Chapitre 12

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Elizabeth dormait paisiblement, la tête ballotait par les mouvements de la voiture.

Perdu dans mes pensées, je conduisais , le regard dans le vague. Pendant près de quatre heures, j'avais cherché la route principale pour la Bretagne, mais hélas je ne pouvais pas avoir tous les dons du monde et celui de l'orientation m'était totalement inconnu. J'avais remarqué une vieille supérette qui était étonnamment encore ouverte à cette heure de la nuit , j'avais demandé mon chemin à une vieille femme portant une étiquette "Olivia". Olivia m'avait donc aiguillé quant au chemin à prendre , me gratifiant d'un sourire jaune et gras. La Bretagne était droit devant. Alors que tous les chemins sont censés mener à Rome, le mien me ramenait inlassablement vers cette forêt de malheur. Brocéliande en plus d'être le berceau de toutes légendes, elle était également le berceau de ma famille. Les nymphs y avaient élu domicile il y a quelques dizaines de siècles. J'avais d'ailleurs la nette impression que mon père et ma mère n'avaient jamais connu autre que cet endroit. Car si aux yeux des mortels, elle était sombre et étrangement mystique, au yeux des créatures de légendes, cette forêt était ce qu'il y avait de plus pour vivre une vie douce et paisible loin du regard faible des humains. Car si les humains étaient faibles, ils développaient de plus en plus d'engin pouvant nous menacer, nous détecter et nous éliminer. La guerre des espèces était d'ailleurs une vieille légende que l'on racontait aux enfants mystiques afin de concrétiser leur haine envers les humains. J'avais passé tellement de temps à côtoyer les humains que je ne nourrissais plus cette haine. La forêt de Brocéliande regorgeait d'êtres surnaturesl prêt à en découdre avec la race humaine. Finalement seuls les nymphs étaient pacifiques.

Au yeux des êtres surnaturels, la forêt était constamment baigné de lumière, et parcourue par d'immenses fleuves de brume pur, blanche, vierge. Les habitants de la forêt, en projetant leurs imagination sur ces rivières, courbaientt la brume, en faisant leurs maisons, leurs jardins, leurs envies prenait vie dans cette forêt. Ainsi on pouvait trouver un château indien à côté d'un temple grec comportant une large piscine sur son toit et un jardin de statue datant du moyen age. J'avais passé mon enfance dans une villa, vue sur une reconstitution des chutes du Niagara et jamais cela ne m'avait plu. J'avais toujours aimé la simplicité de mon appartement dans le monde humain. Pour rien au monde je serais retourner à Brocéliande. Tout sauf pour la protection de ma sœur bien sûr. Elizabeth et moi avons toujours étaient proches. Puis elle avait pris l'habitude de disparaître et de ne revenir que quelques mois plus tard. Sa dernière escapade avait tellement énervé ma mère qu'elle c'était promis de ne plus l'accepter à Brocéliande. Alors que ma mère et ma sœur se haïssaient, je recevais de temps en temps des cartes postal, prouvant que ma sœur allait bien, qu'elle était encore en vie. Venant de Londres, Rome, une photo devant la Tour De Pise , La France , ma sœur en avait vu certainement plus que moi. Mais, ironie du sort, alors que Elizabeth avait passé son temps à fuir Brocéliande, elle devait y retourner afin de se protéger contre un mal inconnu. Je la regardais, elle était si jeune et pourtant, beaucoup moins innocente qu'elle en avait l'air. Je regardais le niveau d'essence de la voiture. Nous n'irions pas jusqu'à Brocéliande sans faire le plein ! Je repérer au loin la ville. La civilisation.

Quand la voiture s'engagea sur le parking d'un super marché, je fis le plein et garais la voiture.

-Elizabeth ! dis-je en réveillant ma sœur, on descend là le temps d'acheter à manger.

-Je reste dans la voiture.

-Non hors de question tu viens avec moi, dis-je en m'éloignant.

-Mais ...

-INDISCUTABLE ! criais-je a cause de la distance qui nous séparaient maintenant.

Elle finit par sortir de la voitur , en traînant des pieds, me suivant dans le magasin. La fraicheur agréable de la climatisation finit de réveiller Elizabeth qui s'étira en bousculant une jeune femme. Celle ci se retourna, foudroyant Elizabeth du regard.

-Regarde où tu mets tes pieds ! lança la jeune femme.

-Et toi la place que prend ton cul ! enchaina Elizabeth sans honte.

-Pardon ?! Tu ferais bien de ravaler ton visage avant que je ne te le fasse faire ! Tu n'as pas ta place ici , sale nymphs !

Comment était-elle au courant de notre existence ?! Avant que je n'ai eu le temps de l'arrêter et de sonder son esprit, elle avait tourné les talons et s'engager dans un rayon. Je me jetais au carrefour des rayons afin de la rattraper, prenant appui sur mes talons , je me propulsait. En jetant un coup d'œil , je remarquais qu'elle avait disparue. Impossible...

Body of SeductionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant