Le lendemain, Elie n'avait pas cours. Cela ne l'arrangeait pas puisque la directrice l'avait convoqué dans son bureau. En montant les marches qui la conduisirent vers le bureau en question, Elie ne faisait que de rejouer la scène d'hier soir. En effet, lorsqu'on l'avait nommée comme attrapeuse dans l'équipe de Quidditch, Hermione ne l'avait ni regardé, ni approché. Elie savait qu'après lui avoir fait la tête et de lui faire comprendre qu'elle la déteste, sa sœur allait prendre des distances. Certes, son comportement depuis la rentrée laissait à désirer, même si elle l'avoue, elle a toujours eu un sale caractère. Cela n'empêchait pas à Hermione d'essayer de réparer les pots cassés.
En rentrant dans la pièce située dans la plus haute tour de Poudlard, Elie fut émerveillée par l'oiseau qui se trouva en face d'elle. En effet, le phœnix que l'ancien directeur avait recueilli était sur son perchoir et était en train de déployer des ailes flamboyantes.
- Il est beau, n'est-ce pas ? Dit la directrice qui venait d'arriver.
Elie se retourna, surprise et sourit.
- Les animaux magiques m'étonneront toujours.
- C'est vrai que venant du monde moldue chaque petit détail arrive encore à émerveiller certains. Asseyez-vous, mademoiselle, nous devons parler, exprima la directrice en lui montrant la chaise qui faisait face à un bureau ordonné.
Elie s'assit en fronçant les sourcils. De ce qu'elle s'en souvient, elle n'avait encore rien fait qui aurait pu la contraindre à aller chez la directrice, alors elle se demanda ce qui avait bien poussé le professeur à la convoquer.
- Comment vous sentez-vous à Poudlard ? Lui demanda Mcgonagall. Votre rentrée s'est bien passée ? J'ai entendu que vous êtes attrapeuse de serpentard, la dernière que j'aie vue à ce poste était une très bonne amie à moi, dit-elle avec un air mélancolique.
- Et c'était dérangeant ? Demanda Elie.
- Oh non ! Enfin, ce n'est pas pour cela que je vous ai demandé de me voir.
- C'est pour quoi alors ? Dit-elle en fronçant les sourcils.
- J'ai eu vent de l'altercation entre vous et votre sœur dans le couloir, expliqua-t-elle en fronçant les sourcils. Je sais très bien pourquoi vous êtes en colère et je comprends vu votre parcours. Mais il n'empêche que vous n'avez pas à crier de cette façon sur un préfet, surtout mademoiselle Granger.
- Écoutez, je vais être brève sur ce point. Ma relation avec ma sœur ne concerne qu'elle et moi. Et je pense fortement que j'ai tous les droits à lui faire comprendre ce qui ne va pas. Mes parents sont morts à cause de son inefficacité. Alors, excusez-moi de ne pas l'accueillir les bras ouverts.
- Votre sœur pensait que vous étiez morte.
- Cela, c'est ce que tout le monde pense, pourtant elle le savait très bien, et elle ne m'a jamais contacté, répondit elle furieuse.
- Pardon ? dit la directrice. Enfin, mademoiselle Granger, comment aura-t-elle pu savoir ? Elle était à l'autre bout du monde lorsque votre accident a eu lieu.
- Elle était peut-être trop loin physiquement, mais pas mentalement. Quand j'avais environ cinq ans, et elle en avait 7, on avait fait une bêtise. Notre maman qui adorait faire de l'aquarelle, venait de terminer une toile représentant des nénuphars d'une façon très réaliste. Elle nous avait interdit d'approcher la toile en disant que ce n'était pas encore sec, mais en essayant de la voir de la manière la plus près dès que notre mère avait le dos tourné, je me suis retrouvé le nez écrabouillé dessus, car Hermione venait de me bousculer, créant une grosse trace. C'est à ce moment précis que j'ai entendu sa voix dans ma tête pour la première fois. On arrivait à communiquer par l'esprit. Comment vous dire qu'à la place d'avoir peur, on a rigolé et on en a tiré profit pendant des années. Pourtant, lors de l'accident, je l'ai appelé dans mon esprit, des heures et des heures, qui se sont transformé en jours, puis en mois, jamais, elle n'a répondu, jamais, elle a daigné savoir quelque chose sur moi. Et avant, que vous preniez sa défense, elle m'avait entendu, car l lorsque je me suis rapproché d'elle en cours de potion pour chercher des ingrédients, j'ai pu percer ces pensées sans qu'elle s'en rende compte, et elle m'avait entendue... ELLE M'AVAIT ENTENDUE !!McGonagall qui était restée silencieuse pendant tout son discours, se leva et marcha jusqu'à une fenêtre pour regarder le paysage de l'automne s'installer.
- Depuis quand je vous connais ? dit la directrice sans la regarder. 12 ans, 13 ans ?
- 13, répondit Elie.
- Je vous connais alors depuis assez longtemps pour dire que je sais comment vous êtes.
- Comment suis-je ? demanda-t-elle, assez curieuse de la réponse que va lui apporter la directrice.
- Vous êtes ambitieuse, intelligente et rusée. Mais aussi volontaire et aimante. Aimante, car votre soeur, vous l'aimez toujours et seriez prête encore une fois à risquer votre vie pour elle. Vous pouvez souffler, mademoiselle, mais il n'empêche que depuis petite, votre soeur et vous ne faites qu'un. Alors, pardonnez-la, autant qu'elle doit se pardonner, parce que tout le monde fait des erreurs. Cette guerre est une erreur, ces morts sont une erreur, mais ces choses-là, nous pouvons les réparer, alors que votre relation avec votre soeur si ! Cela ne sera pas facile, mais vous pourrez enfin avancer tous comme elle. Vous l'avez vu, n'est-ce pas ? Cela ne vous fait rien ?
- Si, répondit Elie en baissant les yeux. Bien sûr que cela me fait quelque chose, elle ressemble à une loque. Mais je n'ai pas envie d'oublier, et je suis trop rancunière pour essayer de renouer avec elle.
- Alors, parlez avec elle, c'est important !Elie qui ne préféra rien dire. Regarda sa baguette en réfléchissant sur les paroles de la directrice. Peut-être, en effet, qu'elle devait lui dire tous ses secrets, mais y arrivera-t-elle ? Non, c'est sûr que non, mais elle pourrait essayer.
Mcgonagall qui voyait son élève en plein débat intérieur, préféra clore cette discussion en parlant d'une autre chose qu'elle voulait aborder avec elle.
- Ce n'était qu'une des deux raisons pour lesquelles je vous ai convoqué.
Elie redressa la tête.
- En effet, après la guerre et après que j'ai décidé d'accepter les anciens mangemorts ou enfants de mangemorts à Poudlard, le ministère de la magie voudrait envoyer des aurors afin de recenser les élèves tous les mois et a voulu aussi instaurer une matière obligatoire pour tous ces anciens mangemorts. Autant la première idée me paraît assez grotesque, la deuxième pourrait en effet servir, même si je l'avoue que pour vous cela ne sert un peu à rien ?
- Comment ça, je dois participer à cette mascarade ? Mon statut et ma position ont bien été validés puis acceptés par des preuves irréfutables.
- C'est tout à fait vrai. Mais comme vous leur faites peur, ils ne préfèrent prendre aucun risque. Je vous assure que je prendrai toutes les dispositions nécessaires pour que personne ne puisse savoir votre passé, malgré le fait que vous devriez exécuter ces tâches ennuyeuses. J'inventerai une excuse.
Elie souffla, mais savait qu'elle ne pourrait se dérober à cela, alors demanda au moins quel cours elle allait affronter.
- Ah, ceci sera une surprise, dit la directrice en souriant.
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L'autre Granger (dramione)
Hayran KurguComment réagissez vous quand vous apprenez qu'une personne que vous croyez connaître a menti pendant des années ? Qu'elle n'a jamais dit la vérité à qui que ce soit ? Qu'elle a une sœur cachée depuis des années dans le monde moldus ? Que cette jeun...