L'autre Granger (dramione)

Chapitre 39

Hermione avait bien compris qu'elle était attirée par Malfoy, mais elle ne voulait tout simplement pas se l'avouer, car il faut bien l'admettre, être attirée par son ennemi de toujours avait de quoi déstabiliser plus d'un.
À ce moment-là, il n'y avait pas que cette découverte qui était déstabilisante, mais aussi l'état de la bibliothécaire complètement terrorisée par ce qui venait de se passer. Hermione essayait tant bien que mal de comprendre ce qui s'était passé ; mais elle avait tous de même du mal à déchiffrer les bribes de phrases sortant de la bouche de la vieille femme qui sanglotait.
- Oh mon dieu, je vais me faire virer, c'est certain ! s'écria-t-elle en pleurant.
- Que se passe-t-il ? demanda Drago en cherchant ce qui aurait pu causer sa crise de larmes.
- Ce matin, j'ai ouvert la bibliothèque comme tous les jours, et il faut savoir que je fais l'inventaire de chaque livre pour être certaine que tout est bien en place. Cet inventaire, je le fais aussi dans les livres interdits, et c'est à ce moment-là que j'ai découvert quelque chose d'anormal, dit-elle en se mouchant.
- Un livre manquant ? essaya de deviner Hermione.
- Non, il a été DÉPLACÉ, avoua-t-elle en insistant sur le dernier mot.
- Et c'est grave ? Cela mérite-t-il de nous appeler ? demanda Drago, ennuyé.
- Bien sûr, ce livre n'a pas été consulté par aucun sorcier depuis des années et est protégé par de multiples sorts. S'il a été déplacé, cela veut dire que quelqu'un a réussi à déjouer toutes les protections, et qu'il l'a sûrement lu, expliqua la bibliothécaire.
- Vous avez fait un rapport à la directrice ? demanda Hermione en fronçant les sourcils. Car pour l'instant, nous ne pouvons rien faire.
- Oui, elle est déjà en train de faire une enquête interne, mais elle m'a dit que je devais vous appeler afin de trouver un petit indice que je n'aurais pas vu.
- Très bien, on va chercher, dit alors Hermione.
Pendant plus de deux heures, les deux préfets cherchèrent le moindre élément qui aurait pu indiquer qui était entré, mais ils firent tous les deux chou blanc.
- Je suis désolée, madame, nous n'avons rien trouvé, dit Hermione en s'avançant vers le bureau de celle-ci.
- Je m'en doutais, dit-elle, merci quand même.
Hermione et Drago sortirent alors de la bibliothèque dans un silence, se demandant bien qui pouvait venir sans laisser de traces dans l'une des réserves les plus sécurisées de Poudlard.

Dans son bureau, la directrice venait d'apprendre l'identité de l'auteur grâce à un Poufsouffle.
- Vous en êtes sûr ? demanda la directrice en fronçant les sourcils.
- Oui, Edgar, mon rat, peut vous le confirmer, dit le Poufsouffle. Il ne ment jamais sur ce qu'il voit et il était très clair. C'est Elizabeth Granger qui a pris ce livre !
- Mon dieu, souffla la directrice. Pourquoi a-t-elle fait cela ? Maintenant, je suis obligée de faire un compte rendu aux Traceurs.

Au repas, tout le monde semblait ne pas être au courant de ce qui venait de se passer. Mais la directrice savait que cela n'allait pas durer. Les Traceurs devaient arriver d'une minute à l'autre pour embarquer Elizabeth à Azkaban. Pourquoi a-t-elle fait cela ? se demanda-t-elle pour la centième fois depuis ce matin.
Elie, qui ne semblait pas savoir ce qui allait se passer, avait déjà prévenu quelqu'un pour la sortir de ce guépier. En effet, elle avait bien remarqué le rat et aurait pu le tuer, mais pour trouver les informations qu'elle voulait, elle devait le chercher à la source même, ce qui signifie : dans la tête du Ministère de la Magie.

- QUE PERSONNE NE BOUGE ! cria un Traceur accompagné d'une soixantaine de ses compagnons.
Les élèves de Poudlard eurent bien des réactions différentes face à ce deuxième assaut des Traceurs. Certains furent paniqués, d'autres impressionnés, et certains râlèrent.
- Nous sommes venus après l'intrusion et la violation d'un livre interdit dans l'enceinte de Poudlard. Elizabeth Granger, dit le premier Traceur, vous êtes en état d'arrestation. Vous serez dépossédée de votre baguette et de votre uniforme pour rejoindre la prison d'Azkaban en attendant votre procès pour acte criminel supposé au compte des Mangemorts.
- Voyez-vous cela, soixante Traceurs rien que pour moi, encore plus que la dernière fois. Je suis flattée, mais je pense refuser votre invitation, dit Elie d'un air narquois.
- Et pourquoi donc ? demanda le Traceur, ne laissant percevoir aucune émotion.
- Car vous n'avez aucune preuve que cette violation est préméditée, qu'elle soit criminelle, et qu'elle soit surtout liée à mon ancienne activité de Mangemort. Donc, avant de m'envoyer à Azkaban, il faut me donner une raison valable pour que je m'y rende, s'exprima-t-elle sans avoir peur de ce qui pouvait lui arriver.
- Sachez que nous n'avons pas de raison valable pour vous... commença le Traceur avant d'être coupé par un homme qui venait d'arriver.

- Je pourrais savoir depuis quand on enferme quelqu'un sans avoir de raison valable ? cria le beau brun d'une vingtaine d'années rentrant dans la salle accompagné de Rusard essoufflé.
- Vous n'êtes quand même pas... dit le Traceur, ayant perdu un peu de sa superbe.
- Eh bien, je pense que si. Je suis Darius Black, héritier de l'illustre famille Black et descendant du duché Black situé en France, dit-il de façon impénétrable. Et j'aimerais bien savoir quel motif vous pousse à emprisonner ma femme.