" Niall, tu n'as pas idée à quelle point je suis heureuse que tu es décidé de venir avec moi aujourd'hui " Dit Debbie, quand nous marchons dans une grande salle avec des fenêtres du sol au plafond, avec un plancher en bois.
" Mon père m'a menacé de couper Internet " dis-je
Le sourire de Debbie faiblit très légèrement mais reste néanmoins sur son visage " Bien. Quoi qu'il en soit. C'est la salle que nous envisageons de louer pour le mariage. Qu'en penses-tu ? "
Je hausse les épaules " C'est bien "
" As-tu vu la vue sur le golf ? C'est beau, non ? "
Je cligne des yeux " Oui. Bien sûr "
Elle pousse un léger soupir avant de s'asseoir en attentant le planificateur.
Je suis venu avec elle aujourd'hui pour goûter le gâteau, ce qui ne me dérange pas car j'aime ça. Ce qui me dérange à propos de cette sortie c'est le faite de passer du temps avec Debbie et le fœtus.
Aucune bosse n'est encore visible sur son ventre, mais je redoute le jour où ça sera le cas. Je ne veux pas d'un demi-frère. Je ne veux pas que Debbie épouse mon père.
Je n'ai pas vu Iris depuis très longtemps. Deux semaines, il me semble. Ça n'est pourtant pas long, mais je ressens un manque. Elle ne traîne plus avec nous et je passe pas mal de temps avec ses cousins. Ils sont gentils, mais il manque la présence d'Iris.
Le planificateur entre dans la salle peu de temps après, en souriant et serrant la main de Debbie. Je refuse poliment sa poignée de main, lui expliquant que je suis germophobe et n'aime pas être touché.
" Donc, j'ai beaucoup d'échantillons à vous montrer " dit Nina, l'organisatrice. " Vanille, chocolat, velours rouge, citron, qu'est ce que vous voulez ? Quel type de gâteau vous voulez essayer d'abord ? "
" Je n'aime pas la vanille " dit Debbie, se penchant en avant pour regarder le plateau d'échantillons que Nina a apportée, et je repose mon menton dans ma paume, me disant que ne plus avoir d'Internet aurait été mieux que ça. Sans exagération.
Donc, je reste assis et regarde Debbie goûter du gâteau et se renseigne sur le site, moi je me sens de plus en plus ennuyé et j'envisage de simuler l'appendicite pour sortir d'ici. Mais je décide de ne pas le faire, parce qu'en réalité, je ne voudrais pas me porter la pouasse.
Enfin, Debbie termine et nous revenons à pied jusqu'à sa voiture, un morceau de gâteau au chocolat dans ma paume, et je me dis que je le garderai pour plus tard. Quand je suis sur le point d'atteindre la poignée de la porte passager, ma belle-mère m'arrête et me regarde.
" Niall, peut-on parler ? "
" Nous sommes déjà en train de le faire " dis-je, m'arrêtant à côté de la voiture " Techniquement "
Elle soupire " Écoute, je sais que je ne te plait pas, ce n'est pas dur à comprendre. Crois-moi, j'ai reçu le message. Mais ton père et moi nous nous aimons, et nous t'aimons aussi, même si je ne remplacerai jamais ta mère "
" Tu n'es pas la première belle-mère que j'ai eu " dis-je " Ne penses-tu pas que j'ai déjà entendu ça auparavant ? Mon père s'est déjà marié "
" Je sais que tu es contrarié pour le bébé, et je suis désolée que tu le sois. J'espère qu'un jour, tu arrêteras de penser que ton père ne peut pas être avec quelqu'un d'autre que ta mère biologique "
" Je ne pense pas ça " dis-je " Je m'en fou de la personne qui est avec lui. Je ne me soucie ni de qui il rencontre, ni avec qui il se marie, et certainement pas avec qui il copule. Mon problème c'est qu'il pense qu'il peut s'imprégner de quelqu'un d'autre et attendre que je sois d'accord avec ça ! "
" Quelle est le gros problème alors ? Nous apportons une nouvelle vie à ce monde. Nous sommes tous les deux très excités- "
" Parce que tu sais quoi, Debbie ? Partout ailleurs dans ce monde, je suis exclu. Je ne suis jamais accepté, appart chez moi et avec mon père, mais soudainement toi et lui recommencez cette famille totalement nouvelle et exclusive, et je suis de nouveau exclu. Il va prêter son attention au bébé, et je serais juste le fils qui partira bientôt de la maison " je laisse échapper un soupir.
Debbie me regarde, sans voix.
Je vois des excuses se former sur sa langue et en m'excusant, je passe devant elle, et lui remet le morceau de gâteau au chocolat que j'étais censé manger à la maison, mais je n'en veux plus désormais. J'ai l'impression d'être un enfant mais je ne sais pas quoi faire d'autre que d'appeler la seule personne que je connais qui pourrait m'aider avec mes problèmes parentaux.
Malheureusement pour moi, je tombe sur la messagerie d'Iris.
