III.

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III.

- Aïe, lâches-moi, dis-je en gémissant dans tout les sens.

- Ferme-là ! Ça fait un bon bout d'temps qu'on te cherche, en serrant encore plus sa main sur mon col.

- Félicitations ta quête est accomplie maintenant lâches-moi.

- T'es marrante toi, dit-il en échappant un rire, le chef va être content !

Bizarrement, je me sentais pas du tout mais vraiment pas du tout, en sécurité entre ses mains. Sans blague, c'est pas comme si c'était un des hommes du plus grand voleur du pays. Ah si ! Justement c'est ça. Je dois être flattée d'être recherché par le plus grand voleur du pays. Bien sûr, une femme aime toujours être désirée. Mais si il est à ma recherche ça signifie rien de bon, en tout cas pour moi. Après lui, il aura la chance d'avoir sous les yeux une beauté sans pareil. Vaniteuse ? Jamais.

Sans m'être rendu compte, je me faisais traîner par le gentil monsieur de tout à l'heure, à travers des couloirs sombres. L'éclairage ? Vous connaissez. Je rends cette situation comique, mais mon cœur battait et mes mains devenaient moites. Je vous laisse deviner que j'avais peur. Enfin, j'appréhendais surtout. Qu'est-ce qui me voulait ? J'ai jamais empiété sur son territoire, ni volé un des hommes, ni même parlait avec l'un d'eux d'ailleurs.

- C'est elle ? Dit l'un des gardes au monsieur qui m'escorte.

- Ouais.

- Enfin, entres il vous attendait.

Décidément, je suis recherchée et on m'attends. Quelle honneur je suis tellement émue, que j'en ai la larme à l’œil. Ris, ris, tu riras moins face à lui. Oh j't'en prie ne gâche pas ce moment. T'assumeras pas. La ferme !

- Chef, j'l'ai trouver cette garce. Dit l'homme très gentil qui m'accompagnais.

- La garce elle a un nom, sale porc. Dis-je d'un regard méprisant envers lui.

- Oh tu..

- Fermez-là ! Dit-un homme d'une voix imposante.

C'est lui le plus grand voleur du pays, j'avoue qu'il est pas mal. Mais il ressemble pas du tout à ce qui j'imaginais. Comme si tout le monde était comme tu le voulais. Qu'est-ce que tu comprend pas dans la phrase « Ferme là » ? Maintenant tais-toi que je me concentre sur c'qu'il me raconte.

- La Voleuse c'est ça ?

- Oui.

Bizarrement ton sarcasme a disparu. Attends que j'te règle ton compte toi !

- Je t'avais pas imaginé comme ça, dit-il en se rapprochant de moi.

- Moi non plus j'vous rassure. 

- Avec de l'humour en plus. Maintenant, il faut voire tes capacités sur le terrain.

- Hein ? Dis-je confuse.

Je comprenais pas où il venait en venir. Je comprenais pas tout court ce qu'il essayait de me dire en faite. Sûrement trop absorbée par sa beauté.. J'vais t'égorger si tu continues. Égorger ta conscience, crois tu vraiment que tu pourrais le faire. Joue avec mes nerfs.

- Tu va voler pour nous. Dit-il d'un ton sérieux.

J’ai éclatée de rire. Non, mais elle est trop drôle sa blague. Genre, moi j'vais voler pour quelqu'un ? Déjà que si je vole c'pas pour le plaisir, mais pour le besoin et là on me dicte de voler. La blague de l'année.

- Elle est marrante la blague.

- Il y a rien de marrant dans c'que j'viens dire. Dit-il d'un ton sérieux.

Cette fois son visage s'était fermé et ses sourcils froncés. Il semblait pas blaguait là. Je repris aussi mon air sérieux et fronça moi aussi les sourcils. J'crois qu'il a pas compris que je suis pas une marionnette qu'il peut manipuler à sa guise.

- J'volerais pas pour vous.

- Ce que t'a pas compris c'est que t'a pas le choix. Dit-il en haussant un peu la voix.

- J'ai rien à perdre. Dis-je sur un ton défensif.

- T'es sûre ? Dit-il en s'approchant un peu plus de moi.

Il me regardait comme s'il jouait avec moi. J'avais rien à perdre, j'étais toute seule, je tenais à plus personne maintenant.. Alors il n'a rien contre moi. Enfin, j'crois. Il se pencha doucement vers moi et me chuchota quelque chose à peine audible mais mon cœur s'arrêta à cet écho. Je n'avais plus contrôle sur mon corps, mon esprit avait bloqué et mon cerveau était déconnecté. C'est impossible. Il ne peut pas, il me ment. Mais dans ses yeux rien ne le trahissait, je sais reconnaître les mensonges des vérité. Mais là, j'étais déçu de ne pas voire l'once de mensonge reflétait sur ses yeux.

Alors difficilement, je finis par articuler ces quelques mots :

- Quand est-ce que je commences ?

Le Prince et La VoleuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant