Chapitre 28 : Per Eternità

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Le mariage devait se dérouler demain.

Demain.

Wow. Dire que j'étais étonnée serait un euphémisme. Certes, je savais que la date de la cérémonie approchait à grands pas mais le fait de savoir que j'allais épouser l'homme de ma vie dans moins de quelques heures me faisait trembler d'angoisse et d'impatience.

Je n'avais pas revu Enzo depuis hier matin après la visite inattendue de mon père. Je ne sais où il a passé la nuit ni la matinée. Il était déjà 15h et j'étais seule dans la somptueuse suite présidentielle, allongée sur le lit et regardant la télévision bien que je ne comprenais pas un mot d'italien.

Je soupirai en regardant d'un œil lassé l'écran plat collé au mur en face de moi. Mon pouce industrieux tâtant le bouton principal, cherchant désespérément à trouver un programme plus ou moins intéressant, en vain.

Quelqu'un toqua à la porte et je me levai avec précipitation, pensant que c'était le room service qui devait m'apporter le dessert que j'avais commandé il y a une dizaine de minutes.  En ouvrant la porte, je vis un Enzo extrêmement épuisé se tenir devant moi. La fatigue avait tracé son visage, les yeux rougeâtres, les lèvres sèches et une légère barbe avait poussé maladroitement sur son visage.

Il entra sans même me jeter un regard, traînant les pieds et s'affalant soudainement sur l'énorme lit. Son torse s'élevait lentement lorsqu'il prenait de longues inspirations, comme si le simple fait de respirer le fatiguait et volait le peu d'énergie qui lui restait. Pendant quelques minutes, aucun d'entre nous n'osa ouvrir la bouche. Ses yeux était fermés tandis que les miens étaient fixés sur lui. Même dans l'état vulnérable dans lequel il se trouvait en ce moment, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer.

"Où étais-tu ?" demandai-je, un peu trop méchamment

"Nulle part."

"Enzo, tu as disparu pendant plus d'un jour. Ne penses-tu pas que je mérite des explications ?" demandai-je d'un ton toujours aussi froid

"Cesse de me traiter comme un enfant." marmonna-t-il

"Cesse d'agir comme tel" répliquai-je

"Viens ici, mia cara" dit-il d'un ton doux après quelques secondes d'hésitation (a/n : 'mia cara' signifie ma chérie en italien)

Et en une fraction de seconde, j'eus complètement oublié pourquoi je lui en voulais. Je n'étais plus énervée ni même frustrée. J'avançai doucement vers le lit et je m'allongeai près de lui, fermant les yeux à mon tour.

"Tu m'as manqué" dit-il

"Je ne t'aurais pas manqué si tu étais resté à mes côtés" répondis-je

Il se retourna, s'allongeant sur son flanc droit avec pour support son coude. J'ouvris alors les yeux pour voir ses iris couleur ambre m'observer minutieusement. Il sourit, et je ne pus m'empêcher de réciproquer ce rictus.

"Comment est-ce possible qu'à chaque fois que tu souris, je ne sais si tu me tues intérieurement ou si au contraire, tu m'apportes la vie ?" demandai-je en posant délicatement ma main sur sa joue

"Comment est-ce possible qu'à chaque fois que je pose les yeux sur toi, je ne sais si je veux t'étouffer de baisers ou idolâtrer le sol sur lequel tu marches ?" demanda-t-il à nouveau

Je l'embrassai tendrement, oubliant tous mes soucis, mes doutes et préoccupations. Je le sentis sourire contre lèvres avant de se détacher doucement de moi.

"Vas te changer, la voiture arrive à 16h" expliqua-t-il

"La voiture ? Où allons-nous ?" demandai-je curieusement

CalamitàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant