Danse pour moi : my impossible love with my teacher

9. Moment

Point de vue Aria

Il dort paisiblement à côté de moi. On dirait un bébé, un enfant, tant il paraît innocent et vulnérable. Je n'arrive toujours pas à croire que le prof canon aux yeux bleus océan et à la barbe de trois jours repose sur mon oreiller. Il a renversé tous mes interdits, tous mes doutes. Il a envoyé valsé mes idées préconçues sur l'amour. J'ai l'impression d'avoir changé, d'être devenue une autre personne, plus légère. J'ai toujours la même enveloppe charnelle mais désormais, mon esprit est plus libre et mon cœur, plus rempli.

Néanmoins, je n'ai plus sommeil. On est lundi matin, 6 heures, et je suis fraîche comme tout, prête à conquérir le monde ! J'entends la respiration de Liam à mes côtés. Je me mords la lèvre inconsciemment en pensant à hier... Puis, j'en souris. On a failli aller jusqu'au bout mais il a stoppé, prétexté que la situation ne s'y prêtait pas. Je ne sais qu'en penser : les mecs ne sont-ils pas toujours partant ? Il est différent. Je me fais justice pour oublier que ce n'est pas le mien, de mec, pourtant c'est plus fort que moi... Je repense à cette blonde musclée au Clarins Spa, je me dis qu'elle a déjà goûté son corps, partagé des fous rires, des souvenirs, des voyages, des images...

Je me retire des draps, non sans avoir embrassé l'épaule musclée et nue de Liam. Je me dirige vers ma cuisine et Kitty joue dans mes pattes. Je lui donne à manger puis décide de préparer le déjeuner pour mon autre chat. Sur un plateau, je verse du jus d'orange dans deux verres, puis y dépose 2 bols. En fouillant dans mes armoires je découvre que je n'ai plus grand-chose à grignoter. J'enfile donc mon jogging –dont le sweat de Liam resté chez moi depuis plusieurs semaines, mes runnings et place mon téléphone dans un étui bandeau attaché à mon bras : Courir ne me fera pas de mal.

Un pied devant l'autre, j'évite les piétons en costard. Une foulée après l'autre, j'enchaîne les trottoirs quand je décide de passer dans un parc boisé. Je me ressource. Bien que je fasse du sport toute la semaine, rien n'est comparable à juste courir sans réfléchir à une chorégraphie, à un placement de jambe... Je souris en pensant à ce qui m'attend à l'appart. J'accélère le pas jusqu'à ce que je pousse enfin les portes d'une petite boulangerie typiquement française. Je choisis deux croissants et une grande brioche. Tant mon moral est haut, je laisse un pourboire conséquent. Il me tarde de partager ce bon petit-déj avec Liam !

Mon sourire s'efface soudainement quand je bouscule une femme aux lunettes noires vêtue d'un impair.

- Bonjour Aria, dit-elle.

Son ton n'est ni froid, ni agressif. On pourrait croire que c'est juste une connaissance qui me salue, presque une copine. Sauf que... cette femme est mariée à celui qui dort actuellement dans mes draps. Situation caucasse, en effet.

- Bonjour Madame, je réponds, la voix un peu tremblante.

- Comment était le weekend à Boston ?

Je fronce les sourcils. Boston ? Puis, je me souviens que Liam lui a inventé un échappatoire pour rester avec moi ce weekend.

- Boston était... chouette. On a beaucoup appris !

J'essaie de rattraper le coup mais il est trop tard... Elle sourit machiavéliquement.

- J'imagine, chérie !

Et elle tourne les talons, un homme en costume lui ouvre la portière d'une berline noire et moi je reste là, abasourdie par une telle conversation.

- Au fait, m'interpelle t-elle en se retournant, joli sweat !

Puis elle disparaît, avec toute ma bonne humeur du matin et mes espoirs quand à mon futur avec Liam. En rentrant à l'appart, j'essaie de mettre cette « altercation » de côté. Je poursuis la préparation du petit déjeune et le rapporte sur la pointe des pieds à Liam. Il dort à poings fermés. Je ne peux donc m'empêcher de faire une photo. Kitty vient même s'incruster sur la photo ce qui me fait rire et réveille Liam.