PULL

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DECEMBRE.

«T'arriveras jamais à rentrer ça là dedans. » Déclare Stan à mes côtés devant ma valise posée sur mon lit.

Celle dans laquelle j'essaie désespérément de faire rentrer un pull depuis cinq minutes.

On part demain -vacances de noël oblige- alors je fais ma valise pendant que je parle de tout et de rien avec mon meilleur ami. Bien sûr sa valise à lui est prête depuis une semaine.

« Mais si, allé, aide moi. » Je lui fais signe de s'asseoir sur la valise et il hausse un sourcil. « Allé! » J'insiste en lui tapant légèrement les fesses, le faisant rougir.

Il soupire profondément avant de s'asseoir dessus. Je me mets à genoux pour atteindre la fermeture et recommence ma lutte.

« -T'y arriveras pas. Répète le blond en croisant ses bras.

-J'y arriverais. Je contre en enfonçant un tee-shirt.

-Nope. » Il insiste et j'abandonne mes efforts. « T'y arriveras pas, c'est mathématiques. » Je lève les yeux au ciel, laissant retomber mes mains sur mes genoux. « Tu ne peux, techniquement, pas. » Je me redresse en prenant appui sur la matière résistante de la valise et quand il prend conscience de notre soudaine proximité il arrête son monologue.

Complètement debout désormais, je suis penché au dessus de lui, le faisant reculer, mes mains de chaque coté de ses hanches.

« Si tu veux mon pull, dis le simplement, génie. » Je murmure en penchant ma tête sur le côté, amusé mais attendri.

Ses bras sont toujours croisés sur son torse et je le vois serrer le tissu de sa manche lorsque je me rapproche un peu plus. Il laisse échapper une expiration tremblante et la sentir sur mes lèvres me fait expirer à mon tour.

Son regard descend rapidement sur ma bouche avant qu'il n'ancre à nouveau son regard dans le mien.

« Ouai. » Il hoche frénétiquement la tête. « Ouai en fait, je veux ton pull. » Je ferais bien une remarque sur ses joues rouges mais les miennes ne doivent pas être mieux alors je m'abstiens sagement.

« Alors tu l'auras. » Je jette un nouveau coup d'œil à ses lèvres et la tentation est tellement forte que j'amorce un mouvement de recul pour ne pas craquer.

Cependant les mains de Stan m'empêchent d'aller bien loin.

Surpris, je hausse les sourcils alors qu'il baisse honteusement les yeux sur sa main, accrochée à mon tee-shirt pendant que je sens l'autre dans mon cou.

Je respire de plus en plus fortement alors qu'il se rapproche de quelques centimètres. Il finit par relever les yeux vers moi. D'abord sur mes lèvres, devant lesquelles il se lèche les siennes, puis finalement mes yeux. Il commence à murmurer quelque chose, si près que je sens presque le mouvement de ses lèvres. J'ai du mal à l'entendre, les battements de mon cœur raisonnant dans mes oreilles beaucoup trop fortement.

J'arrive néanmoins à déchiffrer sa phrase, mon regard toujours focalisé sur ses lèvres. « J'crois que ça y est, j'suis prêt.. »

J'ouvre de grands yeux en redirigeant immédiatement mes yeux dans les siens et je vois que ma réaction l'amuse à son petit sourire en coin.

J'inspire brusquement en essayant de formuler une phrase cohérente, mission pratiquement impossible quand je sens ses doigts jouer avec les cheveux de ma nuque. « Je-Tu, Vraiment? »

Mon dieu mais qu'est ce qu'y m'arrive? J'ai jamais était dans cet état pour un garçon. Et encore moins quand il n'est question que d'un simple baiser.

Répondant à ma ''question'', Stan hoche vivement la tête, et nos visages sont tellement proches que ce simple geste provoque presque une collision de nos lèvres. Presque.

Je pose une main sur la joue du blond, l'autre toujours sur la valise pour m'empêcher de tomber. Il se niche dans ma main en fermant les yeux et je passe ma langue sur ma lèvre inférieure avant d'avaler difficilement.

Il faut que je pense à lui, Stan n'est pas juste un garçon de plus, faut que je fasse en sorte que les choses soient parfaites avec lui. C'est pour ça que je demande une nouvelle fois, la voix tremblante « T'es vraiment, vraiment sûr? »

Il rouvre ses paupières juste à temps pour que je le vois rouler des yeux. « Mon dieu Logan! » Il grogne, exaspéré. « Juste- Embrasse moi! » Il ordonne d'un ton plaintif et envieux à la fois. Malgré la chaleur qui envahit mon estomac je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire moqueur.

Puis je finis par pencher mon visage vers le sien.

A mon geste, la moue boudeuse de Stan disparaît. Je le vois fermer les yeux en penchant la tête sur le côté avant que je ne fasse de même.

Et à peine quelques secondes plus tard, je sens enfin ses lèvres contre les miennes.

Et, woaw.

Le sentiment est tellement putain d'agréable que je bouge désespérément ma bouche contre la sienne dans la minute qui suit. Sa main sur mon tee-shirt me rapproche alors que celle dans ma nuque me fait me pencher par dessus son corps si frêle. Il gémit de satisfaction en sentant nos torses se coller et je grogne à ce son. Ma main quitte sa joue pour nous maintenir contre la valise lorsque ses jambes s'enroulent autour de ma taille. A ce geste je suis prêt à l'allongé contre le lit et l'embrasser jusqu'à ce qu'il ne connaisse plus son prénom. Puis je me rappelle que je suis censé y aller doucement avec lui et me retiens au dernier moment. Je réprime donc mes ardeurs et mes mains forment des poings contre la valise à cet effort.

Je n'ai jamais ressenti autant de choses juste en embrassant un garçon, même pas avec la langue en plus. Enfin, je veux dire, juste le fait que sa bouche se mouve si bien en harmonie avec la mienne et que son corps soit pressé contre le mien après tout ce temps est déjà tellement bon que ça me fait presque peur.

On finit par se séparer par manque d'air -foutu oxygène- et je me recule lentement en rouvrant les yeux. Je plante mon regard dans le sien et j'avoue que j'ai du mal à savoir si lui aussi a ressenti tout.. Ça.

« Tu -ça va? » Ma voix est pleine d'émotion alors je me racle la gorge.

Ses mains et jambes n'ont pas bougé et je reste tétanisé quelques secondes par son manque de réaction, craignant qu'il me repousse, criant qu'il n'est pas gay ou une connerie du genre.

Mais lorsque je vois un grand sourire se dessinait sur son visage je ne peux empêcher le mien d'en faire de même.

« Ça va putain de bien. » Il chuchote avant de rire.

Un rire complètement joyeux pendant que le mien est un mélange de soulagement et d'euphorie.

Il passe soudainement ses bras autour de mon cou, s'agrippant à moi, me coinçant dans un câlin. Je me relève en le serrant contre moi, nous évitant de tomber, alors que l'on rigole tous les deux comme des abrutis.

« Comment tu veux que je tienne deux semaines sans te voir maintenant? » Je murmure dans son cou quand nos rires sont calmés.

Il relève la tête vers moi, un sourire mi-mesquin mi-joyeux aux lèvres, toujours dans mes bras grâce à ses jambes fermement fixés dans mon dos.

« Tu tiendras le coup en te disant qu'à la seconde où tu passeras cette porte on pourra recommencer. » Il se penche rapidement vers mes lèvres, déposant un chaste baiser dessus.

Je crois que je n'ai jamais autant souris de toute ma vie. 

Génie 💡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant