« chapitre soixante et onze »

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Coups de feu. Hurlements. Meurtres. Délivrance.

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Daryl avance d'un pas rapide mais discret, il longe les murs, à moitié accroupi. Il arrive rapidement à un croisement. Doit-il aller tout droit? A droite? A gauche? Lequel de ces couloirs va pouvoir le conduire à Riley? Il hésite un instant puis commence à s'engouffrer dans celui de droite, lorsque venant de celui de gauche, il entend un hurlement persistant. Il revient immédiatement sur sa précédente décision et fonce directement dans celui de gauche. Il court aussi vite qu'il le peut, espérant, priant, pour qu'il ne soit rien arrivé à sa femme, mais aussi, que ce soit elle qu'il trouvera au bout de ce couloir sans fin.

Il arrive face à la chambre dans laquelle il était enfermé avec elle à leur arrivée. La porte est entrouverte. Son coeur bat de plus en plus vite, en même temps que l'anxiété monte en lui. Il pousse la porte et il voit, au sol, l'homme qui était chargé de s'occuper de Riley quelques heures plus tôt, bel et bien mort. La tête écrasée en-dessous d'une table de nuit.

«-Riley? Riley, c'est moi... Répond ma belle, chuchote-t-il en avançant prudemment.»

Aucune réponse. Son regard se porte néanmoins sur les traces de sang par terre. Une longue traînée de sang frais le recouvre quelque peu. Elle conduit derrière l'un des lits. Il avance cette fois-ci d'un pas lent et timide. Puis il la voit, allongée à même sol, les yeux clos, sa poitrine se soulevant d'une manière lente et irrégulière. Il se précipite vers elle, et alors qu'il enroule ses bras autour du corps de Riley, celle-ci ouvre très légèrement les yeux.

«-Daryl... Prononce-t-elle faiblement.
-J'suis là princesse, j'suis là.
-J'ai réussi...
-De quoi tu parles?
-J'ai joué le jeu jusqu'au bout. J'ai rien lâché, répond-t-elle, fière d'elle.
-Tu n'aurais pas dû, regarde dans quel état tu es...
-Ça valait le coup.
-Il faut qu'on sorte de là.
-Mais, et les autres?
-On les embarque et on sort d'ici le plus vite possible, dit-il en se relevant et déposant délicatement Riley sur ses deux pieds, tu vas réussir à marcher?
-Mais oui, c'est bon, j'suis pas en sucre Dixon, souffle-t-elle alors que son visage se crispe à chaque pas qu'elle fait.
-Tu veux que j'te porte?
-Non.
-Riley, regarde toi, regarde dans quel état tu es, c'est pas bon.
-J'm'en tape ok! Maintenant, avance, qu'on en finisse, gronde-t-elle.»

Daryl ne réplique pas, sachant pertinemment qu'il ne ferait que de perdre son temps puisqu'elle ne changera bien évidement pas d'avis. Il lève les yeux au ciel face à son tempérament, puis sans même demander son avis, il place l'un de ses bras dans son dos et force l'un de siens à se caler sur ses épaules. Riley lui lance un regard interrogateur.

«-Au moins ça.»

Riley se mise à légèrement sourire puis ils s'engouffrent dans le couloir. Elle peine de plus en plus à se déplacer, la douleur qu'elle ressent grandissant au fur et à mesure où elle avance. Elle s'arrête pour se coller au mur. Sa respiration est devenue légèrement rapide, ses jambes tremblent comme si elles allaient céder, comme si elles ne parvenaient plus à supporter son propre poids. Daryl voit très bien que Riley se sent mal, elle est d'une blancheur exceptionnelle. Quelques gouttes de sueur perlent sur son front. Il place l'un de ses bras en-dessous de ses genoux et l'autre dans son dos, avant de la soulever. Il avance ainsi dans le couloir, afin de trouver quelqu'un ou quelque chose. Mais étant des prisonniers ici, ils ne trouveraient pas grand chose.

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«-Je vais vous tuer. De n'importe qu'elle manière, mais je vais vous tuer. »

La femme qui se trouve en tête à tête avec Abraham ne répond rien, elle lui envoie un petit sourire malsain, puis se lève, se faisant remplacer par l'un de ses molosses. Ils le détachent et elle quitte la salle. Abraham a immédiatement pensé que c'était son unique chance et qu'il devait absolument la saisir. Il devait tuer cet homme. Mais de façon discrète et rapide.

«-T'es content d'être devenu le toutou de cette folle? Demande Abraham.
-Cette folle, c'est ma mère enfoiré.
-Encore pire, mon pauvre, soupire le rouquin réellement désespéré, bizarrement, tu me fais de la peine, tu me fais même pitié. Vous tous ici, vous me faite pitié.
-Ferme ta gueule.
-J'ai pas envie, réplique Abraham.
-Je vais te tuer.
-Pas si je le fais avant, continue Abraham voyant que l'homme s'énerve.
-Tu me défis là?
-Probablement, pétasse.
-Pétasse?
-Pétasse.»

L'homme lui assène rapidement un coup de poing en plein visage. Abraham rigole, fier de lui. Puis reprend en quelques secondes le combat en main. En toute discrétion. Il place son bras droit contre son cou, le tenant fermement, l'étouffant. L'homme se débat fortement mais Abraham ne lâche rien.

L'homme se débat de moins en moins, jusqu'à ne plus bouger du tout. Abraham dépose doucement le corps mort de l'homme au sol. Récupère ses armes, et sort de la pièce dans laquelle il était enfermé après l'avoir achevé. Il part en courant dans une direction inconnue. Ne regardant pas spécialement où il va. Il heurte soudainement quelqu'un. Les deux personnes chutent ensemble. Tout aussi rapide l'un que l'autre, ils se relèvent, arme pointé vers l'autre. Ils abaissent cependant tout deux leurs armes lorsqu'ils se reconnaissent.

«-C'est bien la première fois que je suis heureux de voir ta gueule Dixon.
-Bizarrement, moi aussi, répond le chasseur alors que les deux hommes se serrent fraternellement la main.
-T'es tout seul?
-J'étais avec Riley, mais j'ai dû la laisser, je pouvais pas la prendre avec moi, elle tient même plus debout.
-J'imagine qu'elle a enduré tout ça pour nous hein?
-Exactement.
-Je suis là maintenant, je peux facilement m'occuper d'elle et me défendre.
-T'es sûr? Demande Dixon alors qu'Abraham ricane doucement, posant sa main sur l'épaule de son ami.
-J'ai plus de forces que toi, lopette, plaisante-t-il.
-Sauf que moi, tout ce que j'ai, c'est naturel.
-Allez ferme ta gueule et allons chercher Mademoiselle Dixon, rigole-t-il malgré tout.»

Daryl lève à nouveau les yeux au ciel, mais il sourit, heureux d'avoir retrouvé l'un des siens, même si c'est dans de telles conditions. Il revient donc sur ses pas, avec Abraham sur ses talons et retourne dans la pièce où il a laissé Riley il y a quelques minutes. Une fois devant la porte, Abraham remarque l'homme assit sur une chaise, comme si il gardait la porte. Abraham arque cependant un sourcil en voyant que l'homme ne bouge pas d'un poil.

«-Je l'ai étranglé, réplique Daryl en cherchant quelque chose dans sa poche.
-Bien joué, répond l'homme.»

Daryl sort de sa poche une clé et ouvre la porte. En rentrant, Riley n'a bien évidemment pas bougé, elle était toujours endormie sur le lit. Abraham la prend dans ses bras, puis, ensemble, ils quittent la pièce. Ils ont couru pendant plusieurs longues minutes, ce bâtiment était tellement grand. Ils finissent par s'arrêter devant un plan de la prison qui est accroché à un mur.

«-Carl, Eugène, Gabriel et Noah sont dans le bloc F, Beth, Maggie et Carol sont dans le bloc D.
-Tu vas chercher les gars et moi j'vais chercher les filles. Tu gardes Riley avec toi?
-Oui, t'inquiètes.»

Daryl ne fut pas véritablement d'accord avec cela mais il laisse tout de même l'homme s'éloigner avec Riley. Il reprend rapidement ses esprits, sachant pertinemment qu'elle serait en sécurité avec lui et part dans la direction opposé, soit, vers le bloc D.

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