0.1

500 41 11
                                    

Allongé dans l'herbe du vieux parc, je contemple le ciel étoilé au dessus de ma tête. Je cherche une constellation, celle de mon signe astrologique. Elle avait l'air si simple sur Internet, je ne la trouvais pas. Il va bientôt être minuit et je suis toujours dehors, le vent frais me glace le bout des doigts mais je m'en fiche, je préfère être dans ce parc désert plutôt qu'être dans mon petit appartement miteux et gelé. Le froid ne me dérange pas, trembler comme une feuille plutôt que de transpirer de grosses gouttes sur mon front ne me dérange pas. C'est pour cette raison que j'ai déménagé ici, à Mealshfield, ville qui n'est même pas inscrite sur la carte. L'hiver est dur et l'été ressemble à l'automne, le printemps n'existe pas, les fleurs ne poussent pas, les nuages sont toujours aussi présents et gris. Les " habitants du soleil ", comme je les appelle, penseraient que Mealshfield est moche mais je trouve cet endroit magnifique. La population se mesure tout de même à 679 personnes et la ville possède une église, son cimetière, le parc où je me trouve, une école pour les courageux, un hôpital d'urgence et un hôpital psychiatrique, un poste de police, une épicerie et un grand lac où plusieurs personnes se sont noyées puis jamais retrouvées. " Glauque ", penseraient les habitants du soleil mais personnellement, je trouve cette ville intéressante, pleine de mystère et c'est ce qu'il fait son charme. J'entends encore ma mère me dire : « Michael, es-tu sûr de vouloir partir ? ». Oui, j'en suis certain et j'ai bien fait. La cigarette que j'ai entre les lèvres est entièrement consumée, ma dernière de la journée. J'ai pris l'habitude de n'en fumer que quatre par jour : une le matin, une autre le midi, une en soirée et une dernière la nuit. Je n'en fume pas plus, pas moins et je fais ça depuis que je vis ici, seul. Le BIP de mon téléphone m'a fait sortir de mes pensées, c'est mon alarme pour me prévenir qu'il est minuit et l'heure de rentrer. J'ai écrasé ma cigarette dans l'herbe et je me suis dirigé vers mon appartement. Il n'est pas du tout loin puisque depuis ma petite chambre, j'ai une vue sur le lac. J'ai marché lentement, les mains dans les poches de mon jean et je suis rentré dans mon chez-moi dans le calme de la ville fantôme.

#5CIGARETTES

5 cigarettes➳muke [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant