Chapitre 14

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Ma sœur... Ayant passé mon enfance à jouer avec elle dans les bois, lui courant après, me repérant  à son épaisse tignasse, je croyais la connaître comme l'ombre de ma poche. Cependant, elle avait énormément changé durant toutes ces années où je n'étais pas avec elle... Rien ni personne au monde ne pouvait autant me sidérer comme je l'étais à l'instant où Elizabeth avait entonné les premières paroles d'une chanson , me tournant la tête et clôturant par la même occasion le débat que nous aurions pu avoir sur nos opinions respectives... Mais rien de tout cela n'était arrivé puisque, analyse faite, ma sœur n'était plus la même... Dans la voiture tout me paru trop petit... Son discours résonnait encore dans l'habitacle, me laissant perplexe. Elizabeth... Mes parents n'avaient jamais été facile avec elle, certes, mais elle avait toujours su faire preuve d'une joie et d'une sincérité épouvantable, éloignant les ennuis de sa vie. C'est pour cela qu'elle avait fugué, je pense, cette joie qu'elle avait maintenant ne pouvait être éternelle et en grandissant elle avait dut se rendre conte que là n'était pas son rôle... Elle avait certainement voulu plus grand, ses rêves grandissants avec elle... Mais l'habitacle de la voiture était trop petit  pour ses rêves de grandeur... Mon appartement devait l'être également et Brocéliande ne serait qu'une flaque d'herbe verte comparé aux espaces qu'elle avait pu côtoyait... Si seulement j'avais su la comprendre quand il en était encore temps... Mais maintenant il n'était plus question... il fallait regagner Brocéliande le temps que cette bande de nymphs trafiqués à la mort humaine, oublient notre existence... J'espère que ce jour arrivera car mes envies et mes rêves n'étaient pas à Brocéliande... Voilà bientôt une heure que nous roulions....

-Elizabeth, on s'arrête, décrétais-je sans réellement consulter l'avis de ma soeur. Je gare la voiture sur le bas -côté de la route et ouvre le coffre. Je décida de m'assoir sur le rebord de celui et entame une conserve de bon marché. Elizabeth contourne la voiture et fait de même avec une boite de ravioli froide. La tenant dans ses mains, j'entends des bruits d'explosion dans la boite quand elle l'ouvre, une fumée inaugurant l'ouverture de la conserve  se répandit dans l'air. Nous "savourons" notre encas autant que nous le pouvons quand des branches craquèrent a la lisière des bois. Elizabeth et moi tournons la tête vers le fameux bruit quand en une fraction de seconde, ma soeur déposa sans faire aucuns bruits la conserve sur le rebord du coffre et sauta avec une agilité extrême loin de la voiture.
Après quelles que minutes de ce manège, elle se tourna vers moi et lança:

- ça devait être un animal sauvage !

Mais à peine eut elle finit sa phrase que deux grands bras inquisiteurs sortirent de l'ombre, la prirent par le cou et l'attirèrent violemment dans les bois.

-Jaden !! Hurla t-elle d'une voix saturée par la peur et l'angoisse.

Sautant du coffre de la voiture, je me jetais à sa rescousse dans les bois. Je débouchais entre de grands troncs de conifères qui se ressemblaient tous les uns aux autres. Au loin j'entendis des cris, des bruits de pas. Je m'élançais. Le silence qui régnait autour de moi m'aurait inquiété en temps normal... Seulement nous n'étions pas en temps normal. Seul mes pas résonnèrent sur l'épais tapis d'aiguilles. Je m'arrêtais alors.

- Elizabeth! Criais-je

Mon cris résonna dans la foret mais personne ne répondit.

Body of SeductionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant