13 : Bonjour la vie de famille

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Newport Beach,

Californie

Septembre 2014


A l'entente de mon prénom, je me retournais dans la direction de la voix. Ce ne fut pas Mike que je vis, mais Camron nous faisant de grand geste pour attirer notre attention. Déçus, je m'avançais tout de même vers lui pour le saluer et le remercier d'être venu nous chercher, ma mère fit de même.

- Bonsoir Camron.

- Bonsoir madame Johnson, vous avez fait bon vol ?

- Oui, mais d'une longueur atroce.

- Montez vous installer, lui suggéra-t-il en lui ouvrant la portière arrière.

- Merci.

Une fois ma mère à l'intérieur, nous rangions les valises dans le coffre de la voiture et y montions à notre tour pour nous diriger dans notre nouveau chez nous. Durant tout le trajet, je les laissais discuter entre eux, ayant l'esprit ailleurs.

En atteignant notre but, nous sortions de la voiture et surement à l'entente du bruit du véhicule, Aldo se tenait déjà sur le seuil de la porte, il nous saluait et nous invitait à entrer. Je scrutais au peigne fin l'intérieur de la maison, pensant y trouver Mike, mais toujours aucun signe de lui.

- Je te monte la valise dans ta chambre Anna ? Me dit Camron.

- Merci, mais je vais le faire moi-même ne t'en fais pas, lui répondis-je en souriant.

- Très bien.

En haut des escaliers, il me fallut quelques minutes pour reprendre mon souffle, quelle idée de vouloir porter cette charge toute seule. Je ne pus m'empêcher de regarder à nouveau si je le voyais mais ce n'était pas le cas. Je déposais ma valise au pied de mon lit et me retins de la défaire tout de suite, sachant que le dîné pouvait être bientôt prêt. En me retournant pour sortir je le découvris enfin. Le temps s'était arrêté à l'instant où mes yeux se posèrent sur lui, mon ouïe ne fonctionnait plus normalement, je n'entendais que les battements assourdissants de mon cœur. Il se tenait devant moi, un sourire se dessinait sur ses lèvres, je n'arrivais pas à y croire.

- Bonjour Anna.

- Bonjour, répondis-je timidement, sentant mes joues rougir par l'effet que ses yeux sombres procuraient sur moi.

- Tu as passé un bon mois de vacances ?

- Fatiguant, mais agréable dans l'ensemble.

- Tout s'est bien déroulé ?

- A peu près tout, et de ton côté ?

- Ennuyant certaines fois.

- Ah bon ? Pour quelles raisons ?

- Peu importante, il y a au moins une chose qui me plaisait et que j'attendais chaque jour avec impatience.

- Ah... je ne savais pas si sa réponse à ma question me plairait, mais elle se trouvait au bout de mes lèvres, je ne pouvais la retenir. Laquelle ?

- Nos échanges. Notre simple et unique question.

Je restais stoïque, que venait-il de dire ? Les messages du correspondant inconnu, venaient de lui ?

- Toi... c'était donc toi ?

- Oui.

Je n'en revenais pas. Alors pendant tout ce temps, toutes ces journées à penser à cet individu et ces soirées à discuter avec lui, me tourmentant sur son identité, pour finalement découvrir que c'était Mike. Je me sentais soulagé en l'apprenant.

- Tu es vexé ?

- Non, plutôt rassuré.

- Rassuré ? Tu aimais tant nos faibles discussions ?

- Il faut croire, lui dis-je amusé.

Il me sourit tendrement et en lui rendant son sourire, je le vis changer d'attitude. Ses yeux s'assombrirent d'autant plus, il me fixait avec une intensité telle que mon souffle en fut coupé. Je ne pus entendre distinctement les mots qu'il prononça avant de s'avancer vers moi et de saisir mes lèvres dans un mouvement bestial mais signifiant un profond désir. L'une de ses mains me tenait ma nuque, tandis que l'autre, placé dans le bas de mon dos, lui servait de maintient pour que nos corps restent collés.

En lui rendant son baiser, je sentis son désir s'intensifier. Il me plaqua contre le mur, m'embrassa un moment puis glissa ses lèvres dans mon cou et s'arrêta pour attirer mes yeux dans les siens. Son souffle chaud sur ma peau me faisait frissonner, voulant prolonger le contact, je tirais sur sa chemise pour réduire encore la distance et incliner ma tête contre son front. Nous restions un instant comme ça, et il se détachât de mon emprise.

- Il vaut mieux s'arrêter là, si nous franchissons une certaine limite, je ne pourrais pas résister à l'envie que je ressens depuis quelques temps.

Surprise par sa confession je me reculais d'un pas et je me mis à fixer le sol, me sentant de nouveau rougir.

- Descendons, ils doivent nous attendre, reprit-il en me tendant sa main.

- Je ne peux pas la saisir, ils s'en rendraient compte et je ne veux pas.

- Tu crois vraiment que ta façon de te mordre la lèvre en me regardant passera inaperçu ?

Il marquait un point. Je devais apprendre à vivre avec lui comme si nous étions une vraie famille, ainsi ma mère ne se douterait de rien.

Dans les escaliers il m'attrapa délicatement un coté de la tête, rapprochant mon oreille de sa bouche et me murmura « tes cheveux ont poussé, j'aime ça » avant d'embrasser ma tempe et de finalement relâcher son emprise pour descendre les rejoindre.

Le repas se déroulait agréablement bien, Aldo et ma mère nous informaient d'une réception qui aurait lieu ici demain pour témoigner de notre nouvelle vie à quatre. Cela ne me plaisait guère, je n'aimais pas les soirées mondaine où des tenues plus que correct étaient exigées. Costume et robe de cocktail devaient être vêtus par chaque invité et un traiteur d'une renommé exemplaire nous cocoteraie de délicieux amuse bouche. Ma mère semblait ravie.

A la fin du repas, comme je devais ramener Ashley chez elle, nous décidions avant cela de faire un tour sur la plage et de rejoindre ainsi Wade, Craig et Summer.

Nous étions heureuse de les revoir tous, surtout Craig pour Ashley qui lui avait terriblement manqué. Wade me semblait plus distant, ce qui ne me déplaisait pas, bien au contraire. J'espérais de ce fait que la jalousie de Mike s'estomperait.

Une fois rentré de ma soirée plutôt réussi, je me préparais pour me coucher, fatiguée par tant d'heure de vol.


Quand Cupidon se trompe de cibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant