Partie II

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Le deal était simple non ? La jeune Cabello m'offrait sa présence, ses services et en retour je lui léguai une somme d'argent plutôt abordable. Ce n'était pas pour me déplaire bien au contraire ! De l'argent, j'en avais à plus savoir qu'en faire... Il faut dire qu'elle avait bien changé aussi, ce n'était plus la petite frigide de l'époque, elle en était rendue à se dandiner sur scène, devant un public averti et bien spécifique. Une bande de pervers autour d'un bout de viande foutrement tentant. Son corps s'était comme métamorphosé, elle était devenue une femme, une véritable : ses formes, cette ténacité qui se lisait dans son regard.

La clope au bec, je l'avais laissé se tirer ce soir-la, elle s'était éloignée d'un pas rapide et plutôt maladroit avant d'échapper à mon champ de vision, tournant à l'angle de la rue au loin. Sa silhouette étant d'autant plus alléchante qu'à l'époque, il fallait se l'avouer. Car oui, nous parlons de Cabello, la petite intello du lot : j'étais sortie première de ma promotion, c'est un fait, mais la Cabello, à l'époque de son apogée n'était pas loin derrière ; elle frôlait la réussite mais était bien trop timide. Une époque bien lointaine, soit dit en passant. Entre nous ça avait toujours été une compétition, un affront permanent. Et de voir qu'aujourd'hui, elle était rendue à devenir ma diversion favorite : cela ne pouvait que me combler davantage. J'avais gagné haut la main !

Le lendemain, suite à cet épisode de la veille plutôt surprenant et inattendu, je me retrouve bientôt dérangé par un coup de téléphone non-désiré. A vrai dire, même après cette rencontre tardive et surprenante je n'avais aucunement changé mes habitudes, une femme nue reposait à mes côtés, sur ce vaste lit que je détenais. Seulement il y a ce téléphone qui s'acharne, qui tonne à nos côtés : je maugrée un « va te faire ! » avant de jeter mon smartphone à l'autre bout de la pièce sans plus tarder. Il s'écrase lourdement sur le sol, réveillant la pimbêche blonde, écervelée qui se tient à mes côtés et qui sembles'affoler. « Que se passe-t-il ? » m'interroge-t-elle avec cet air un peu idiot. Je lui demande sagement de bien vouloir la fermer une bonne fois pour toute. Et me voilà bientôt en train de quitter ce lit, lui redonnant avec hâte ses fringues. « Barre-toi » décrétais-je en attrapant mon porte-feuilles pour en tirer deux billets de cent balles que je lui donne assez froidement. Totalement nue je m'enferme dans la salle de bain, pour pouvoir me rafraîchir un peu. Une bonne douche n'a jamais fait de mal à personnes, n'est-ce pas? L'arrivée d'eau chaude s'enclenche, et sous ce jet bouillant je semble me détendre au fur et à mesure, histoire de faire le vide dans mon esprit. Trop d'événements s'étaient enchaînés dernièrement. A commencer par cette promotion, le business, et Cabello : les retrouvailles qui promettaient d'être intenses... c'était terrible. Cependant, alors que je pensais pouvoir être peinarde, tranquille : voilà que j'entends soudainement deux voix féminines qui s'éveillent derrière la porte, deux voix qui attirent tout particulièrement mon attention. Sans plus attendre je sors de cette cabine de douche pour enfiler un simple peignoir avec hâte. Et voilà que je tombe nez-à-nez avec ceux deux visages que je connais. La charmante blondinette, et la brunette que j'avais revu la veille. Que fichait-elle ici ? Je les observe toutes deux, bien qu'elles ont désormais toute leur attention braquée sur ma personne.

« Cabello, je te manquais trop donc tu as décidé de venir entre mes bras de si bon matin ? » lui demandais-je de cet air plus ou moins taquin et joueur. Elle n'a pas l'air de très bonne humeur, à en juger par sa silhouette et la manière dont elle me fixe. Sans oublier la blonde, qui prend bientôt la parole. « Elle ne travaille même pas dans le même business que nous, et pourtant elle est embauchée pour la semaine entière, Lauren... c'est une blague ? » je lève les yeux en l'air, exaspérée au plus haut point de devoir me justifier encore et encore. Car oui, la pimbêche blonde je la connaissais, elle bossait dans le club de la veille, vendant son corps comme la majeur partie des autres nanas travaillant là-bas. Exceptée Cabello, qui n'était qu'une danseuse outrageusement désirable et tentante, qui était surtout là pour attiser les désirs. L'intouchable. « Oui je sais ce que tu penses Caroline, et je ne t'en veux absolument pas... mais la demoiselle a besoin d'argent, et j'en ai de la thune... maintenant, si tu le veux bien jolie blondinette... » et je laisse ainsi ma phrase en suspend pour lui indiquer joyeusement la porte de ma chambre... histoire qu'elle saisisse le message, ce qui semble prendre un temps à peine croyable. « Dehors, Caroline ! » décrétais-je finalement en l'observant se tirer d'ici. Enfin ! Je me retrouve alors seule avec cette jeune demoiselle, aussi fascinante soit-elle. Cette vieille connaissance que j'avais perdu de vue, je m'installe donc sur le rebord du lit, ce lit en foutoir, revêtu de ces draps larmoyants qui laissaient à penser que j'avais passé une nuit de folie. Ce qui n'est pas totalement faux en somme. Caroline était celle que je ramenais le plus souvent à l'appartement. La clope au bec, je plonge mon regard de celui de Cabello qui n'a pas bronché depuis mon interruption soudaine. « Et bien tu as perdu ta langue... C'est idiot, car tu vas en avoir besoin. » dis-je d'une voix rocailleuse, et amusée en tirant sur ce filtre. « C'est ça Lauren, je suis ta tapin pour la semaine donc ? L'objet qui va te divertir, celle qui va assouvir tes envies primaires ? Hein, c'est bien ça ? » m'interroge-t-elle avant de subitement laisser tomber son sac à terre, défaisant sagement son long manteau d'hiver sans me lâcher du regard. Et là je vois cette tenue si innocente, cette petite robe légère que je zyeute assez longtemps pour me faire un tas de scénarios pervers et malsains.

« C'est ça, hein ? Ta petite distraction ? L'argent vous rend esclave de vos envies, vous, les personnalités riches... » déclare-t-elle ensuite en venant minutieusement s'installer sur mes genoux, sa poitrine se trouvant juste sous mon regard observateur, là, compressée dans cette robe, à me narguer ouvertement. La cigarette entre les lèvres je tâche de me ressaisir, et puis, elle commence à se prélasser au dessus de mon être avec une innocence certaine. Je bouillonne intérieurement. Elle attrape ma silhouette à pleines mains, venant enfin rapprocher ses lèvres pulpeuses vers mon oreille. Et c'est là qu'elle me murmure : « ça serait trop facile pour l'héritière capricieuse que tu es » et elle me laisse ainsi, désarçonnée une fois de plus. Un rire m'échappe, un rire nerveux, alors avant que je ne me relève en tirant sur ma clope, la violant de mes lippes tout comme j'aimerai violer celle qui m'attire lamentablement en cet instant. « La tune pourtant, ça a fait parti de ta vie... papounet était là, à l'époque, papounet a fait l'idiot en jouant avec le feu, alors te voilà désormais ici, à mes services, telle une jolie petite bonne » lui expliquais-je froidement, durement. Elle jouait avec les cordes sensibles, j'allais en faire de même. Et contre toute attente elle reste longuement stoïque, face à ma personne, sans bouger. Et elle s'en va finalement, quittant ma chambre sans plus rien ajouter. A l'exception de cette petite phrase : « si je me suis pointée samedi matin c'est pour me tirer plus vite de ce calvaire, Jauregui ! »

Je retrouvai là la petite Cabello, et son caractère n'avait pas changé.

Je retrouvai là, Camila et j'allais m'amuser.


- Cette suite n'est pas bien longue, je l'admets !

Je tenais à remercier ces petits mots agréables que j'ai reçu, en espérant que ce second chapitre vous plaise. Merci encore !


Mea-culpa | camrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant