"J'ai un secret." (Larry Stylinson)

Chapitre 4 : c'était trop beau pour être vrai.

Je me réveille brusquement, et m'assois dans une vitesse phénoménale. Mais vite, je me rends compte que je suis dans mon lit, au milieu de ma chambre. Pourtant... hier soir je me suis bien endormi aux côtés d'Eleanor, après l'avoir baisée. Et je me souviens bien avoir pensé à Harry aussi... de toute façon, personne ne le saura jamais, ça restera dans mes pensées à moi seul, c'est dans mon jardin secret et ça y restera. Mais pourquoi je suis là, chez moi ? Qui m'a ramené ? Comment ça s'est terminé hier soir, finalement ? Le mal de tête arrive à cause de toutes ces questions, génial. Je me lève, et constate que j'ai dormi torse nue, avec un jogging seulement, alors que d'habitude je ne dors qu'en caleçon. Tout ça est bizarre. Je regarde l'heure sur mon téléphone, et... 10h05. Merde, les cours ! Je regarde à deux fois, histoire d'être sûr, et effectivement je n'ai pas mal lu. Mais par contre, je vois le « samedi » à côté de la date. Putain, je suis perdu, je pensais pas que j'étais déjà en week-end, et bizarrement je ne me rappelle plus des derniers jours de cours de la semaine.
Je vais en bas, peut-être pour m'éclaircir l'esprit, et là, la scène la plus étrange et improbable de toute ma vie est en train de se dérouler sous mes yeux : mon père déjeune avec ma mère, et ma sœur, Charlotte.

- Maman ?

Je sentais dans ma voix un brin d'espoir, et de souffrance. Elle était enrouée, comme si elle était rayée, défaillante, qu'elle s'éteignait.

- Oui ?

Sans réfléchir, je cours dans ses bras. Je ne pense à rien d'autre que l'enlacer, parce qu'elle m'a terriblement manquée, à tel point que jamais je ne voudrais la lâcher, pour qu'elle ne reparte plus comme elle l'a fait il y a quelques années. Puis, sans que je le veuille, je chiale. Je chiale en continu, sans que je ne puisse rien maîtriser. Je n'ai aucun contrôle.

- Tu m'as tellement manquée...

Ma voix est faible, presque inaudible, mais ma tête est fourrée au creux de son cou, donc je sais qu'elle m'a parfaitement entendue. Elle me sert encore un peu plus fort, et je pleure de plus belle. Je pense soudainement aux mots qu'on m'avait dit autrefois « Elle ne reviendra plus, je suis désolé. » Ce foutu médecin avait tord, et j'avais raison. Il m'a menti, je savais qu'elle reviendrait me retrouver, maman.
Et je sens une troisième main me caresser le dos, je pense que c'est mon père, c'est forcément lui avec sa grande main.
Je desserre l'emprise que j'avais sur maman, et m'éloigne légèrement d'elle. Je sais que mes yeux sont rouges, mais ce n'est pas grave, ce sont des larmes de joie et soulagement, parce que ma maman est là, je l'ai tellement attendue, alors que je pensais dur comme fer que jamais elle ne reviendrait. Mais finalement elle est là, devant moi, souriante comme elle l'était avant. C'est un miracle.

- Vas manger mon chéri, tu dois être mort de faim.

Je hoche la tête, et vais m'asseoir en face de Charlotte. Je la scrute totalement, détaille son visage qui lui est baissé vers ses céréales, et j'insiste tellement sur la chose qu'elle l'a ressenti, et a levé la tête. Je vois l'un de ses sourcils se lever, signe qu'elle ne comprend pas pourquoi je fais ça.

- Quoi ?
- Rien, ça me fait juste bizarre.
- De ?
- Que tu sois là.
- Comme tous les matins. Tu es bizarre Louis.

Je ne réponds pas, et mange seulement une tartine de pain de mie avec du beurre, et un verre de jus de fruits. Puis ma mère m'interpelle.

- Tu pars à quelle heure aujourd'hui ?
- Où ça ?
- Eh bien, faire du skate, comme tous les samedis. Tu pars à quelle heure ?
- J'ai pas envie d'y aller cet après-midi, maman. J'ai envie de rester avec vous.
- Mais si, vas-y, regarde : (elle me montre la fenêtre) il y a un grand soleil dehors ! Profites-en, ne reste pas enfermé. Ton père et moi n'avons pas envie de bouger, et Charlotte veut aller voir son petit copain.
- Je partirai après m'être préparé. Je prendrai un peu d'argent pour m'acheter un sandwich ou une connerie du genre pour le midi.