5 cigarettes➳muke [terminée]

1.7

J'ai toujours pensé avoir eu les fameux « papillons dans le ventre » lorsque j'étais en compagnie d'Ashton. Comme des caresses à l'intérieur du bas-ventre, toutes douces et délicates. Mais je ne ressens pas des papillons qui volent dans mon ventre, actuellement. Ce sont plutôt d'énormes feux d'artifice qui explosent en moi, qui cognent contre mon cœur, mon torse et mon cerveau. Je vois aussi des paillettes de toutes les couleurs alors que je ferme les yeux, et j'ai l'impression de voler, d'avoir froid et chaud en même temps.
Mes lèvres tremblent légèrement et cherchent à rejoindre à nouveau celles de Luke dès la seconde où elles s'en séparent. Je ne sais plus où je dois poser mes mains, je ne sais même pas ce que je fais, à vrai dire. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un de cette manière de toute ma vie, je ne veux plus m'arrêter mais, malheureusement,  je manque d'air.
À contrecœur, j'écarte ma bouche de quelques centimètres du visage de Luke et je laisse entrer l'oxygène en moi. Mes paupières s'entrouvrent pour venir analyser les lèvres du blond. Elles sont rouges, gonflées et brillantes, je souhaite les goûter de plus belles, mais j'ai besoin de respirer. C'est incroyable ce qu'il m'arrive, serais-je en train de rêver ?
Un sourire se forme sur le visage de Luke et, automatiquement, mes lèvres se transforment comme les siennes. Je ne comprends pas pourquoi il sourit, ni pourquoi je le fais également mais nous sommes tous les deux dans les bras de l'autre, nos deux torses collés, à sourire comme des idiots. Je sens son coeur cogner contre ma poitrine et le mien est tout aussi emballé.
Je ne sais pas quoi dire, je ne trouve pas les mots. C'est finalement Luke qui crache le premier morceau :

« Tu embrasses divinement bien, dit-il d'une voix très douce »

Que devrais-je dire de lui ? Ce n'était pas juste divin mais magique, je n'ai pas compris ce qu'il vient de se passer. J'étais ailleurs, très loin de ce toit d'immeuble et de cette petite ville minable, comme sur un nuage.
Je sens les yeux de Luke scruter toutes les parcelles de mon visage, ce qui est un peu déstabilisant, et lorsqu'il passe l'une de ses mains dans mes cheveux, un frisson me parcourt le corps entier, tel un courant d'électricité. Mes paupières se ferment sous ce contact doux. Je suis bien ici, je ne veux pas quitter ses bras.

« Tu es tout à coup devenu très calme, déclare-t-il avec un léger soupçon de plaisanterie »

Mais il a raison. Il y a encore quelques minutes, je me suis énervé contre lui, j'ai été méchant et en colère. Maintenant, je ne parle plus et je suis tout aussi détendu qu'après avoir fumé une cigarette. D'ailleurs, la phrase prononcée par Luke quelques minutes plus tôt me revient à l'esprit. Je pense savoir ce qu'il t'arrive et pourquoi tu réagis comme ça. Aurait-il des réponses pertinentes et vraies ? 

« - Pourquoi je me suis énervé contre toi, alors ?
- Je ne suis pas spécialiste mais je pense que ma présence t'a beaucoup perturbé.
- Ça, tu peux le dire, dis-je en faisant référence à mes remarques dites un peu plus tôt.
- Non, pas dans ce sens là, Michael. Tout d'abord, tu pensais que j'étais le petit ami d'Ashton, alors que ce n'est pas le cas. Tu avais tellement honte de t'être trompé que tu t'es énervé contre moi. Tu avais aussi honte de toi-même car tu as été jaloux de ma relation  avec Ashton, alors que nous faisons partie de la même famille. Je ne suis pas suffisamment stupide pour ne pas avoir vu à quel point ça te tenait à cœur que je...
- Non, j'étais énervé de voir Ashton débarquer ici.
- C'est ce que tu te dis mais au final, c'était si mal d'être venu avec moi ? demande-t-il avec un sourire en coin.
- Non, je l'avoue. Je suis vraiment content d'avoir fait ta connaissance, Monsieur Hemmings.
- Et moi de même, Monsieur Clifford »

Nous nous mettons à ricaner tous les deux et nos lèvres se rejoignent à nouveau pour nous embrasser. Moins longtemps que le précédent mais tout aussi doux et enivrant. Lorsque le baiser se termine, je lui prends la main et le tire vers la porte qui nous mène aux escaliers afin de descendre l'immeuble.

« - On va chez moi ? lui proposai-je
- Je te suis »

C'est accompagné de jolis rires et les joues rosies que je l'emmène jusqu'à mon appartement, main dans la main.

Quelques mois plus tard, à Seattle.

« Non, Mickey, je voulais qu'on place le canapé ici pour mieux voir la télévision sinon, on aura les rayons du soleil dans les yeux au milieu de l'après-midi ! »

Je soupire légèrement et, avec l'aide de Calum, nous déplaçons le canapé à l'endroit où Luke nous indique. Il a raison dans le fond, nous pourrions être éblouis par le soleil si ses rayons rentrent dans l'appartement. Une fois le canapé posé, je soupire longuement et m'écroule sur ce meuble accompagné de Calum. Je ne me souvenais pas que c'était aussi épuisant d'emménager. Luke nous rejoint sur le canapé, se plaçant entre le brun et moi et il allait m'embrasser lorsque Ashton est entré dans la pièce devenu le salon, des bouteilles dans les mains :

« - Des petites bières, les amis ? Elles ne sont pas très fraîches mais ça devrait le faire.

- Avec plaisir ! Emménager avec le petit Luke n'est pas de tout repos, m'exclamais-je avant d'éclater de rire. »

FIN