Partie I

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Lauren, Lauren Jauregui.

La petite bourgeoise britannique, héritière d'une fortune familiale, plus précisément l'héritage de mon père, et de son empire financier. Vous l'aurez compris, je suis à la tête d'une entreprise multi-nationale ; les actions ça me connaît et le business j'en fais mon affaire. Anciennement étudiante à Oxford, j'ai obtenu mon diplôme haut la main, sortie première de ma promo : j'étais la petite favorite, Mademoiselle Jauregui. Durant mon ascension, et jusqu'à aujourd'hui, je me suis attirée les foudres de certaines personnes : je me suis forgée un caractère au fil des années, plongée dans ce monde de requins, j'ai été contrainte d'en devenir un. Je suis une femme, à la tête d'une entreprise reconnue mondialement, détail qui a tendance à faire déchanter tous ces sexistes qui bossaient pour moi. 

Il est pourtant rassurant de remarquer qu'il n'y a pas que des requins dans ce milieu, à commencer par mon bras droit, James. La crème de la crème, sur qui je peux me reposer. Je mène une vie tranquille et rêvée, vivant dans une demeure estimée à plusieurs milliers de dollars, je suis néanmoins dans le viseur de tous mes concurrents, et de certains de mes partenaires, ainsi va le monde. Je suis la cible à atteindre, et ce, depuis le décès de mon père.  

"Peux-tu joindre mon chauffeur, j'ai une soirée de prévue ce soir" déclarais-je en actionnant le mini-interphone disposé sur mon bureau. La voix de James survient de ce petit boîtier. "Bien sûr, Lauren!" 

Sur cette note, je m'empare de mon blazer pour finalement quitter ce bureau dans lequel je suis restée enfermer toute la journée. En refermant la porte derrière moi, je constate que l'open-space devient soudainement silencieux. Je veille à adresser quelques faibles sourires, signes de tête, à mes employés. "Bon week-end..." leur lançais-je, d'un ton monotone. Sans attendre de réponses particulières, je m'évade de cet endroit. 

En bas de l'immeuble, une voiture blindée, noire, m'attend. Je m'engouffre dans l'habitacle sans plus tarder. Mon chauffeur connaît d'ores et déjà l'adresse à laquelle nous nous rendons. Cette soirée n'allait pas être de tout repos : comme tous les vendredi soirs, je me rendais dans un club plutôt huppé, et privatisé. Un lieu où je pouvais décompresser, à ma manière : alcool, femmes et poignons... le milieu du vice. 

Vêtue de cette tenue professionnel, un smoking féminin qui m'a coûté une petite fortune, je m'éclipse de cette voiture, précisant à mon chauffeur de bien vouloir m'attendre jusqu'à mon retour. L'enseigne du club attire l'oeil, et la file d'attente également. Je ne prends pas le temps de patienter derrière tout ce beau monde, m'engouffrant à l'intérieur de cet endroit. 

A l'intérieur l'ambiance est tamisée, des rideaux rouges sont dressés ça et là, la musique est lente, tendancieuse. J'observe les quelques jeunes femmes qui se déhanchent sur leur podium, mouvant au rythme de la musique, sensuellement, s'accrochant à leur barre. Elles sont entourées de types malfamés, ivres pour la plupart, qui délaissent quelques liasses de billets en leur balançant des injures, sur lesquelles j'évite de m'attarder. 

Parmi ces groupes de malfamés, le mien. Composé d'un riche hériter, Harry, qui gère l'une des plus grosses filiales de ma boîte, qui ne sort d'ailleurs jamais sans son bras droit, Jack. Ce dernier se tient à côté d'Harry, d'ailleurs. Et pour finir, Steeve, un affreux dans toute sa splendeur, bourré de thunes, perdu dans l'ivresse de ces nuits depuis bien longtemps mais, un très grand actionnaire cela dit !

Prenant place à côté d'eux, dans un fauteuil en cuir noir, je lâche spontanément un : "qu'est-ce que j'ai manqué ?" Ma question les amène à rire en même temps, ils ne parviennent pas à dévier leur regard de cette jeune blonde au corps parfaitement sculpté. Ils ont l'air captivé par sa parade sensuelle. Une jeune femme capable de faire tomber n'importe quelle tête. Cheveux blonds, mi-longs, silhouette ovale, deux yeux perçants, sans oublier ses courbes et ce corps quasi-dévêtu. Quelques verres pourraient suffire à me faire flancher aussi. J'interpelle une serveuse, qui passe à côté de nous, pour commander un verre de whisky. La soirée allait être longue : et notre concentration était mise en jeu. Et c'est sûrement pour cette raison que nous finissions, bien souvent, tous les trois, chacun de notre côté et accompagnés.

Mea-culpa | camrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant