Partie 17 | En attendant les jours meilleurs

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- Maman, j'peux pas parler longtemps

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- Maman, j'peux pas parler longtemps. Si Papa sait que je t'appelle, il va me taper tu sais, chuchote Yliès.

- Où es-tu mon fils ? le questionne Bou.

- Je ne sais pas Maman viens nous chercher s'il te plait.

- Oui mon cœur, Maman va venir. Et ton petit frère il va bien ? Tu vas à l'école ? Tu manges bien ?

- Oui Maman Medhi va bien. Maman je raccroche...

- Yliès Attends...

Bouchra est dans tous ses états, comme toujours depuis le départ brusqué de ses enfants. La police n'arrive pas à savoir d'où provient l'appel. Encore un peu, et elle devient folle. Bouchra attend depuis trop longtemps le retour de ses enfants. Je suis mal pour elle. Il faut vraiment que l'enquête accélère, car elle maigrit à vue d'œil.

Je parle de Bouchra mais moi-même je suis sans éclat. Depuis le décès de Khalil, je fane, je peux même dire que je suis laide. Et je n'exagère pas ! Non mais vraiment, perdre mon mari m'a projeté plus bas que terre. Les quarante jours de deuil qu'impose la tradition sont passés, mais je continue à porter ce deuil en moi, et sur moi. Je ne suis vraiment plus la même. Je me sens moche, idiote et vulnérable.

Grâce aux enfants, j'oublie parfois mon chagrin et je retrouve un peu de courage. Je crois que j'aime toujours autant être maman, c'est ce qui me sauve de cette vie morose. Mais la plupart du temps, je suis nostalgique...

Khalil me manque tant ; Son odeur, sa voix, ses câlins, comment est-ce possible qu'il ne soit plus là ? Il était mon prince, pas toujours charmant je sais, mais mon prince quand même... Il me manque tellement que je dors avec un de ses tee-shirt, il y a encore son odeur dessus. Ça me rend dingue !

J'ai décidé de reprendre le travail pour m'aérer l'esprit et être autre chose qu'une veuve éplorée au foyer. Je me jette corps et âme dans les dossiers qu'on me confie. Je suis à fond. Tant que je ne souffre pas, je travaille et j'avale les dossiers à une vitesse record. Je bosse comme une folle et cela ravit ma hiérarchie qui est impressionnée par mon travail.

Seule Sandra Goncalves, la peste du bureau me cherche des poux. Elle a tout le temps des choses à redire sur ce que je fais. Je la soupçonne d'être tout simplement raciste, mais Anita me soutient que je me trompe. Elle dit que Sandra est juste amoureuse du patron et que ça la rend dingo parce qu'il ne la calcule pas.

- Ta théorie est fumeuse mais bon...

- Pas si fumeuse que ça, je crois qu'il en pince pour toi Malia, tu comprends ou pas ? Hmm ?

- Ne recommence pas avec tes Hmm! Tu dis n'importe quoi. Je ne plaisante même pas avec toi Ani !

Anita est persuadée depuis de longs mois, que mon patron a un faible pour moi. Je ne sais pas où elle va chercher toutes ses théories, mais c'est vraiment n'importe quoi. Tout cela ne fait pas rire et je n'y crois pas un seul instant. Je me rends compte que depuis le décès de Khalil tout est un « sujet sensible » avec moi. J'ai perdu mon sens de l'humour et j'en deviens même pénible.

MALIA: Le Prix du Bonheur      Où les histoires vivent. Découvrez maintenant