteur. Cressida avait remarqué cet air renfrogné de la reine et la rappela à la raison. Elle lui offre une tasse de vin rouge qu'elle déclina avec dédain, sans se vexer Cressida l'interrogea.
   
 
    Cressida : Maintenant que tu es calmée peux tu m'expliquer ce qui t'arrive ? je ne t'avais pas revu depuis bien longtemps.
    Clémence : Et crois moi j'aurai préféré ne jamais avoir à reposer les pieds ici sans vouloir te vexer. Rien n'a changé, toujours le même désordre et la même odeur de cire, de mélange de plantes et de je ne sais quoi.
    Cressida : Que veux tu que je te dise ? Il y a des choses qui ne changent jamais mais comment le sauriez- vous ? Vous êtes entre dans ces quatre mûrs bien à l'abris de tout malheureusement pour nous nous n'avons pas le temps de nous soucier de nos décorations
    Clémence : Soit, je ne suis pas venue à pareille heure jusqu'ici pour me disputer, j'ai besoin de ton aide.
    Cressida : Vous avez encore besoin de mon aide vous voulez dire.
    Clémence : Ne jouons pas sur les mots je vous prie, je sais que vous m'avez été d'une grande aide mais personne ne doit savoir ce qui s'est passé.
    Cressida : Pourquoi ? Auriez vous peur que votre royaume sache que vous collaborez avec les sorcières alors que vous en avez fait otages chez vous ?
    Clémence : Encore et toujours le même sujet, n'oubliez pas que c'est grâce à moi si vous êtes toujours en vie, je vous ai épargné et mis en sécurité loin du palais à l'insu du roi.
    Cressida : Ouvrez les yeux et regardez moi, cette vie est pire que la mort, condamnée à vivre seule, à me cacher et à me demander quel sera le moment où les gardes démonteront ma porte pour m'exécuter.
    Clémence : Aidez moi et je vous jure que vous vivrez tranquille, après ce service le roi ne vous fera plus aucun mal je vous le promets.
    Cressida : Votre parole vaut-il quelque chose au moins ?
    Clémence : Vous devriez le savoir, vous avez toujours la même entre les épaules à ce que je sache.
    Cressida se leva, fit demi tour puis se retourna vers elle figée.
    Cressida : C'est à propos d'Ernest c'est cela ?
    Clémence se leva à son tour se rapprochant de son interlocutrice.
    Clémence : C'est cela, personne ne sait ce qui lui arrive, il est comme mort, j'ai peur pour sa vie et les agissements du roi m'inquiètent.
    Cressida : Vous savez qu'Ernest ne peut pas m'ouvrir ? ou du moins pas sans un pieu planté en plein cœur.
    Clémence : Cessez, vous risquez votre vie, ne ressortez plus jamais ces mots de votre bouche.
    Cressida : Je vois, Ernest a simplement était endormi, il suffit de le reveiller
    Clémence : Le réveiller ? Mais comment ?
    Cressida : C'est simple, la petite sorcière que vous hébergez doit lui donner son sang rien de plus facile.
    Clémence : Si ce n'est que cela, je la tuerai de mes mains pour lui faire boire son sang.
 
  Marcellus entraîna Marilou et Laurel dans un endroit reculé au fond d'une sorte de temple ornait de lumière. Tout était bien décoré, de fleurs, des bougies, des amulettes et toutes sortes de choses indescriptibles.
 
  Marilou : C'est quoi cette endroit ? C'est un temple c'est ça ?
 
  Marcellus : En quelques sortes oui viens continuons nous n'avons pas beaucoup de temps
 
  Marilou regarda Laurel qui la suivait de près, il acquiesça et Marilou continua sa marche.
 
  Quelques instants plus tard ils étaient enfin arrivés, Marcellus ouvrit grand les bras avec un sourire il s'adressa à Marilou qui venait de passer une grande porte qui mène vers un lieux sacré dont les murs étaient remplis d'incantations et de signes dont elle ignorait complètement le sens.
 
  Marcellus : Ne dis à personne que tu es venue ici d'accord ? C'est un secret
 
  Marilou : Un secret ? Mais qu'est-ce que c'est ? Ou sommes nous et pourquoi ?
 
  Marcellus : Regarde, c'est une tombe
 
  Marilou : Se concentre sur le sanctuaire que lui montrait Marcellus, Laurel la retient par le bras l'empêchant de faire un pas vers lui.
 
  Marcellus : C'est y'a mère qui est enterrée ici
 
  Marilou : Ma... ma mère ?
 
  Marcellus : Oui Marilou, ta mère était une sorcière très forte, l'une des meilleures que cette terre ait porté. Sa perte nous a terriblement affectée c'est même l'une des raisons principales qui nous ont poussé à nous cacher ici. C'était son idée à la base alors pour lui rendre hommage Eolia a fait bâtir ce temple.
 
  Marilou sans rien dire laissant couler ses larmes s'avançait avec hésitation vers le sanctuaire jusqu'à le toucher du bout des doigts. Elle se tourne vers Laurel qui ne savait quoi faire, il lui prit la main.
 
  Laurel : Ne pleure pas ça va aller
 
  Marilou : Non c'est bon, je suis juste contente c'est ma mère Laurel, j'ai retrouvé ma mère ici qui l'aurait cru ?
 
  Laurel : Je sais, je sais
 
  Marcellus : Je suis désolée mais nous devons partir maintenant
 
  Marilou : Non je ne veux pas partir je viens juste de la rencontrer je ne peux pas la quitter comme ça je ne veux pas
 
  Marcellus : Je sais mais si Eolia ou qui que ce soit s'en rend compte je suis mort alors svp tenez votre promesse Marilou
 
  Laurel : Il a raison Marilou, nous reviendrons un autre jour c'est plus prudent
 
  Marilou : Tu me le promets ?
 
  Laurel : Je te le promets
 
  Ils quittèrent enfin les lieux avec beaucoup de peine, Laurel voyant que Marilou n'allait pas bien la pris dans ses bras.