Chapitre 5 : Au port de Melville

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Dimanche, 7h09

MIKE : Mon téléphone sonne. Machinalement, je me lève et vais décrocher.
"- Allô ?
- Mike, on a un gros problème, il faut que tu viennes!
- Mais... Attends on est dimanche et il est sept heure du mat' !
- On s'en fout, le lieutenant nous a tous demandés, on doit aller au port de Melville au plus vite !
- Melville ? Euh ok, je me prépare et j'arrive... A plus tard John.
- A plus. Grouille-toi !"
Je raccrochai. La tête encore dans les nuages de mes rêves, je clignai des yeux et filai m'habiller. Je ramassai une pomme dans mon saladier et partis en voiture, direction le port.

UN COLLÈGUE : Un collègue de travail arrive aussi au port de Melville, la tête dans le pâté.
En se fondant dans la masse, il sort discrètement à son voisin : "J'espère qu'il avait une bonne raison."

MIKE : Je tourne la tête dans sa direction ; il a l'air dans le même état que moi.
"Mal dormi, hm ?"
D'après sa tête, il ne pouvait pas répondre le contraire...

UN COLLÈGUE : "C'est surtout que...bref."
Il ne dit rien de plus et attendit son supérieur.

MIKE : J'haussai les épaules et regardai à nouveau droit devant moi. Je vis le lieutenant Ripley arriver, ayant l'air assez stressé.
"- Mes amis, nous avons une belle affaire à résoudre. Cette nuit, proche des 1h du matin, Mme Felini, habitant près du port, nous a téléphoné en disant ayant cru entendre un coup de feu. Et c'était bien vrai. Une balle dans la tête de ce pauvre jeune homme.
- Savons-nous qui il est monsieur ?" demanda un collègue
"- Nous avons quelques informations, oui. Il s'appelle ou plutôt s'appelait Frederik Washovsky, 35 ans. Père de deux garçons, 8 et 4 ans. Sa femme Viviane est en bonne santé, mais sous le choc, évidemment. La balle, qui doit encore être examinée au labo, a traversée en parfaite ligne droite la boîte crânienne de notre cher ami. Nous ne savons pas encore si c'est un suicide ou un meurtre, mais c'est pour ça que je vous ai rassemblés. Utilisez votre savoir-faire ; examinez tous les recoins de la scène de crime et rendez-moi un rapport d'ici ce soir 23h."

POLICIERS : Les collègues s'éloignent un à un pour fouiller. Certains se mettent ensembles, d'autres préfèrent rester seuls.
Triste affaire. Ils avaient "l'habitude" -ce n'était pas la première affaire de ce genre-, mais ça reste terrible la mort d'un homme, en plus annoncer ça dès le réveil, un réveil en sursaut pour la plupart.
Au bout de quelques heures, certains s'assoient pour se reposer un peu. Quelques-uns ont à peine dormi et ça se voit sur leur tête ; ils luttent pour éviter de tomber. Deux policiers ont eu la merveilleuse idée d'aller chercher des sandwichs pour les manger. C'était une sorte de "pause-déjeuner" après quoi, il faudra se remettre au travail.

MIKE : Encore dans les vapes, j'avais de la peine à me concentrer. Malgré ça, je réussi tout de même à trouver quelques indices. Comme par exemple que la victime était gauchère et que le trou de l'impact venait du côté droit. Ce qui était... totalement illogique. Comment aurait-il se tirer un balle dans la tête en gardant l'arme dans sa main gauche ? Il aurait dû se tordre le bras d'une façon un peu étrange... Et ce n'est pas forcément ce que l'on cherche à faire si on veut se suicider.

POLICIERS : Pendant qu'ils mangeaient, certains exposaient leurs trouvailles, d'autres leurs suppositions. Il y avait de tout.
La première étape était de savoir si c'était un suicide ou pas. C'était kif-kif puisque certains disaient que c'était le cas, les autres un meurtre.
Pendant ce temps, quelques policiers étaient allés interroger sa femme et les proches qu'elle avait soigneusement dits. Tous répondaient : "Non, il était normal."
Sa femme juste avait rajouté : "Il devait aller voir quelqu'un, une certaine... Je ne me souviens plus du nom. Ils devaient discuter sur un projet. Il ne pouvait être qu'avec elle."
"Vous pensez donc que c'était une fille ?"
"Oui, mais elle était jeune : presque 20 ans je crois."
"Savez-vous à quoi elle ressemble ?"
"Non."
Les policiers la saluèrent et s'en allèrent.

MIKE : J'écoutais la conversation, j'étais dans le cercle. Je hochais de la tête dans rien rajouter. J'enregistrai les informations et les analysai, cherchant rapidement un suspect. Ou plutôt, une suspecte.

POLICIERS : "Bon, maintenant nous avons quelques indices pour savoir à quoi le meurtrier ressemblait, parce que il y avait bien plus de chance que ce soit cela.
"C'est une fille, assez jeune, qui connaissait cet homme."
"Faudrait qu'on cherche dans ses derniers messages de son portable si l'on pouvait, pour connaître le nom de celle qui devait le rejoindre pour parler."

MIKE : Je relevai la tête en entendant la dernière phrase. Je sorti quelque chose de ma poche et dit en brandissant un téléphone: "Moi je l'ai trouvé son portable. Il était bien plus loin que son corps."
Les gens s'affairent autour de moi, me félicitant de ma trouvaille. Malheureusement, le portable avait été mouillé; il nous était impossible de l'allumer.
"On l'emmènera au labo pour qu'ils lisent avec l'ordinateur."

POLICIERS : "Il faudrait qu'on interroge Mme Felini pour savoir si elle n'a pas vu quelqu'un s'enfuir."
"Je crois qu'elle l'a déjà été et qu'elle n'avait rien vu."

MIKE : "Oui, c'est ça" continuai-je. "Elle l'a été et effectivement elle n'a rien vu. Elle a juste entendu un coup de feu et est allée voir à la fenêtre. Mais elle n'était pas assez rapide pour voir quoi ou qui que ce soit. Tout ce qu'elle a vu c'était le corps de Washovsky, allongé sur les galets."

POLICIERS : Il n'y avait plus rien à chercher, du moins pour le moment. Ils savaient le strict minimum. Le plus dur serait de trouver le coupable.

MIKE : Nous nous en allâmes tous au bureau. Les scientifiques disparurent dans les labos et les autres devant leurs ordis. Les agents du terrain tel que moi n'avaient pas vraiment de travail spécifique. C'est pourquoi je partis au sous-sol ; chez les experts.



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