Calamità

Chapitre 3: Midnight

"Hors de question" m'exclamai-je

"C'est que t'as pas vraiment le choix" dit Enzo froidement

"Si, justement j'en ai" répondis-je

Il avança d'un pas et par réflexe, je reculai ce qui le fit sourire "Ecoute-moi bien, tu es loin d'être en position de force alors je te suggère de fermer ta jolie petite bouche avant que je ne-"

"Vas-y doucement, Enzo" l'interrompit Hank

Je pris alors la parole "Si j'accepte d'aller à ce banquet avec toi, promets-moi de disparaître de ma vie et de celle de Sarah"

"Marché conclu. A minuit précise, je n'existerais plus pour toi" dit il d'une voix si mielleuse qui me fit presque regretter de lui avoir demandé de s'en aller le soir même

****

Il était 19 heures et j'étais enfin prête. Une jeune fille m'avait apporté quelques heures plus tôt une magnifique robe noir, de la part d'Enzo, que j'avais enfilé avec enthousiasme.

Je descendis au rez-de-chaussée où Enzo m'attendait; il portait un costume noir, une chemise noire et une cravate noire. Noir.. Comme son âme; enfin, s'il en a une.

Il eut l'air vaguement surpris lorsqu'il posa ses yeux sur moi. A ma surprise, il sourit et dit "On y va?"

J'hochai la tête, un peu déçue qu'il ne m'ait pas complimenté. En même temps, je ne pouvais m'attendre à grand chose de sa part.

Après un trajet de quelques minutes, nous arrivèrent à destination. Il s'agissait d'un château de l'époque Victorienne, de l'herbe et quelques fleurs décoraient sa façade et un grand portail y donnait accès.

Enzo me tendit une splendide bague et je fronçai des sourcils, confuse.

"Nous sommes fiancés, tu te souviens?" expliqua t-il

J'hochai la tête et mis la bague, une femme aux cheveux bruns s'avança alors pour nous accueillir "Mr Vescovi, quel plaisir de vous avoir parmi nous"

"Mme DeParfiolo, le plaisir est partagé. Je vous présente ma fiancée Avalon" sourit-il

"Enchantée de vous rencontrez" dis-je le plus poliment possible

"De même, cara" (a/n: ça signifie ma chérie) répondit-elle en souriant avant de nous guider à l'intérieur

Je sentis le bras d'Enzo s'enrouler autour de ma taille et je fis de mon mieux pour ne pas trembler. Néanmoins, malgré ma tentative de rester calme, je frissonnai.

Nous passâmes le reste de la soirée à discuter avec ses "collègues" en d'autres mots les familles de la Mafia avec qui il avait créé des alliances. Quand nous eûmes enfin fini de rencontrer le reste des invités, Enzo m'annonça que je pouvais visiter le manoir.

Je commençai alors à me promener, une flûte de champagne à la main, dans le jardin intérieur semblable aux jardins aménagés par les ottomans en Andalousie plusieurs siècles auparavant. Un point d'eau au milieu, des bancs autour et les étoiles parsemées dans le ciel obscur me mirent dans un état de paix absolue. Une voix éclata alors; une voix mielleuse, douce mais à la fois forte.

"Erit in mille argenteos

est tamen ibi ,

lunam in aqua !"

Je sentis le rythme des battements de mon cœur tripler, ma gorge se nouer, ma peau brûler; un mélange d'une horreur appétissante. Je me retournai alors, je le vis, je palis, je rougis.

Il sortit alors de l'ombre, accompagné de cette obscure clarté tombant des étoiles, sa voix envoûtante n'était qu'un aspect de lui-même; ses yeux étaient ensorcelants et son corps tel celui d'Achille semblait être sculpté dans du marbre. Je ne le connaissais même pas et pourtant, il éveillait tellement de choses en moi: la peur, l'envie, le désir...

"Enzo" murmurai-je

"C'est un poème latin" expliqua t-il, comme je ne réagissais pas; il poursuivit:

"Fût-ce en mille éclats

elle est toujours présente,

la lune dans l'eau" traduit-il

Je ne savais quoi dire, devais-je sourire ou rester indifférente? Il ne semblait pas se soucier de cela, lui, qui admirait les étoiles. Je fis alors de même, je regardais ces amas de gaz perdus dans la galaxie, qui d'ici, paraissaient être si beaux, si purs.

Enzo décida alors de briser le silence "Je dois y aller, prends soin de toi"

Il était minuit.

J'hochai la tête silencieusement, j'avais secrètement espéré que ce moment dure une éternité. Juste avant de quitter la cour, il se retourna et dit:

"Je commence à espérer que tu ne m'ais jamais demander de te quitter, Avalon"

****
Voilà pour aujourd'hui !

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre

Et comme d'habitude n'oubliez pas de

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