«Un nouveau monde»

« chapitre dix-sept »

Voilà une semaine que le shérif a annoncé la mort de la jolie brune. Une semaine où Rayan et Beth passent le plus clair de leur temps à pleurer pour elle. Une semaine où personne n'y croit. Perdre un membre du groupe est douloureux, la perdre elle l'est encore plus.

Rick, toujours dans la tour de garde, de temps à autre relayé par Daryl et son frère. Merle qui, d'habitude fait toujours des blagues débiles, n'a pas ouvert la bouche depuis son arrivée, c'est bien la première fois qu'il voit son frangin dans un état pareil. Glenn, toujours sous le choc, comme tous les autres à vrai dire. C'est que le Gouverneur avait amené lui-même le corps de la brune, il l'avait bien vu, mais il n'y croyait pas, c'était impossible pour lui que Riley soit morte. Mais il fallait se faire à cette idée, le groupe qui s'était rendu à Woodbury avait vu de ses propres yeux le corps de Riley, sans vie.

Malgré la tristesse, le groupe reste sur ses gardes, prêt à toute attaque venant de leur ennemi. Le soleil montre le bout de son nez, Rick sort du mirador pour rejoindre le bloc. Il examine les environs, jusqu'à rester figé sur une silhouette. Une belle femme, brune, ressemblant étrangement à sa femme. Que faisait-elle là ? Elle devrait être à l'intérieur, auprès de leur fils. Il se précipite jusqu'aux grilles et court vers celle-ci, mais une fois à ses abords, elle s'évapore comme de la poussière sous le vent. Et la revoilà, en dehors des grilles cette fois. Il a l'impression de devenir fou, mais il part tout de même en courant, passant devant Michonne qui le fixe avec un regard interrogateur tout en criant son nom. Le chef n'y fait pas attention et part en courant vers la silhouette après avoir ouvert le passage sans même le refermer. Elle est debout sur le petit ponton au devant de la prison. Une fois un pied sur celui-ci, la silhouette se retourne, c'est belle et bien Lori, sa chère et tendre. Elle vient poser sa main sur sa joue, il l'embrasse tendrement, savourant ce baiser pourtant imaginaire. Il se détache lentement d'elle, ses lèvres quittant les siennes. Mais Lori a désormais le visage défiguré, un visage de rôdeur, ouvrant les lèvres dans un grognement. Le shérif lâche malgré lui un petit cri de surprise avant de faire quelques pas en arrière. Elle continue de le regarder, penchant la tête de droite à gauche, sa peau redevenant lisse et pâle.

«- Protège nos enfants mon amour, dit-elle, je t'aime.

- Quoi ? Pourquoi dis-tu ça ? Rentre avec moi. »

Rick ferme les yeux un instant, et quand il les ouvre à nouveau, elle a encore disparu. Il lui faut quelques secondes pour reprendre ses esprits, contrarié. Que venait-il de se passer ? Il était sûr qu'elle était là, mais avec le recul, c'était peut-être la fatigue, la faim et la tristesse qui lui avait fait imaginer cela. Il se retourne pour regagner la prison et remarque alors que de nombreux rôdeurs sortent du bloc dans lequel lui et son groupe se réfugient. Il ne comprend pas d'où ils peuvent venir, l'angoisse faisant palpiter son cœur. Il repart en courant dans le sens inverse, prenant cette fois-ci le temps de refermer la brèche derrière lui avant de rejoindre Michonne, qui l'avait surveillé jusque-là, son sabre en main.

«- Comment ils ont pu entrer ?? Questionne-t-elle.

- Il y a sûrement une brèche, réplique Rick en courant vers le bloc, viens m'aider ! »

Les deux survivants s'attaquent aux rôdeurs inondant la cour, Rick hurlant le prénom de son fils et de sa femme. Il repense alors à ce qu'il venait de voir, était-ce un signe qui lui indiquait qu'elle était en ce moment même en danger ? Peut-être même, en train de mourir ? Comment était-ce possible ?

Il ne reçoit aucune réponse, personne ne répond, seul le grognement des rôdeurs résonne. Michonne tue tous les rôdeurs sortant du bloc, son sabre étant d'une efficacité hors paire. Puis elle remarque qu'Herschel s'est caché avec sa fille cadette. Rick les rejoint lorsque le dernier rôdeur de la cour touche le sol.