SOIRÉE

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DÉCEMBRE.

« Jamais. » Il déclare, ferme mais apeuré.

J'aime le fait que Stan ait une voiture. Fini le bus. Mais j'aime moins quand il ne veut pas me faire confiance pour la conduire.

On vient de se garer devant la maison dans laquelle à lieu la soirée du nouvel an.

« -Bon tu me les passes ces clés? Je demande, un peu plus durement.

-Quoi? Pourquoi? Il questionne, soudain paniqué.

-Pour que je vende ta voiture bien sûr. » Je blague en tendant ma main.

Sauf qu'il n'a pas compris que c'était une plaisanterie, alors il a l'air plus terrorisé qu'autre chose.

« -Je blague, Stan, je blague. Je le rassure en posant une main sur son genou. Mais comme t'as jamais bu, je veux que ce soir tu te prennes ta première cuite.

-J'ai déjà bu. Il affirme, vexé.

-Le champagne ne compte pas. Je déclare, amusé.

-Je-. Il se coupe, à court d'argument. Va te faire voir. » Il lance en me donnant les clés, sortant de la voiture le plus vite possible alors que je ris.

Je sors à mon tour, verrouille la voiture, et cours pour le rattraper.

« -Et toi? Il déclare abruptement dès que j'arrive à sa hauteur.

-Quoi, moi?

-Tu vas pas boire?

-Une bière ou deux. Je hausse les épaules.

-Mais tu ne pourras plus conduire non plus du coup. Il a l'air sincèrement inquiet, c'est mignon.

-Je ne suis pas bourré au bout de deux bières, Stan. Je serais juste.. Un peu plus joyeux.

-Je ne préfère pas que tu prennes le vol-

-Écoute, je te jure que si je ne me sens pas de conduire, on dormira dans la voiture okay? » Je le coupe en m'arrêtant, agrippant son bras au passage.

Il grimace violemment.

« -Dans la voiture? Il geint alors que sa voix est montée de plusieurs octaves.

-Arrête de faire cette tête, t'en mourras pas. » Je roule des yeux en me remettant à marcher.

Il avale difficilement mais finit par me suivre.

« -Et en fait, pour la cuite, je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il triture ses doigts en évitant mon regard.

-Bien sûr que c'est une bonne idée. » Je déclare en arrivant sur le palier de la villa.

On peut entendre la chanson qui se joue à l'intérieur de l'autre bout de la rue et je sais que ça gêne Stan tout ça. Les filles habillées avec trois centimètres de tissus, les fumeurs agglutinés devant la porte, les verres étalés partout sur le sol. Il a l'air complètement perdu, et c'est pour ça qu'il faut que je lui trouve une boisson le plus vite possible. Il faut qu'il se détende.

Et moi aussi.

« Et tu sais pourquoi c'est une bonne idée? » Je demande en ouvrant la porte.

Il secoue furieusement la tête.

« Parce que c'est mon idée. » Je lui souris avant d'attraper son poignet pour l'entraîner à l'intérieur.

        Trois heures plus tard, cinq minutes avant le compte à rebours du nouvel an, une autre idée me vient à l'esprit. Une super idée. Comme d'habitude.

« Stan! » Il se retourne en me cherchant du regard, sa balle de ping-pong dans les mains.

Il joue au beerpong depuis une demie heure maintenant, il est toujours aussi nul. Mais bon, il s'amuse. Il sourit quand il me trouve, et donne rapidement sa balle au mec à coté de lui quand je lui fais signe d'approcher.

« -Ouaip? Il demande quand il arrive devant moi, tout sourire. Qu'est ce que tu veux, super-meilleur-ami-qui-a-une-super-mauvaise-influence-sur-moi? Il penche sa tête sur le coté en enroulant ses bras autour de ma taille, et okay, wow.

-J'ai une autre idée.

-Oh, cool! Il jette ses bras en l'air et je ris. C'quoi? C'quoi? Dis moiiiiiiiiii! » Il sautille sur place comme un enfant et je tente de le calmer en posant mes mains sur ses épaules.

Il est complètement bourré.

« Et si t'avais ton premier baiser de nouvel an? » Je propose en me penchant contre son oreille pour ne pas avoir à crier par dessus la musique.

Il se fige contre moi et je continue avant qu'il ne puisse se dégonfler.

« La blonde dans le coin là bas. » Je lui pointe discrètement et il se retourne brusquement -plus discret tu peux pas, mon dieu-. Je secoue la tête alors qu'il fait volte face après avoir sourit à la fille. « Elle arrête pas de te regarder depuis tout à l'heure. Tu devrais allé lui parler, faire la conversation, et à minuit, c'est à dire dans.. » Je regarde mon téléphone. « Trois minutes, tu l'embrasses. » Je conclus en souriant.

Il se mord la lèvre, indécis, et mon regard reste un peu trop longtemps focaliser sur son geste avant que je ne secoue la tête.

« -J'te dis pas de lui rouler une pelle. Il rougit et ça me fait sourire. Tu l'embrasses juste comme ça, un petit kiss et c'est tout.

-J'suis pas obligé de mettre la langue? Il demande, inquiet.

-Mais non t'es pas obligé! » Je ris mais son inquiétude à l'air si réel que je le rassure. « Et t'inquiètes pas, je reste ici, je garde un œil sur toi, si jamais elle essaye de t'attaquer avec sa langue je viendrais te sauver. » Je lui fais un clin d'œil avant de le pousser en direction de la fille alors qu'il est plus rouge qu'une tomate. Il se retourne une dernière fois et je lève mes pouces pour l'encourager en mimant un ''Tu vas y arriver.'' avec mes lèvres.

Ça risque d'être intéressant. 

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