Partie VII

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Ainsi je m'étais éprise de Cabello, sur mon propre bureau.

Et puis nous avions continué le reste de la journée, malgré les coups de téléphone de mon avocat qui s'acharnait tant bien que mal à me joindre. Je pense que je venais de signer un pacte avec Satan en personne : ainsi débutait ma perdition.

Installée dans le fauteuil de cette chambre je l'observe elle. Elle qui dort paisiblement nue dans ces draps larmoyants, qui ont subi moult sanctions durant notre ébat. Un bras glissé sous l'oreiller, le tissu blanc remonté jusqu'au dessus de ses hanches, voilà que je me perds dans cette contemplation. Sa position était digne d'une oeuvre d'art, et dire que c'est ce corps qui m'avait fait perdre les pédales durant plusieurs heures. Elle est divine. C'est avec un épuisement certain qu'elle avait sombré dans les bras de Morphée il y a de là une demi-heure, peut-être même plus.

Avachie dans ce fauteuil en cuir, confortable au possible, et vêtue de simples sous-vêtements noirs je décide de m'éclipser de cette chambre après m'être rhabillée d'un simple jean, et d'une chemise. A peine suis-je sortie de cette chambre que mon major-d'homme, ce très cher Henry, vient me rejoindre. "Madame, excusez-moi de vous importuner une fois de plus, mais votre avocat n'a pas arrêté de vous téléphoner... L'affaire semble plus que sérieuse, vous devriez le contacter rapidement..." m'informe-t-il avant de me tendre le téléphone sans plus tarder. Je l'en remercie et je file dans mon bureau sans plus tarder. Il était 6pm, le soir était en train de tomber sur la capitale. Par delà cette baie vitrée je compose le numéro de mon cher avocat. Il ne tarde pas à décrocher.

"Madame Jauregui, j'ai essayé de vous joindre toute la journée. Il faut impérativement que l'on fasse taire cette affaire qui prend des proportions plus qu'élever. Les journaux sont d'ores et déjà en train d'en parler, les médias s'affolent... et il faut aussi vous couvrir pour cette... fille qui vous accompagne partout. J'ai déjà reçu plusieurs plaintes de féministes et..." je le coupe d'un coup d'un seul, lâchant un éclat de rire par la même occasion. "Hein, féministes, sérieusement, pour quelles raisons?" pouffais-je au téléphone, mes sourcils se fronçant automatiquement. C'était quoi encore cette connerie? "Et bien vous amenez une prostituée un peu partout avec vous, lors de gala et de fêtes privatisées, et... et bien ça ne plaît pas à l'image que vous renvoyez des femmes, ni comment vous les traitez. Plusieurs articles en parle, il faut impérativement songer à tout ça en plus de cette histoire d'agression. Je vais faire au mieux pour vous sortir de ce pétrin, croyez-moi, je viendrai vous voir à votre bureau demain dans la matinée... en attendant reposez-vous, je m'occupe de gérer tout ça!"

Et il raccroche sans plus tarder.

Je me contente de prendre une profonde inspiration, déposant le smartphone sur le rebord de ce bureau. "Je prends toujours un bain quand je suis tendue..." et une fois de plus Camila venait de faire irruption dans ce bureau. Sa voix était douce, quelque peu rocailleuse compte tenu du fait qu'elle venait juste d'émerger de sa sieste bien méritée. En me retournant j'observe premièrement sa silhouette angélique, entourée de ses longs cheveux désordonnés, levant mes billes vers ses lèvres rosies que j'avais malmené à ma guise... sans parler de son cou marqué par plusieurs marques violacées. Je ne l'avais pas loupé. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte, entourée de ce drap blanc sous lequel elle était encore nue je suppose. "Tu as faim peut-être ? J'peux faire à manger, je fais les meilleures pâtes à la bolo' du monde tu te souviens?" me demande-t-elle en inclinant son visage sur le côté, alors que sa main s'occupe de serrer ce drap contre sa poitrine pour ne pas qu'il tombe. J'affiche un faible sourire en la voyant faire : elle essayait de ressasser le passé. Elle savait s'y prendre pour faire vibrer mes cordes sensibles. "C'est pas parce-qu'on s'est envoyées en l'air Cabello, qu'on va se mettre à faire la cuisine ensemble, ou partager quoi que ce soit ... c'était sympa mais c'est tout." rétorquais-je sans aucune dextérité.

Mea-culpa | camrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant