daughter of demon

24.

La chevelure sombre, une barbe bien coupée, des yeux verts jades : Maxim Styles se trouvait debout, sous un sapin, et il me regardait avec hargne.

Je restais de marbre face à lui, tout en lui rendant ce regard méprisant qui veut tout dire.
Ne lâchant rien de sa posture, il rompit le silence.

"Les jeunes d'aujourd'hui se croient invincibles, libres. Mais ils ne le sont pas. Il me pointa de son index, et tu fais partie de ces moins que rien. Tu n'aurais  jamais, jamais dû t'éloigner de la maison, pauvre idiote. Tu ne sais pas les dangers qu'il peut y avoir dans cette forêt !"

Il était tranchant dans ses paroles, dans sa manière d'être, et surtout, dans sa manière de me détester. J'essayai de prendre sur moi, et de ne pas péter un câble maintenant, je ne sais absolument pas comment il peut réagir. Je ne connais rien de lui, mise à part qu'il me déteste, et qu'il me fait peur.

Et aussi qu'il est horriblement con.
Mais je ne devais pas rester silencieuse, non, pas cette fois. 
"Vous avez raison, répondis-je doucement, alors qu'un sourire narquois apparu sur son visage. Je ne sais pas quels dangers il peut y avoir à camper dans une forêt. Je fis une pause., reprenant mon souffle. Mais je sais exactement quels dangers il y a pour moi à rester dans votre foutue maison." Eut-je l'audace de dire.

Il perdit son sourire, qu'il remplaça tout de suite par un visage dur. Il me regarda méchamment, tout en s'approchant de moi.

"Écoute moi bien, Elly, tu vis dorénavant dans ma maison. Je te laisse y vivre librement, sans intervenir et sans m'imposer, ce que j'aurais du faire il y a bien longtemps, sois dit en passant. Mais je n'ai rien fais de cela, et j'en profite pour le faire maintenant.
Tu n'es rien pour nous. Rien. Tu es juste une distraction, le temps que Josh revienne, et te prenne. Mais pour qu'il le fasse, il faudrait que tu sois encore en vie, et ici, tu ne va pas le rester longtemps. Alors tu vas reprendre tout ton petit campement débile, et vite fait, pour revenir à la maison avant que je ne devienne vraiment méchant."

Je restais bouche bée. Il était vraiment énervé à présent. Je ne savais pas quoi faire, j'étais terrifiée. Ses yeux, s'ils avaient le pourvoir de tuer, je serais morte depuis longtemps. Je ne peux pas le laisser faire ça, et surtout, je ne peux pas retourner là-bas... Je n'ai pas envie d'affronter Harry, et ses stupides sautes d'humeur. Je voulais être seule. Voyant que j'hésitais, il s'approcha dangereusement de moi, et il me poussa d'une force surhumaine par l'épaule, que je tombais douloureusement sur l'herbe. Un gémissement s'échappa de ma bouche lors de "l'impact". Nom de dieu, il est complètement fou ! Je ravalais mes larmes, j'avais tellement mal, je ne sais pas ce qu'il a fait, mais c'est très douloureux.

"Dépêche toi !" Cria t-il.

Je me relevai aussi vite que je pus, malgré ma douleur. Son ton était dur, méprisant, mais le pire était son coup.
De mes mains tremblantes, je ramasse toutes mes affaires. Lorsque j'arrive enfin à tout faire rentrer dans le sac, je le place sur mes épaules. La douleur est lancinante, mais la peur qu'il ne recommence et plus rudement me fait avancer.
C'était une idée horrible que de faire ce «camping». L'idée n'était déjà pas très terrible, et non réfléchie, mais avec l'arrivée de cette horrible personne me faisait d'autant plus regretter. Je suis tellement idiote.
Et pour arranger la situation, il se mit à pleuvoir à grosses goutes. En deux minutes, j'étais trempée jusqu'à l'os.

Lui, marchait tellement vite, et d'un pas assuré, que j'avais du mal à le suivre avec mes toutes petites jambes et mon épaule souffrante.
L'air semblait étouffant, et la forêt n'avait plus la même atmosphère. Celle ci était plus lourde, plus inquiétante.