Chapitre 54: La lueur de l'Enfer

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Les yeux écarquillés d'effroi, je scrute la noirceur qui m'entoure. Je suis immobile, figée. Une chaleur suffocante envahit lentement ma poitrine, comme une main invisible qui serre mes poumons. L'air me manque déjà. C'est comme si je pouvais sentir chaque molécule d'oxygène me fuir, et je me sens prise au piège, chaque seconde qui passe m'enfonçant un peu plus dans l'abîme.

Cette sensation que me partage cette pièce pour que je l'identifie, elle m'est familière. Des murs solides, une odeur de rouille et de gaz sans oublier l'air chaud, des trous parsemant régulièrement chaque centimètre de cette pièce, pas de vitre, pas de lumière, une seule sortie.

Je suis dans un four. Je le sais. Je le sais sans même avoir à le vérifier. Chaque respiration devient un effort, chaque mouvement semble rendre l'air encore plus rare. Non... non, non, non ! Tout mais pas ça... La terreur d'un vieux traumatisme s'empare de moi, totale et sans pitié.

Les films, les jeux, ces scènes que j'ai vues dans des cauchemars récurrents... Une personne piégée dans un four, attendant la fin, la chaleur, prisonnière d'une lente combustion. Ce son, ces hurlements étouffés par la chaleur. C'est exactement ça, exactement ce que mes pires angoisses ont toujours redouté. Et maintenant, je suis ici.

Je tente de respirer, mais l'air est trop chaud, trop épais, trop inaccessible par mon état psychotique actuel. Mon souffle est court, saccadé, chaque respiration me brûlant la gorge, chaque expiration me brûlant les poumons. Je suis dans un four. Un four industriel, un piège mortel, un piège que je n'avais pas vu venir. La chaleur qui me dévore de l'intérieur est un supplice.

Mes genoux cèdent sous mon angoisse trop pesante. J'ai pu prendre conscience de ma chute au moment où je devais protéger ma tête de l'impact au sol, mais le contact est encore plus accablant. Le métal chaud me fige, un cri étranglé s'amplifiant dans ma gorge, mais il ne sort pas. Il reste coincé. Mon cœur martèle dans mes oreilles, chaque battement m'assourdissant un peu plus.

Les bruits de métal qui résonnent autour de moi sont devenus des hurlements dans mon esprit. La chaleur, cette pression terrible, et ce bruit - c'est comme si le four lui-même se préparait à m'engloutir, à me consumer. Je suis seule. Personne ne peut m'entendre. Personne ne me sauvera.

Je crie, mais mes mots se noient dans la suffocation, dans la chaleur. Je me relève, mais mes jambes me trahissent. Je vacille, puis je tombe à genoux. Chaque mouvement m'assomme, m'écrase un peu plus sous la chaleur écrasante. Je suis une proie, un insecte dans un piège de fer et de flammes.

Soudain, à travers le bourdonnement de mon propre esprit, j'entends une voix. Une voix froide, terrifiante, familière, résonnant dans toutes les pièces du bâtiment à travers un micro. Henry. Henry... Sa voix glisse dans la pièce comme un poison. Chaque mot qu'il prononce me fait frissonner, une menace déguisée en calme. Une voix qui m'enferme dans ce cauchemar, qui me condamne à cette fin.

"Connexion terminée. Je suis désolé de t'interrompre Elizabeth, si tu te souviens encore de ce nom. Mais je crains que tu n'aies été mal informée. Tu n'es pas ici pour recevoir un cadeau, et tu n'as pas non plus été appelée par la personne que tu supposais, bien que tu aies été appelée."

Elizabeth ? Oh, bordel ! De toute évidence, elle a dû dire quelque chose, et Henry lui répond maintenant. Je n'ai pas eu le début de la conversation, probablement parce que je suis trop noyée dans la panique pour entendre de faibles paroles...

"Vous avez tous été appelés, ici, dans un labyrinthe de son et d'odeur, de mauvaise direction et de malheur. Un labyrinthe sans sortie. Un labyrinthe sans prix. Vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes pris au piège."

Énergies mortelles | Springtrap x Reader [🇲🇫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant