Chapitre XI:"Pourquoi Sybille dit tout ça ?"

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"Aidan m'a envoyé une photo de lui, s'exclame Emily. Il est trop beau ! Regardes !
-Merci Emily, mais je sais comment il est, lui répond Laura.
-Moi je sais pas ! La coupe Candice. Fais voir !
-Okay mais vite fais, je veux pas me faire prendre."
Emily sors son téléphone de son sac, le cache avec sa main, et met une photo d'Aidan.
"Il est moche, déclare Candice, décue.
-Je suis sure que s'il te demande de sortir avec lui, tu dis pas non, suppose Laura.
-Ouais, okay, j'avoue.
-Laura ? Demande Emily.
-Hum..?
-Il a des abdos ?
-Serieusement ?!
-Bah ouais..
-Oui, il en a.
-Et des pecs ?
-Aussi. Emily, c'est pas comme si tu allais sortir avec..
-Bah si on peut tenter quelque chose..
-T'es serieuse, tu l'aimes ?
-Bah je l'aime pas mais il est sympa et beau..
-Tu l'aimes.
-Oui."
Candice rigole et Laura lève les yeux au ciel.
C'est vrai que parfois, Laura a du mal à comprendre comment Emily et elle ont pu devenir amies comme ça, alors qu'au début, c'etait pas gagné. Un déclic, surement.

Laura descend du bus, baisse la tête en passant devant les surveillants. Elle a du mal à supporter les regards qu'ils ont sur elle. Ils la dévisagent, essayent de la comprendre, la plaignent. Et par conscequent, Laura est remarquée. Et elle déteste ça. Elle jète un rapide coup d'œil aux troisiemes, qui rigolent en la voyant passer, la tête baissée, le regard triste. Pour elle, c'est juste un jour comme les autres, depuis le 18 Septembre.
Ça fait deux semaines, pile, que sa maison a brulée. Et passer devant chaque matin, aller nourrir Freeze et son poisson est une vrai torture pur elle. L'odeur n'est pas partie, et un énorme tas d'affaires brulées est dans son jardin. Du matelas jusqu'aux vetements, Laura a tout perdu. Chaque matin, elle pleure en nourissant Freeze, et lui fait des calins. Le seul "ami" que Laura a. Toujours pret pour des calins, il la réconforte et l'écoute. Tous les deux n'ont que ça à faire.
Mais Laura n'a pas le temps de penser à ça. Elle traverse la cour, va vers son casier, l'ouvre, pose quelques livres, et a à peine le temps de le fermer qu'un troisieme la pousse, prend son cadenas dans les mains, et lui demande:
"Ça doit être facile à casser, ça non ?"
Laura l'observe de bas, fatiguée par toutes les remarques des gens. Elle se contente de le regarder et de soupirer. Le troisième rigole, repose le cadenas, et va vers ses amis. Elle va sur une barre en bois, comme tous les matins, pendant que les sixièmes de sa classes font un bruit de dégout et partent en criant. Laura ferme les yeux, une larme demande à sortir mais Laura ne la laisse pas faire, et finit par observer les gens dans la cour.
Toutes ces personnes du même âge qu'elle, dans la même classe qu'elle, si différents d'elle. Ils sont heureux, eux. Mais ils arrivent encore à se plaindre parce qu'ils n'ont pas eu les dernières fringues à la mode.
Laura, elle, n'a plus de maison.
Mais les gens ne la comprennent pas. Ça ne leur fait rien, à eux, ils ont encore toute leur vie, leurs souvenirs.
Laura, perdue dans ses pensées, n'a pas vu Sybille et Emily. Elles sont à coté de Laura. Quand elle les remarque, elle sait exactement de quoi elles parlent.
De ce qu'elles ont fait.
Sybille sourit de travers quand elle voit Laura, puis s'approche d'elle, suivie d'Emily.
"T'as un problème, Laura ?
-Mise à part le fait que tu sois encore vivante, non.
-Pff.. Connasse."
Sybille se tourne et murmure quelque chose d'incomprehensible, qui fait beaucoup rire Emily.
"Bon, amuse toi bien avec tes.. Ah non, tu as pas d'amis, personne ne t'aime."
Laura ne répond rien. Depuis la primaire, Sybille est comme ça avec elle. Mais Sybille est forte. Elle arrive à manipuler les gens. Si bien que Laura revenait vers elle à chaque fois.
Emily rigole une deuxième fois, avant de regarder Laura de haut en bas, le regard méprisant, et s'en va avec Sybille.
Quand la sonnerie retentit, Laura se range au fond du rang, écartée des autres, en les voyant murmurer des choses en la regardant. La professeure de sport va chercher le rang, et Laura et ses camarades vont dans la Garrigue.

À la fin du cours de sport, quelqu'un vient la voir. Clarisse, une amie depuis la primaire. Enfin, elle l'était encore il y a deux semaines.
"T'es toute seule ? Lui demande Clarisse.
-J'ai l'habitude.
-Pourquoi Sybille dit tout ça ?
-Elle dit quoi ?"
Clarisse soupire, avant de lacher, gênée.
"Elle a dit que.. Elle a dit que tu aurais dû brûler avec ta maison."
Laura lâche un sourire triste, et répond:
"Tu connais Sybille..
-Oui, elle est gentille, si elle dit ça, c'est qu'il y a une raison.
-Euh.. Non, pas elle. Elle a toujours été à me faire du chantage, et quand elle peut me rabaisser, elle le fait volontier.
-Non, il y a une raison.
-Eh beh je ne la connais pas. Sybille est complètement conne, et personne n'ouvre les yeux. Au final, dans l'histoire, Sybille dit qu'elle est victime, ou encore que je la harcèle. En réalité ? J'ai perdu ma maison, je pleure tous les soirs à cause de Sybille, et cette année ? J'aurais trop de préoccupations pour avoir un Noël. Non, les travaux ne sont pas gratuits, ils coutent du temps, de l'argent, du moral. Vous croyez pas que j'ai assez de problèmes en ce moment pour avoir cette pute sur le dos ?"
Clarisse hausse les sourcils, et lui dit, d'un ton méprisant:
"Sybille a raison, en fait, tu es devenue folle."
Clarisse accélère son pas et va voir quelqu'un, dans les personnes du rang.
La seule amie que Laura pouvait garder, elle l'a repoussée.
Elle voit Sybille, Emily et Clarisse se retourner en même temps, vers elle.
Ça fait seulement un mois que le collège a commencé.

Hey ! Désolée de cette longue absence. J'enchainais les punitions --' Bref, j'ai publié ce chapitre quand j'ai pu. Il n'y a pas grand chose, mis à part un pauvre dialogue et une analepse, mais c'est une journée marquante, pour Laura, qui a une certaine importance dans son comportement futur.
J'espère quand même que ça vous a plu, vous êtes super !

🍎 Pomme ! 🍏

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