«Un nouveau monde»

« chapitre quatre-vingt-quinze »

Riley baisse son arme. Le regard surpris de tous posé sur elle. Elle relève la tête vers eux, les regardant tous un par un, et sans un mot, elle part. Elle va jusque chez elle, s'y enfermant. Elle s'affale sur le sofa et souffle un bon coup tout enfermant les yeux. Elle n'a le droit qu'à quelques minutes de tranquillité avant que l'on ne frappe à sa porte. Elle pousse un long soupire, se redresse puis va ouvrir la porte. Dixon.

«-Qu'est-ce-que tu veux? Demande-t-elle froidement.
-Savoir comment tu vas, répond-t-il en mettant ses mains dans ses poches.
-Et bien figure toi que j'vais bien, j'vais même très bien, dit-elle en lui souriant faussement, tu n'imagines pas depuis combien d'temps j'ai attendu ce moment Daryl. Tu ne sais pas, ça non.
-Quel moment? L'interroge-t-il.
-Le moment où je lui foutrai une balle en pleine tête. Maintenant, c'est fait, et j'me sens mieux.
-Alors, t'es heureuse d'avoir tué quelqu'un?
-Heureuse est un bien grand mot. Cette pétasse ne méritait pas de vivre. Alors j'ai réglé ça. Sois heureux, maintenant tu as sa maison rien que pour toi, ajoute-t-elle ironiquement, salut.»

Elle lui ferme la porte au nez, la verrouillant par la suite. Discrètement, elle va regarder par la fenêtre, Dixon est toujours devant la porte d'entrée. Il parait triste, ce qui lui fait bien évidemment un pincement au coeur. Elle l'aimait. Et elle se sentait mal d'être loin de lui à ce point. Mais il lui faudrait du temps pour lui pardonner le fait qu'il l'ai abandonné pour une autre. Quand bien même il ne s'est rien passée entre eux.

Dixon tourne finalement les talons, s'éloignant doucement de son ancienne maison. Il y jette un dernier coup d'oeil, avant de disparaître au coin de la rue sombre. Riley laisse retomber le rideau et se dirige vers sa salle de bain. Elle nettoie une à une ses quelques blessures, ayant l'impression de ne faire que ça, se battre, pour ensuite se soigner.

Mais la douleur de ses blessures n'est rien en comparaison de ce qu'elle ressent intérieurement. Jessie, sa jeune soeur, hante littéralement son esprit. Sa vie est littéralement entre ses mains. Elle ne connait pas Negan mais elle sait tout de même qu'il serait tout à fait capable de tuer une pauvre gamine innocente.

Une fois ses blessures nettoyées, Riley ressort de chez elle. Retournant à l'endroit où elle a tué de sang froid Leslie. Le corps de celle-ci ne s'y trouve plus, alors Riley se dirige directement vers l'endroit où les morts d'Alexandria sont enterrés. Mais sur sa route, Riley croise Beth, assise sur un banc. Riley s'approche d'elle, alors que Beth prend déjà la parole.

«-Comment te sens-tu, maintenant que tu l'as tué? Questionne-t-elle.
-Très bien, Beth. Très bien.
-Vraiment? Dit-elle en se tournant vers son amie, tu te sens très bien d'avoir enlevé la vie d'un être humain?
-Est-ce que c'est un reproche? Tu savais très bien mes attentions envers elle. Si je ne l'avais pas fait cette nuit, je l'aurai fait à un autre moment. Mais quoi qu'il en soit, elle serait morte de ma main. Quoi qu'il en soit, je l'aurai tué.
-J'ai l'impression de ne plus te reconnaître Riley...
-Pourtant, j'ai toujours été comme ça, souffle-t-elle.
-Non. Tu as toujours été gentille et attentionnée avec tout le monde. Qu'est-ce qui a bien pu te faire changer ainsi? Demande Beth en se relevant.
-Tout est sa faute, à elle. À cette garce qui m'en a foutu plein la gueule dès que je suis rentrée dans cette ville. À Leslie.
-Tu parais tellement sûre de toi...
-Car je le suis. Je n'ai aucun regret pour ce que j'ai commis ce soir. Au contraire, j'en suis fière. Fière d'avoir mis fin à mes problèmes seule

«Mais que je sois en vie ou non, [ta vie] sera cauchemardesque.»

Maintenant, j'suis tranquille, termine-t-elle. »

Riley laisse Beth, se dirigeant donc vers le cimetière de la ville.

«-Pourquoi tu enterres son corps? Interroge Riley.
-Car malgré tout, elle mérite de reposer en paix.
-Après tout ce qu'elle m'a fait? Après tout ce qu'elle nous a fait? Vraiment Dixon?
-Oui Riley, vraiment.
-Tu m'en veux?
-Bien sûr que non, soupire-t-il en relevant la tête vers elle, je ne t'en croyais pas capable, c'est tout.
-Et bien si, j'en suis capable.
-J'espère que tu te sentiras mieux après ça alors.
-J'me sens déjà beaucoup mieux, ne t'en fais pas.
-Va voir Deanna. Elle voulait te parler.»

Riley fronce les sourcils puis s'éloigne de Daryl sans un mot de plus, se dirigeant avec appréhension jusque chez Deanna.

«-Je t'attendais, rétorque la femme assise aux côtés de Maggie, sur le perron.
-Qu'est ce qui se passe? Demande Riley.
-Écoute Riley... Je ne veux pas qu'un assassin vive entre mes murs, avoue-t-elle, la brune sentant automatiquement son cur battre plus vite, je veux que tu partes.
-C'est une blague? Interroge Riley en riant nerveusement.
-Malheureusement pour toi, non.
-Maggie? Tu es d'accord? Demande-t-elle, la concernée baissant la tête, ne pouvant répondre à son amie.
-Très bien. J'vais préparer mes affaires. J'serai partie avant le lever du soleil.»

Riley tourne les talons, Deanna retenant Maggie qui voulu rattraper Riley, l'obligeant à se rasseoir près d'elle.

«-Elle ne fait plus partit des nôtres, fit Deanna durement.
-Quoi que vous en dites Deanna, Riley fera toujours partit des nôtres.»

Riley fait rapidement son sac, y mettant le plus important pour elle. Quelques larmes nichant au coin de ses yeux. Une fois son sac prêt, elle le met sur son dos. Regardant une dernière fois cette maison qui fut la sienne. Elle sort, fermant la porte à clé. Elle passe devant chez Deanna, jetant les clés sur le paillasson. Puis, allant chercher quelques vivres, elle croise Alex.

«-Tu vas où comme ça? Lui demande-t-il.
-J'm'en vais. J'viens d'me faire bannir. Pour Leslie.
-Tu plaisantes là?
-Absolument pas Alex. Alors écoute moi, faites attention à vous. Méfiez vous de tout ceux que vous ne connaissez pas, il y a des cinglés qui traînent par ici. Prends soin de tout le monde. J'compte sur toi. Soyez heureux.»

Riley lui embrasse la joue et part rapidement escalader le mur. Une fois en haut de celui-ci, elle regarde Alex qui n'a pas bougé, toujours sous le choc de la nouvelle.

«-Bonne chance. Dis à Mia que j'l'aime, réplique-t-elle avant de disparaître.»