IX.

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- Shérazade, tu es devenue une très belle femme. Dit la Reine.

Depuis que le dîner a commencé, les compliments fusent pour cette Shérazade. C'était ses parents, et elle qui étaient les invités de ce soir.

On était qu'à l'entrée et j'en avais déjà marre. Je supporte pas de rester debout à rien faire, immobile et fixe comme une statut. Le Prince n'avait pas encore rejoins le dîner. Je vais finir par croire qu'il déteste l'entrée autant que je déteste faire le service. Je ne crois qu'il n'y avait pas que moi qui avait remarquer son absence. Car Shérazade demanda après lui :

- Notre Prince n'a pas voulu nous faire honneur de sa présence ? Demanda-t-elle sur un ton ironique.

La table entière ria, personnellement je trouvais à sa question rien de marrant. L'humour royale, décidemment.

- Ali, va le chercher. Ordonna le Roi à un serviteur présent dans la salle.

Il s'exécuta rapidement, sans même que je puisse cligner des yeux il était déjà là. Pendant ce temps là, on débarrassa l'entrée afin de faire place au plat de résistance. La table était pleine à craquer, que de choses délicieuses. Je vais me régaler après mon service. En pensant à ça, j'allais oublier mon rendez-vous. Pas un dîner aux chandelles au bord de l'océan, oh non. À l'étable. Romantique non ?

- Excusez-moi de mon retard, dit-on en rentrant dans la salle.

Ouais, c'est ce que je disais il détestait les entrées. Il pointa enfin le bout de son nez : Mr. Le Prince.

Il ne m'avait pas encore vu, comment aurait-il pu ? Je suis tapissé dans l'ombre. J'essaye de me faire plus petite qu'une mouche. Et pour l'instant, j'y arrive plutôt bien. Je n'ai pas eu à servir une seule fois, à part à débarrasser. J'étais plutôt satisfaite de ça.

- Le sel ! Commanda-t-on.

Je survola du regard la table et aucune trace du sel. Et merde ! On avait oublié le plus important. Étant la plus proche de la porte, je me faufila et courut rapidement aux cuisines. Les femmes y étaient posées tranquillement et me regardaient bizarrement.

- Le sel ! M'exclamais-je à mon tour, affolée.

Elles bondirent d'un coup et elles s'agitaient partout à la recherche du sel. À peine quelques secondes après, une d'elle me tendit le sel. Et je repris ma course folle. Arrivée à côté des portes de la salle à manger, je m'arrêta et repris mon souffle.

Je rentra doucement, les servantes me fit des gros yeux qui me disait d'aller le poser vite. D'un pas rapide, je rejoignis la table et posa en face le sel de celle qui l'avait réclamé : Shérazade.

- Je peux savoir pourquoi le sel n'était pas présent sur la table ? Me demanda-t-elle d'un ton sec mais surtout hautain.

Je pouvais laisser tout passer mais qu'on me prenne de haut, je laisse pas passer. La colère m'envahit, je mords ma lèvre inférieur, tentant de me calmer. Il faut que je me calme, il faut que je me calme. Je ne vais pas mettre à l'eau toute ma supercherie pour sa tête de princesse pourrie gâtée.

- Répond. M'ordonna-t-elle.

Je fronça les sourcils, et en plus elle continue. Alors que je m'apprêtais à lui répondre, mais on le fit à ma place.

- Il était caché. Dit-il de sa voix amusé.

Je leva la tête vers lui, mon regard croisa le sien, il me défend ou je rêve ? Non je rêve.

- Il avait peur de te voir, renchérit une petite voix.

Je suivis le son et à ma grande surprise c'était Amira. Son grand frère, Le Prince, éclata de rire. Son rire étant communicatif toute la table a suivi. Et profita de cette instant pour m'échapper. Sur le chemin pour regagner les cuisines, je laissa échapper un rire nerveux. Il m'avait en quelques sortes aider, sans oublier aussi Amira. Cette petite fillette avait donner le coup de grâce. C'était de l'audace, ou bien simplement de l'innocence. Mais en tout cas, ça m'avait délivrer.

Le reste de la soirée, je m'étais occupée de toute la vaisselle, pour cause. Madame la Gouvernante a jugé que c'était ma faute de l'absence du sel, alors comme « punition », me voilà.

Mon rendez-vous était impossible, car toutes les portes du Palais sont désormais fermées, à clefs. Super non ? Et d'un côté sa m'arrange, je ne voulais pas du tout d'un tête-à-tête avec le plus grand voleur du pays.

Je rangeais enfin les dernières assiettes, exténuée je ne vois des yeux que mon lit. Alors que je m'apprêtais à souffler sur les bougies qui éclairaient la cuisine, j'aperçois le Prince appuyait contre le cadran de la porte. Je ne l'avais ni entendu rentrer, ni même respiré, il aurait pu être un bon voleur.

- Vous désirez quelque chose ? Demandais-je.

- Non, je me baladais juste. Me répondit-il le regard ancré dans mes yeux.

Quel genre de psychopathe se promène au beau milieu de la nuit dans sa maison ? Peu importe en tout cas il faisait parti de cette catégorie.

- J'fais ça quand j'arrives pas à dormir, poursuit-il.

Ça explique tout, l'idée de psychopathe s'éloigne donc rapidement. Un silence prit place, étonnamment le sommeil m'avait quitté.

- Merci, commençais-je, pour tout à l'heure.

- C'est rien, dit-il un sourire en coin.

- Vous aviez pas à le faire, insistai-je.

- J'en avais envie. Dit-il simplement en partant.

Il en avait envie, il a dit. J'dois comprendre quoi ? Est-ce que j'dois comprendre quelque chose déjà ? Vu qu'aucunes réponses allait m'être donné, j'éteignis les bougis et alla me réfugier dans mon lit. Où rapidement le sommeil me berça. C'était une très longue soirée. Épuisante, surtout.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 06, 2015 ⏰

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Le Prince et La VoleuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant