Un mal pour un bien [EN COURS]

14/ Silence

Bonne lecture ✨

Emilio

Andro m'a envoyé par message l'adresse où se trouve le téléphone de Marco avant qu'il ne s'éteigne.

Renato est parti régler quelques affaires concernant les marchandises, tandis que Fernando a rassuré Olivia en lui promettant qu'il ramènera Flora saine et sauve. Olivia, quant à elle, est retournée à sa préparation pour la vente aux enchères.

Mon téléphone sonne. C'est Sébastien. Il n'est même pas au courant de ce qui se passe avec Flora.

Toujours occupé à travailler, il passe le plus clair de son temps dans l'une de ses villas ou au bureau, supervisant nos entreprises de blanchiment disséminées à travers la ville. Complètement dans l'ignorance, il ne sait pas que Flora a quitté la villa seule sous prétexte de vouloir réfléchir. S'il l'apprend, il nous tuera.

Je décroche, essayant de garder mon calme.

— Allô ? Ça va, Sébastien ? Que me vaut cet appel ?

— Arrête de jouer au con, lâche-t-il, visiblement agacé. Je t'appelle pour te dire qu'un de nos fournisseurs essaie de nous la mettre à l'envers. Ça fait un mois qu'il ne nous a rien payé. Je pense que c'est une taupe ; je l'ai vu déjeuner avec le bras droit du camp ennemi. Préviens Renato de régler ça, d'accord ?

— Oh, le salaud... T'inquiète, je lui passerai le message.

— Sinon, ça se passe bien ? J'ai pas eu le temps de passer. J'étais à Turin pour un rendez-vous, je viens juste de rentrer.

"C'est ça, ouais. Tu veux surtout éviter Flora," pensai-je ironiquement.

— Ouais, tout roule. Olivia prépare sa vente aux enchères. Rien de nouveau, tu connais.

— Mmh... Si tu le dis. Bref, je serai là ce soir. Je dois parler à papa de certaines affaires.

Je raccroche, laissant échapper un soupir. "J'espère qu'il n'a pas deviné que je bluffais." Mais maintenant, un autre problème se pose : Sébastien arrive ce soir, et Flora n'est toujours pas là.

Je décide de me rendre à l'adresse qu'Andro m'a envoyée par texto.

Sur la route

Je reste un moment immobile dans la voiture, fixant mon téléphone comme si une solution allait apparaître à l'écran. Mon souffle est lourd, et ma mâchoire se serre automatiquement. "Flora, bordel. Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi t'es partie ? Tu sais ce que ça implique pour nous, non ?"

Inspirant profondément, je chasse ces pensées. Le message d'Andro est clair : il faut agir vite. Mais avec Sébastien qui débarque ce soir, tout devient encore plus risqué.

J'ouvre la boîte à gants d'un geste sec. Mon M-11 est là, prêt à l'emploi. Je le glisse dans ma veste en soupirant. Je déteste me préparer à ce genre de situation, mais dans notre monde, c'est une nécessité.

Je compose le numéro d'Andro.

— T'es où ?

— Pas loin. Je peux être à l'adresse dans quinze minutes, répond-il sans perdre de temps.

— Parfait. Surveille les alentours avant que j'arrive. Pas de surprise, ok ?

— Reçu, chef.

Je démarre. Les rues défilent, illuminées par les derniers rayons de soleil, tandis que l'horizon se teinte d'un rouge inquiétant. Presque comme si la ville elle-même saignait.