"J'ai un secret." (Larry Stylinson)

Chapitre 5 : il accepte enfin.

Un putain de mois s'est passé depuis mon rêve. Je suis toujours avec Eleanor, évidemment, j'ai complètement intégré son groupe. Harry, lui, il reste tout le temps seul. Quand je fais du skate, et que je vais au parc, je le vois avec le même gars roux que la fois où on s'est battus. Et ça m'énerve, pourquoi il rigole, parle, et s'ouvre sûrement, à Ed (je me souviens du nom du roux, oui), et moi il me renvoie chier ? Dès que je vois Harry, j'ai envie de le frapper, je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de la fois où j'ai pensé à lui quand j'ai couché avec Eleanor, j'en sais rien.

On est lundi, mon réveil sonne, signe que je dois me lever pour me préparer pour aller en cours. Le problème, c'est que je n'ai pas envie d'y aller, et que je n'ai pas assez dormi. Hier j'ai fait la fête avec ma bande de potes, et des inconnus. Eleanor a souvent essayé de me chauffer pendant la soirée, mais je n'ai pas succombé. Je n'avais pas envie.
Sans trop savoir comment, je trouve la force de me lever pour aller à la douche. Je me prépare, mets un sweat gris à poche, un jean en y retroussant le bout, mes Vans, et je finis par me brosser les dents, et enfin je m'en vais.
Quand j'arrive devant le lycée, je vois Harry, seul, avec de la musique dans les oreilles. Je suis arrivé un peu plus tôt que d'habitude, donc toute ma bande n'est pas là. Mais les connaissant, ils ne devraient pas venir de la matinée, ils doivent tous avoir la grosse gueule de bois. Tentons d'aller lui parler. Je vais m'asseoir sur le banc où le bouclé est, mais il ne me regarde même pas.

- Bonjour.

Aucune réponse.

- Bonjour !

Aucune réponse.

- Pourquoi tu ne veux pas me parler ?
- Arrête, on dirait que t'es un gars en chaleur qui me court après.
- Je suis pas homo.
- Tant mieux pour toi.
- Tu l'es ?
- T'es qu'un con.
- Ouais, mais un con à côté duquel tu vas devoir t'asseoir pendant une heure dans quelques minutes.
- Pourquoi tu essaies à tout prix de me parler ?
- Je ne veux pas que tu restes seul.
- Je te fais pitié, c'est ça ?
- Non ! Pas du tout ! Mais j'ai envie d'être ami avec toi.
- Je n'ai pas d'ami, tout le monde autour de moi m'énerve, je les déteste tous. Alors pourquoi toi je devrais te laisser être mon ami ?
- Parce que je ne suis pas comme tout le monde.

Ça y est. J'ai réussi à lui clouer le bec, puisqu'il ne répond pas. J'espère que ma phrase le fera réfléchir. En plus de ça, c'est la vérité, c'est comme une insulte pour moi de me traiter comme si j'étais comme les autres, sachant que je ne le suis pas.

* * *

Harry n'est absolument pas concentré dans le cours. Il fait je ne sais quoi sur son cahier. On est toujours pile devant la professeur, mais non, cette gourde ne voit rien. Elle fait juste attention aux deux filles au fond de la classe qui ne font que parler, et à chaque fois elle leur gueule dessus, mais elles papotent de nouveau. Personnellement je m'en fous, elles sont bien loin de moi, donc elles ne me dérangent pas. À vrai dire, je suis surtout obnubilé par le bouclé, qui est à fond sur ce qu'il est en train de faire. Je détaille les traits de son visage, ses légères cernes, et je me rends compte à ce moment-là, que c'est un garçon solitaire, comme moi.

- Les filles, vous m'énervez vraiment ! L'une va à la place vide (elle montre la place), et l'autre à la place de Harry ! Et tout de suite !
- Quoi ?! Non mais je veux pas être à côté d'elle madame moi, dis-je.
- Bon eh bien vas à l'arrière avec Harry.

Les deux filles râlent et marmonnent, pendant que Harry et moi déplaçons nos affaires à notre nouvelle table. Et dès que sommes installés, il retourne directement à son cahier, sans faire attention au monde qui l'entoure.

- Harry, tu...
- Ta gueule.

J'ai envie de le frapper.

- Pourquoi tu fais ça ?
- Quoi ?
- Pourquoi tu ne fais que me rejeter ? Tu devrais t'estimer heureux que je m'intéresse à toi.
- Ton égocentrisme et toi vous pouvez aller voir ailleurs si j'y suis, j'en ai rien à carrer de tes approches. Je suis même mieux sans.