Chapitre 8 : Interrogatoire

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MIKE : Bref; dans une demi-heure, je devais être au Stray Sheep.

ROXANNE : Une demi-heure plus tard, j'étais devant le Pub à l'attendre.
Ma patience fut rapidement récompensée puisque je le vis sortir du coin de la rue d'en face. Je lui fis un petit signe en souriant pour lui montrer ma présence.
Une fois devant moi, je lui fis la bise.
"Salut"

MIKE : "Salut" lui répondis-je simplement. "On entre ?"
Elle hocha de la tête. Je lui ouvris la porte pour la laisser entrer, tel un bon gentleman. Nous allions nous installer à une table du fond quand j'entendis des voix familières. Scott et les autres !
Je leur avais pourtant dit que j'avais du boulot ; ça fait un peu con s'ils me voient avec une fille...

ROXANNE : Je ne me rendais pas compte qu'il y avait ses potes. En fait, je ne les connaissais pas et je ne le savais pas. Juste, après avoir laissé quelques instants passer, je vis un groupe qui nous regardait. Ça ne m'inquiétait pas plus : ils ont le droit de regarder qui ils veulent.
Avec enthousiasme, je lui lançais :
"Cette fois-ci, c'est moi qui paye ! Tu veux quoi ?"
Il me dit ce qu'il voulait et je filais au bar le commander.
Je revins quelques instants plus tard avec sa boisson et mon café puis me rasseyais.
"C'est cool qu'on se revoit."

MIKE : "Oui c'est vrai, c'était cool la dernière fois." dis-je simplement.
Je réfléchissais à une façon de la faire parler. Si c'était vraiment elle bien sûr ; cela me semblait tellement impossible !

ROXANNE : "Tu voulais me dire quelque chose ?"
Que n'allait-il pas ? Il semblait nerveux.

MIKE : Je me raclai la gorge pour sortir de mes pensées. "Je vais bien... C'est le travail tu sais... On a une nouvelle affaire, un meurtre."

ROXANNE : "Un meurtre ? Où ça ?"

MIKE : Je devais sonder ses expressions et ses émotions ; ce n'était pas un rencard, c'était un interrogatoire. J'étais toujours au travail.
"Sur la plage, au port de Melville. On a retrouvé le corps ce matin tôt."

Roxanne : "Au port de Melville." Je réfléchis un instant. "Ah oui ! J'y étais avec Washovsky."

MIKE : Mon cœur rata un battement. Je serai le poing et gardai mon calme le plus possible.
"Washovsky ? Qui c'est celui-là ?"

ROXANNE : "Un ami." Si c'était moi la meurtrière, je jouais bien la comédie. Si ce n'était pas moi, c'était bien aussi

MIKE : "Oh !" fis-je simplement. Mais je ne pouvais pas abandonner comme ça. Je devais lui faire cracher le morceau. Il fallait qu'elle le dise elle, qu'elle ne puisse pas juste nier.
"Comme je disais, on est en plein dans cette affaire et on est sur le point de découvrir la meurtrière."

ROXANNE : "La meurtrière ? Si c'est une femme, elle doit sacrément le détester." Je riais et pris quelques gorgées de mon café en le regardant pour connaître le fond de sa pensée.
"Mais, tu me soupçonnes ? Je peux te..."
À ce moment, le groupe qui nous observait depuis le début s'approcha de nous. J'arrêtais ma phrase à temps et lui fis un signe des yeux comme quoi des gars approchaient de lui.

MIKE : J'allais parler quand je vis le regard de Roxanne dévier. Je regardai dans la même direction qu'elle et...
Merde.
"- Mike, tu fous quoi ici ?
- T'avais pas dit que tu bossais?
- Le mec il met ses rencards dans la catégorie « boulot » !"
Je me sentais bien con. J'essayais de trouver des excuses, mais... Je ne pouvais rien dire devant Roxanne. Je me levai donc et tirai Scott par le bras pour aller parler plus loin.
"Scott, c'est pas le moment. C'est bien le boulot. Je fais passer ça pour un rencard, mais c'est en fait une sorte d'interrogatoire."

ROXANNE : Je rougissais : un rencard ??? Voilà que maintenant il me laissait avec eux !!!

SCOTT : "Allez, avoue que t'as une pique sur elle."

MIKE : "Peut-être bien. Mais c'est pas le problème. J'aimerais bien rester seul."
Scott me regardait d'un drôle d'air.
"- T'es chelou mec. Faudrait voir pour te sortir la tête de ton boulot des fois, tu m'fais peur.
- Je peux pas faire comme vous, je crois que tu te rends pas compte de l'importance de notre boulot !"
Il me regarda sans rien dire et retourna vers les deux autres. "Allez, venez on se casse."
Je respirai profondément et retournai à la table où était assise Roxanne. Tout sourire et comme si de rien n'était, je m'assis.

ROXANNE : Je devais être toujours rouge écarlate. Je reprenais quelques gorgées de mon café pour le finir et essayai de reprendre mon calme pour que je puisse terminer ma phrase coupée :
"Je te disais que je te jurais que ce ne pouvait être moi."

MIKE : Je passai ma main derrière la nuque, toujours nerveux. "Tu permets que je passe aux toilettes ?" Je me levai et partis vers l'arrière-boutique.

ROXANNE : Je le regardai s'y diriger et partis dans mes pensées. Pourquoi m'avait-il convoquée au fait ? J'essayais de me faire le moins de scénarios possibles, mais ça restait compliqué.
Je fermais les yeux comme pour dormir, ne plus y penser et je ne sais si ça marchait ou pas. Du moins, sur le moment, je n'y pensais pas.

MIKE : Je partis donc aux toilettes. Je me plaçai devant le miroir et me regarder dans la glace.
Tu vas faire quoi maintenant, hm ?
J'ouvris le robinet et me passai une giclée d'eau fraîche sur le visage. Je secouai la tête, comme pour remettre mes neurones en place et retournai calmement à notre table.

ROXANNE : J'avais les yeux fermés, mais je les rouvris lorsque j'entendis sa chaise racler le sol.
J'avais envie de savoir le fond de sa pensée. Je ne savais plus trop pourquoi j'étais ici en fait.

MIKE : "Re." Je m'assis, un peu plus froid qu'avant. "Désolé pour tout à l'heure, j'espère qu'ils ne t'ont pas importunée."

ROXANNE : S'ils m'ont importunée ? Non ! Ils ont juste mis le doute dans mon esprit. "Non...ça aurait pu être pire je me dis."

MIKE : "Eh bien, tu n'es pas pessimiste en tout cas..." Je fis silence après cette phrase puis souris bêtement. Je la regardai, un sourire au coin de la bouche. Puis je commençai à rire.

ROXANNE : "Hum, si tu le dis." J'essayais de rester impassible, mais sa façon de rire m'en empêchait. Je ne me moquais pas de lui, on reconnaît une moquerie à une bonne rigolade.

MIKE : Ce moment de rigolade me faisait du bien. J'étais un peu tendu. Mais là, tout s'était envolé, d'un seul coup. Je me sentais léger et paisible pour une fois. Il est vrai que j'avais rarement l'occasion de rire... J'étais quelqu'un de très sérieux. Mais je me sentais à l'aise avec elle...
Non. Oh non, non, non ! Surtout pas ! Il ne faut pas que ça arrive ! Je suis censé l'accuser de meurtre et la faire arrêter !

ROXANNE : Je voyais, je lisais, il semblait mal à l'aise, quelque chose n'allait pas.
"Mike, dis-moi. Dis-moi ce que tu as sur le cœur. On dirait que tu te bats en toi-même."

MIKE : Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Comme je n'étais encore sûr de rien, je préférais choisir l'option "boulot" ; c'est-à-dire faire mon travail.

ROXANNE : Boulot. Hm. D'après mes souvenirs, il travaille dans la police, or, il vient de me parler d'un meurtre. Me soupçonnerait-il ?
"Dis-moi, si tu me soupçonnes, j'aimerais savoir qui est mort."

MIKE : Je haussai les sourcils. "Je n'ai jamais dit que je t'accusais... Pourtant tu viens de le faire toi-même." Je me penchai sur la table en m'appuyant sur mes bras et la regardant droit dans les yeux. "Et d'ailleurs, tu devrais savoir qui a été tué, non?"

ROXANNE : Je le regardais d'un air blasé :
"Si tu penses à Washovsky, je peux te prouver que non. Lui et moi aimons prendre des photos. Demande à sa femme."

MIKE : Je soupirai. Définitivement, elle n'était pas facile à faire parler. J'improvisai: "Bref, oublions ça. Je n'ai pas envie de tout le temps réfléchir à ça, les jours de travail sont déjà assez durs." Je repris une gorgée de mon breuvage et m'appuyai contre le dossier de ma chaise.



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