CÂLIN

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SEPTEMBRE.

«J'vais jamais y arriver.» Murmurais-je piteusement alors que je suis en bas des escaliers .

L'ascenseur doit être en panne, bien sûr, le jour où je rentre de chez mes parents.

Honnêtement, je suis juste un gros flemmard : Je n'ai qu'une valise à monter. Mais je viens de me taper cinq heures de bus et j'ai juste envie d'aller me coucher là. Après avoir fait un câlin à Stan. Enfin s'il est là. Et pas trop occupé. Et qu'il en a envie aussi. Bref. Je divague. Je suis trop fatigué.

Après quinze minutes d'efforts surhumain -et j'exagère à peine- j'arrive enfin à notre étage.

Je déverrouille la porte en traînant ma valise derrière moi. Je referme et je fais juste un pas dans l'appartement avant d'entendre Stan crier de -ce que je suppose être- sa chambre.

« -Logan?

-Non, non, un tueur en série. » Je lève les yeux au ciel, qui d'autre à les clés?

Je vais dans la cuisine alors que j'entends des bruits de pas, plutôt rapides, dans le couloir.

« Faites pas attention monsieur, j'suis juste là pour vous tuer. » Je bois un verre d'eau en continuant ma blague et la porte de la cuisine s'ouvre dans mon dos.

Elle est nulle, c'est vrai, mais je suis fatigué okay?

« Dans quelques minutes je vous égorge et on en parle plus! V- » J'ai à peine le temps de me retourner qu'on me saute dessus.

Littéralement.

Stan a balancé ses deux bras autour de mon cou et ses jambes sont venus s'accrocher à ma taille, me faisant reculer puis buter sur un des comptoirs pendant que j'ouvre de grands yeux. Il niche son visage dans mon cou et je finis par reprendre le contrôle de mes mouvements en refermant mes bras sur son dos.

Woaw. Et moi qui pensais qu'il ne voudrait pas de mon câlin.

Je souris, plus qu'heureux, et enfonce mon nez dans ses cheveux en le serrant le plus fort possible.

« Tu m'as tellement manqué.. » Il murmure, le nez contre ma clavicule.

Trop de contact. Trop de contact.

« T-toi aussi génie. » Je finis par réussir à répondre alors que je passe une main dans ses cheveux.

Il m'a trop manqué. Vraiment trop. La dernière fois qu'un garçon m'a autant manqué c'était mon ex. Et c'est pas bon, pas bon du tout.

Je fourre ces pensées au fin fond de ma mémoire, comme je le fais depuis les six derniers mois, resserrant mon étreinte sur lui. Sauf qu'au moment où mes mains glissent sous ses cuisses pour le maintenir contre moi, il semble avoir un éclair de lucidité : il s'éloigne rapidement, les yeux écarquillés. Par réflexe, je lâche ses jambes, il retombe sur ses pieds et recule de quelques pas.

« J-j'suis désolé je- j'sais pas ce qui m'a prit- c'juste- tu m'as beaucoup manqué-Pardon. J'pensais juste pas qu'tu me manquerais autant-Désolé. » Ils se confond en excuses et explications en passant une main nerveuse sur sa nuque. Il est aussi rouge qu'une tomate.

Je m'approche rapidement de lui et pose mes deux mains sur ses épaules.

« Hey hey, ça va, respire. » Je chuchote. Il prend une grande goulée d'air. « Toi aussi tu m'as manqué, énormément même. » Je le vois cacher un sourire en baissant la tête. « J'me suis aussi rendu compte que j'te faisais pas assez de câlins, donc. » Je le prends brusquement dans mes bras.

Il reste immobile quelques secondes avant de me rendre mon étreinte, me faisant sourire instantanément alors que je sens ma poitrine se réchauffer.

C'est très, très mauvais.

Après quelques heures de discussion de retrouvaille sur son lit, je décide d'aller me coucher.

« Bon, deux heures trente, c'est l'heure pour moi de te dire bonne nuit. Je commence à me redresser mais Stan m'attrape le bras, me ramenant sur le matelas.

-Non attends! » Il dit précipitamment et je hausse les sourcils, surpris. « Tu-désolé-je-pardon. » Il lâche mon bras et je lui lance un regard interrogateur. « Je me disais que-genre-peut être-si tu voulais bien sûr- bah peut être que-comment dire-heum. » Il s'emmêle en triturant ses doigts, évitant mon regard.

Et c'est tout simplement adorable.

« -Tu veux que je dorme avec toi? Je demande, incertain, et il relève vivement la tête.

-Seulement si t'en as envie, te sens pas obligé, c'est juste que tu m'as manqué e-

-J'en ai envie. Je le coupe, et son sourire rayonnant reflète le mien.

-Vraiment?

-Ouai. Je te l'ai dis, toi aussi tu m'as manqué, j'en ai envie. » Je le rassure en caressant sa joue avant d'arrêter. On limite les contacts. On limite les contacts. « Par contre, je dors en caleçon. » Je le préviens.

-Oh y a pas de soucis, moi aussi. » Il répond, trop heureux de mon accord pour se soucier des conséquences quand il enlève son tee-shirt.

Je fais de même, regardant partout excepté son torse. Manquerait plus que je reste bloqué dessus tiens. Je vais éteindre la lumière -en espérant que ça m'aidera à calmer mes hormones- et revient rapidement dans le lit alors que le blond éteint la télé.

J'ai à peine le temps de me glisser sous la couverture que je sens son dos se glisser contre mon torse. Naturellement, je glisse un de mes bras sur sa taille et il passe une de ses jambes entre les miennes.

C'était pas prévu ça, pas prévu du tout.

Penses à autre chose que son corps chaud contre le tien, vite, vite.

Une demie heure plus tard, alors que je suis sur le point de m'endormir après avoir réussi à me calmer, j'entends Stan chuchoter : « J'ressens des trucs bizarres quand on se touche. »

Et je gémis intérieurement parce que ce qu'il dit là ne m'aide en aucun cas à penser à autre chose que ces sensations, justement. Comment je suis censé résister? Franchement.

« Moi aussi. » Je réponds, ma respiration inégale due à la vitesse effrénée de mon cœur.

Sa main attrape la mienne qui est restée sur son ventre.

« Ça me fait peur.. » Il continue alors que je déglutis difficilement. « Mais en même temps j'aime ça. » Je retiens mon souffle. « Parce que j'ai confiance en toi. » Je ferme fortement les yeux, touché. « J'me sens pas prêt pour tout ça.. » Il continue de se confier comme si être dans l'obscurité l'aider à s'ouvrir.

-J'attendrais tout le temps qu'il faudra. » Je murmure en retour, sincère.

Il se tourne légèrement vers moi.

« C'est vrai? » Il murmure, sa voix teintée d'espoir et de surprise.

Il est tellement innocent et mignon à cet instant que je perds mes esprits une seconde.

« Bien sûr, tu vaux largement le coup. » J'embrasse son épaule dénudée. « Allé maintenant dort avant que je n'craque et que j't'embrasse. » Et, woaw, bien joué Logan.

Bravo.

Génial.

Fan-ta-stique. Vraiment.

Je me traite intérieurement de tous les noms alors qu'il rit.

« C'est vrai que ce serait bête.. » Il embrasse ma mâchoire avant de se retourner. « Bonne nuit Logan. »

Je crois que je l'aime. 

Génie 💡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant