Chapitre 15

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Les cris au loin ne furent bientôt plus que dans mon imagination.
La pénombre paraissait plus persistante, et après avoir couru dans n'importe quelle direction en croyant entendre ma soeur, je hurlais dans un dernier cri le nom de celle que je cherchais. Puis, tous les autres sentiments me quittèrent, ne laissant que le vide et la peur. Comme quand j'étais enfant et qu'après un cauchemar, ma mère me réconfortait à chaudes larmes. Seulement il ne restait que les chaudes larmes et personne n'était là pour me réconforter. Élizabeth avait disparue. Je n'avais même pas pu lui dire à quel point je l'aimais. Alors je jetais dans le vide:

-Tu es un idiot Jaden Hook.                                                                                                                                                  Puis ma voix se mua en crie empli de fureur.                                                                                                                  -TU ES UN IDIOT STUPIDE JADEN HOOK !!
Enfin, épuisé d'avoir crié je murmurai :
-Tu es un idiot Jaden...

Sans réfléchir, plus par instinct que par volonté, je me levais fébrilement et titubais entre les arbres. Des ronces me griffèrent, faisant de mon jean des lambeau, les branches basses que je ne prenais même pas la peine d'éviter, me fouettaient, me faisant tomber encore et encore. Perdu dans ce labyrinthe naturel, je n'avais même plus conscience de ma raison en ces lieux.

Tout autour de moi se ressemblait, avec une étrange impression malsaine certainement à cause de cette fichu pénombre. Je m'assis contre le tronc d'un arbre et respiré difficilement, du sang maculait mes vêtements et la fatigue prit rapidement le dessus sur mon instinct. C'est alors que je le vis. Un sentier.
Je sursautais et prit d'un élan de force, je me relevais précipitamment et fis les quelques pas qui me rapprochèrent du chemin à peine visible dans les fougères et autres hautes herbes.
Je le suivis, marchant de plus en plus vite, trébuchant dans la pénombre sur des pierres que je ne voyais pas, courant presque. Puis le sentier s'arrêta sur une clairière.
Ici, l'herbe était courte et verdoyante, et les épais rameaux de branchages étaient devenu plus fins, laissant filtrer une lumière bienvenue dans le chaos qu'avait été la course sur le sentier. Je me mis à genoux et attendis un je ne sais quoi. Relevant la tête, j'aperçus d'étranges petites choses dans l'herbe. Me relevant je découvris des champignons. Comme sur une photo internet, ils étaient parfait. Pas d'excroissances ou de tubercules. Leur chapeau était étrangement bien rond, rebondi, et leurs couleurs était blanches et rouges. Pour ponctuer la chose, ils formaient un immense cercle. Et j'étais en plein dedans.

Quand j'étais petit, dans notre bâtisse à Brocéliande, ma mère me racontait des histoires sur le monde qui nous entoure. Une d'entre elle parlait de cercle perdu dans la forêt. Un cercle de sorcière disait ma mère ... Le principe consistait à se faire téléporter dans le monde des sorcières , en passant dans ce cercle. Sottise. Je ne mettais pas téléporté et pourtant j'étais bien au milieu d'un de ses cercles.
Quelques choses bougea dans le branchage. Au loin un rire féminin retentit. Des bruits de course légers se mirent à se faire entendre tout autour de moi. Je me relevais tant bien que mal et me mit a scruter l'orée de la clairière.
Bientôt plusieurs bruits de course se firent entendre. Légers comme ceux d'enfants égarés. Puis le rire se vit rejoint par des éclats de voix, formant autour de moi une ambiance presque festive. Au loin je crus discerner des airs de harpe ou d'un quelconques instruments lyriques.
Puis plus rien. Le silence se fit.
Les voix revinrent alors sous formes de chuchotement oppressant. Je ne comprenais rien a ce qu'elles disaient. Tournant la tête, j'aperçois presque des silhouettes dans l'ombre. Une main vient se posait sur le tronc d'un arbre et une femme émergea de le pénombre. Puis s'en suivit une dizaine de jeune filles de l'âge d'Elizabeth, elles avaient toutes l'air insouciante et , heureuse de me voir. Elles eurent vite fait d'être contre moi , se pressant contre mon corp. Moi avec les lambeaux de vêtement et elles, simplement vêtues de longs draps transparent laissant deviner des courbes généreuses.
-Jaden Hook ! Sois le bienvenue en c'est lieu mon ami ! C'était la première femme a sortir du bois qui s'adressa a moi. Nous ne t'attendions pas certes mais, c'est phrase était ponctué de petits gloussements, il est certain que mes filles sont heureuses de ta venu.
Comme pour ponctuer ses propos, toutes les jeunes filles se mirent a s'esclaffer joyeusement.
La femme reprit:
-Bois ! Bois avec nous le verre de l'amitié !
Elle sortit de derrière son dos un calice orangé contenant une mixture d'une couleur indéfinissable. La femme s'approcha de moi lentement , foulant l'herbe de la clairière de ces pieds nus.
En temps normal , je me serrais méfié mais ... Je n'avais pas assez de force pour riposter. La femme fut a quelques mètres de moi et me tendit le calice ,que je prit du mieux que je pus. Je l'approchais de mes lèvres et le rire des filles autour de moi s'intensifia , se mua en ricanement sinistre. Mais j'étais maintenant poussé par une volonté qui n'était pas mienne. Avant que je ne pus boire la boisson. Une voix retentit dans la foret.
-Sorcière ! Cria t-elle.
Sur ce , une flèche siffla et vint se ficher en plein coeur de la femme qui m'avait tendu la coupe quelques instants auparavant. Elle tomba sur le sol et lâcha un râle de douleur. Les jeune fille autour de moi se mirent a courir dans tous les sens, affolées par la mort de ce qui avait du être leur doyenne.
Je me retournais alors, pour faire face a l'individu. Elle portait un long manteau en cuir lui arrivant aux chevilles et ... Une arbalète déjà rechargée dans la main droite.

Body of SeductionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant