Chapitre 163

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Salut à tous,
Bonne lecture ;)

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Mardi en fin de journée, Helena et Lenie s'installèrent dans le taxi qui les mènerait à Lille pour le quatrième concert d'Helena. Cette deuxième semaine de tournée s'annonçait particulièrement intense. Après Lille mercredi soir, elles enchaîneraient avec Tours vendredi, Rennes samedi et enfin Rouen dimanche. Avec tous ces kilomètres à parcourir, elles allaient vivre leur tout premier week-end dans le tour bus, une nouveauté qui ne manquait pas d'intriguer Lenie.

Lovée contre son coussin, Lenie laissait sa tête reposer sur l'épaule d'Helena, ses paupières mi-closes, tentant d'ignorer les mouvements incessants de leur fille. Depuis la veille, leur bébé semblait mener une véritable révolte à l'intérieur d'elle, rendant chaque moment de repos difficile. Rien ne semblait l'apaiser : ni les caresses de Lenie sur son ventre, ni les paroles tendres qu'elle lui murmurait, ni même la nourriture qu'elle s'efforçait de choisir avec soin. Seule la voix d'Helena semblait avoir un effet sur la petite, ce qui poussait Lenie à quémander des mots, des chansons, n'importe quoi, pour obtenir un instant de répit.

Helena, attendrie, glissait doucement sa main sur le ventre arrondi de Lenie, suivant du bout des doigts les mouvements invisibles mais puissants qui s'agitaient sous sa paume. Elle tentait de calmer leur petite crevette, murmurant quelques mots apaisants, comme si elle pouvait créer un lien direct avec elle à travers la peau de Lenie.

Mais alors que ses caresses se faisaient plus tendres, son regard se perdit un instant dans le vide. Une pensée qu'elle n'avait pas encore osé exprimer lui pesait sur le cœur.

« Tu sais... » souffla-t-elle finalement, brisant le silence de l'habitacle.

Lenie ouvrit légèrement les yeux, relevant son regard vers elle. « Hmm ? »

Helena hésita un instant, ses doigts jouant nerveusement entre eux. Puis, elle baissa légèrement la voix, comme si elle redoutait d'entendre sa propre inquiétude à haute voix.

« J'ai peur... » avoua-t-elle.

Lenie, encore engourdie par la fatigue, fronça légèrement les sourcils. Elle ne bougea pas de sa position mais son attention était désormais entièrement tournée vers Helena.

« Comment ça ? » murmura-t-elle d'une voix douce, son pouce caressant distraitement la main de sa fiancée.

Helena mordilla l'intérieur de sa joue, cherchant les mots justes avant de finalement se lancer. « J'ai l'impression que tu tisses un lien tellement fort avec notre fille... parce que c'est toi qui la portes. Et moi, j'ai peur de ne jamais avoir ce lien-là avec elle. »

Sa voix était à peine un souffle, chargée d'une sincérité fragile. Son regard resta baissé sur ses propres doigts, évitant celui de Lenie.

Un silence s'installa, seulement troublé par le ronronnement du moteur et le doux balancement du taxi sur la route.

Lenie prit une inspiration avant de resserrer ses doigts autour de ceux d'Helena, les entrelaçant doucement. « Hele... » murmura-t-elle, son ton empreint de tendresse.

La blonde releva timidement les yeux vers elle.

« Ce n'est pas parce que je la porte que mon lien avec elle sera plus fort que le tien. » Lenie posa une main sur le ventre, puis attrapa celle d'Helena pour la placer juste au-dessus, l'incitant à sentir les mouvements de leur bébé. « Ce lien, il ne se crée pas seulement avec le corps, mais avec l'amour qu'on lui donne. Et toi, tu lui en donnes déjà tellement... »

Helena ouvrit la bouche, cherchant ses mots, mais Lenie continua doucement. « Elle connaît ta voix. Tu l'apaises déjà, tu la fais réagir... Regarde, là, elle s'est calmée. »

Les vacances (Helenie) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant