Danse pour moi : my impossible love with my teacher

8. Passé

Sur la table s'étalaient de nombreux plats colorés dont une fumée parfumée ondoyait au dessus. La famille Montgomery semblait soudée. Il y'avait les parents d'Aria, un couple aimant et attentionné l'un envers l'autre, les frères et sœurs, les propres parents de chacun, les cousins... Et Aria au milieu de tout cela, un peu dépassée par tant d'amour et de liens familiaux autour d'elle. Être de retour parmi les siens était comme une bouffée d'oxygène. La maison de ses parents se situait à West Hampton beach, à quelques deux heures de route de Manhattan. C'était plutôt une villa de style victorienne avec vue directe sur l'océan. Ce dimanche de novembre, il faisait chaleureux en ce lieu bourré d'éclats de rire et d'accolades. Il faisait même chaud dans le cœur de Liam. Le destin est quand même étrange... Aurait-il pensé se trouver ici il y'a deux mois de cela ? Aurait-il songé pouvoir à nouveau lier son cœur à un autre ? Il avait perdu espoir... Puis Aria avait tout bousculé : il n'était pas obligé de mener une vie de prisonnier, de fugitif. Il serra plus fort la main d'Aria sur sa cuisse, sous la table. Personne ne les voyait, tous se doutait.

- Quelque chose se trame entre eux deux, avait murmuré Connor, la sœur de Lily Montgomery à celle-ci. Regarde le comment il la mange des yeux...

Liam voulait écouter toutes les conversations, entendre toutes les histoires sur la « p'tite Aria », il était fasciné par les photographies exposées de part et d'autre des pièces à vivre. Il aurait tout donné pour vivre dans cette famille : son talent, sa carrière, son argent... tout. IL comprit ainsi pourquoi Aria représentait un pilier pour lui : elle était stable, posée, saine. Tout simplement saine. Il lui sourit amoureusement, elle le lui rendit, creusant d'adorables fossettes dans ses joues.

Ce tableau idyllique, limite utopique fut interrompu par le vibration de son portable dans sa poche. Il s'excusa et sortit sur le perron, en ayant pris soin de refermer les portes derrière lui.

- Quoi Ana ?

- Voyons mon chéri, tu pourrais être un peu plus poli... Ce n'est pas parce que tu accroîs ta notoriété qu'il faut m'oublier.

- Je travaille.

- Hum, j'en suis sûre ! répondit Ana, moqueuse. Tu te rappelles du type que je t'ai présenté la semaine dernière à la soirée de...

- Abrège, je m'en fous.

- Bref, j'ai signé un contrat pour Montreal. Ils me veulent tous c'est dingue ! Je ne peux pas me poser 2 mois dans une ville, je suis tiraillée de partout et...

- Parfait, j'espère que tu n'as pas oublié ta doudoune en Russie, railla t-il, entrevoyant un espoir de s'éloigner de cette vipère.

- Oh mais je t'aurai toi pour me protéger mon p'tit chéri ! Tu dois me suivre sinon...

- Sinon...? J'en ai marre Ana ! J'suis pas ton chien ! Oublie moi !

- Et toi, as-tu oublié l'hiver 2005 ? car moi je m'en rappelle très bien. Si bien même que je pourrais en parler à la police comme si c'était hier...

Il raccrocha, la haine pleins les yeux. Son portable voltigea dans le sable. Ana avait arboré un ton menaçant, le méprisant de tout son être. Elle savait qu'il était à sa merci, qu'il était à ses ordres. Et ça, depuis 10 maintenant... Il se maudissait de l'avoir rencontré, d'avoir agi pour la «protéger »... Quelle protection... S'il avait su, il s'en serait abstenu ! Il tremblait à présent et ce ne fut pas parce qu'il était en chemise par 10 degrés. Des souvenirs douloureux remontèrent à lui.

Hiver 2005

Un peu plus d'un an que Liam et sa danseuse Russe était ensemble. Enfin, «ensemble » était un bien grand mot quand on considérait le fait qu'Ana consacrait tout son temps à ses rôles, à ses soirées d'apparence et souvent aussi à ses partenaires masculins... Elle aimait être regardée, elle aimait plaire. Au début de l'année 2005, elle avait mal atterri sur sa cheville, la blessant. On lui apprit qu'elle ne pourrait plus danser pendant six mois, qu'elle risquait bien pire si elle désobéissait... Prenant en compte les recommandations du médecin - « sale incompétent ! » lui avait-elle quand même balancé, elle cessa la Compagnie et rangea ses ballerines. Liam pensa que ce serait un mal pour un bien, qu'il pourrait passer plus de temps à ses côtés, être vraiment « un couple ».