Terrence m'a chargée d'imprimer quelques affiches pour la pizzéria, pendant que lui ira s'occuper des nouvelles commandes à faire. Je suis dans le bureau des deux conduits, devant cette fichue imprimante qui ne veut pas fonctionner, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il n'y a plus d'encre noire.
Je suis restée plantée là, devant elle, pendant cinq minutes, en espérant qu'elle allait enfin se décider à effectuer son travail. L'encre, voilà donc pourquoi elle ne fonctionnait pas. Tout-à-coup, je me sens bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Quelle cruche je fais...
En partant à la recherche d'une nouvelle cartouche, j'essaye de me trouver une excuse pour ne pas me faire passer pour une idiote. Et la seule que j'ai trouvé est... le stress ! Ouais, je pense que le stress de toute cette situation me fait perdre mes moyens, alors que je devrais garder mon calme.
Finalement, je pense que cette excuse est aussi la réalité.
"Le stress, ce n'est pas bien. Ça rend nerveux."
Merci, grand frère Sherlock. Il m'avait dit ça lors d'une soirée où l'on se confiait mutuellement dans le salon de son appartement, le soir-même où il s'était disputé violemment avec mon père, pour une énième fois. Il avait fait une crise de rage et d'angoisse à la fois. Et, il m'avait dit ça pour nous faire rire tous les deux. J'avais seize ans, je crois.
Il m'arrive parfois d'oublier la suite de ce souvenir. Un truc qu'il m'avait dit.
"Avec toi, n'importe qui peut se sentir en sécurité et apaisé. C'est pour ça que je voulais que tu sois là, tout à l'heure. Ta présence m'empêche d'assassiner papa, ou de faire quoi que ce soit de mauvais, parce que t'arrives à me calmer. Avec ton calme, que tu as toujours su garder, même dans les situations les plus difficiles."
Je savais qu'il était très sérieux, qu'il pensait tout ce qu'il disait. Je me rappelle encore de cette dispute qu'il avait eu avec mon père; il avait demandé à ma mère de partir chez une amie, pour qu'elle n'ait pas à assister à ce qui allait se passer. Mon autre frère n'était pas là, et nous avions préféré ne pas le mettre au courant alors qu'il travaillait. Ma sœur devait rester pour empêcher les bagarres physiques avec sa grande force. Et moi, je devais rester absolument pour empêcher un meurtre, ou plutôt pour calmer mon frère avec mon calme.
Ouais, c'est compliqué à comprendre, moi-même je ne sais pas vraiment comment l'expliquer. Je ne devais rien faire de particulier. Je devais juste être là, tout voir, tout entendre, et garder mon calme.
Et, apparemment, ça a marché, puisque mon père est toujours vivant.
"Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi calme, même avec lui. Avec ce qu'il nous a fait subir. Avec l'enfance que tu n'as jamais eu comme elle devait l'être dans une famille normale, avec un père normal. Mais, je t'admire beaucoup pour ça."
Ce qu'il m'avait dit là m'a paru insensé, d'une certaine manière. J'avais déjà connu des crises d'angoisses, du stress chronique, des cicatrices faites par moi-même sur mon corps, mais je pleurais très rarement. Je gérais tout ça toute seule, dans ma chambre, et je n'en parlais à personne. Je n'en parlais pas parce que j'arrivais à faire ma propre thérapie, je crois, en m'isolant tout le temps.
Quand je ne sortais pas pour aller en cours, mes sorties étaient rares, presque exceptionnelles. Je restais dans ma chambre, presque tout le temps, livrée à moi-même, fuyant la réalité. Je passais mon temps sur mon téléphone ou mon ordinateur portable pour penser à autre chose, alors que je redoutais le lendemain. En plus, rien que d'entendre ma mère me rappeler que j'avais cours le lendemain, cela m'angoissait.
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Énergies mortelles | Springtrap x Reader [🇲🇫]
FanficUne fille ordinaire, nommée Sacha Walter et âgée de 28 ans, se retrouve subitement sans emploi. Plus tard dans la journée, alors qu'elle vérifiait si sa boîte aux lettres lui en conservait, il n'y avait rien. Rien, si l'on ne comptait pas le journa...