12: 1 mois, 4 semaines, 30 jours et 730,484398 heures plus tard

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Ce qui résume ma vie en ce moment ? Compter les heures qu'ils me restent avant l'atterrissage. Un long mois vient de s'écouler, et contrairement à mon arrivé, je suis heureuse de rentrer enfin. Ne vous inquiétez pas je vais de ce pas vous raconter mon voyage en France, en condensé bien entendu.

1 mois à Marseille.

À notre arrivé, Rémy qui était venu nous chercher, nous conduisit directement à notre appartement. Le soir même je mis Ashley au courant de tout ce qui concernait Mike. Jusque la, vous me suivez ? Je reçu des messages d'une certaine personne tout le long du séjour. Je n'ai par ailleurs toujours pas réussi à percer le mystère de cet individu, oui c'est bel et bien un homme. Toutefois je soupçonnerais Wade.

Ashley voulait encore une fois visiter chaque parcelle de cette ville, de ce fait et avec l'aide de Rémy, nous l'avons emmené voir : le vieux port où des bars ainsi que des restaurants sont placés face aux multiples bateaux. Notre dame de la garde offrant un panorama de Marseille en trois cent soixante degrés. La corniche où nous avons fait du jogging en admirant la mer. Pour faire court, nous avons traversé cette ville sudiste de l'Estaque aux Goudes, en mangeant dans des restaurants typiques et en goutant à cette boisson connu dans le monde entier, le Pastis, beaucoup trop anisé pour ma part. Nous avons même assisté à tous les marchés des quatre coins de la ville. Marseille n'a plus aucun secret pour Ashley.

Elle discutait sans arrêt avec Craig, se disant une multitude de mots d'amour et passant des heures au téléphone le soir. D'après ce qu'elle me racontait, Craig lui correspondait vraiment. J'étais très heureuse pour eux.

Je communiquais quelque fois avec Camron, ce qui avait le don de rendre Rémy hors de lui. Plusieurs disputes ont éclatés de ce fait. Mais je n'arrêtais pas pour autant, c'était ma seule manière d'avoir des nouvelles de Mike. Camron me taquinait quand même en me parlant de certaines filles lors de leurs soirées, mais avec plus de neuf mille sept cent kilomètre qui nous séparaient, je ne pouvais rien y changer. Je décidais qu'à mon retour nous devrons nous mettre en accord l'un avec l'autre.

Rémy devenait collant, il me montrait de plus en plus son attachement, ne tenant presque plus compte de mon ressenti, ça en devenait épuisant. Vers la fin des vacances, surement qu'il devait être arrivé à saturation avec moi, j'étais devenu distante, prenant conscience petit à petit que Mike occupait une grande partie de mes pensées, je ne pouvais plus me conduire normalement avec Rémy. Et le fait de ne plus s'enlacer en faisait parti. Rémy fut tenter, un soir de m'embrasser. En le repoussant, je vis dans ses yeux de la colère, mais pas seulement ça, je lus beaucoup de tristesse, mais je ne pouvais pas faire autrement. De toute façon en partant vivre en Amérique, comment une quelconque relation avec Rémy aurait-elle pu durer, il faut se rendre à l'évidence. Une évidence qui me saute aux yeux un peu plus chaque jour. Mike, n'ayant aucune nouvelles de sa part, je me sens abandonné voir rejeter. Je ne sais absolument pas s'il sera la à mon retour.

Parfois, je l'imagine pensant à moi, préfèrent s'écarter de son groupe par moment. Mais je me rends vite compte que ce n'est pas du tout de Mike d'agir ainsi. Cependant je ne peux m'empêcher d'y songer. Plusieurs de mes rêves concernent mon retour, puisqu'il doit venir nous récupérer à l'aéroport, je nous voyais heureux de nous retrouver, je courrai vers lui, qui se tient à bras ouvert, me faisant tournoyer dans les airs en m'attrapant. Puis, une fois à terre me serrant dans ses bras en m'embrassant fougueusement. Par contre, ceci était impossible, ma mère serait dans les parages. Les rêves sont présents pour exercer une part de bonheur dans notre vie. Par conséquent réalisable ou non, je me laissais guider à travers eux.

Les jours m'ont paru d'une atroce longueur, le seul plaisir que j'avais : parler avec cet inconnu.

Nos conversations ne relevaient en rien du domaine trop privé. Un soir, au début de nos échanges, je devenait curieuse alors pour tempérer la chose il me proposa que nous nous posions une question à tour de rôle, mais nous n'avions droit qu'à seulement une seule par soir. Bien entendu il n'acceptait aucune question qui pourrait lui faire tomber le masque. Je restais donc sans réponse quand il s'agissait de son physique et son âge, il fallait que ça reste vague. J'attendais toutes les fois qu'Ashley soit endormis pour commencer notre discussion. Je tiens à vous préciser que je réfléchissais à la question toute la journée.

Je pus ainsi découvrir par exemple : qu'il avait un frère ainé, qu'il avait déjà déménagé une fois, que les filles superficielles ne l'intéressaient en rien, que nous nous étions rencontré auparavant et qu'il pratiquait de la boxe depuis de nombreuses années.

L'idée de cet individu en short de boxe, frappant une poire à toute vitesse laissant paraître un regard dur qui fixe sa cible comme s'il en dépendait ou bien me l'imaginer couvert de sueur en descendant du ring après un combat avec un sourire en coin, satisfait de sa victoire, me plaisaient énormément. Ce qui me fit douter sur l'identité de celui-ci, Wade en boxeur ? Il ne ressemblait en aucun cas à un combattant, l'étiquette du surfeur lui correspondait mieux. Qui se cacherait derrière un numéro ? Il m'avait peut-être mentis sur toute la ligne qui sait ? J'étais à présent revenu à la case départ.

Le déménagement, il ne fut pas dérangeant. Je pris uniquement le nécessaire, une grande partie de mes vêtements, les bijoux indispensables et certains sacs à main. Puisque nous gardions cet appartement, mes autres affaires y resteraient.

Le moment douloureux restait notre départ pour l'aéroport. Dire au revoir a toujours été difficile, et de ne pas savoir quand est-ce que je les reverrais, d'autant plus déchirant.

Malgré notre éloignement, Rémy me fit une dernière étreinte que je ne pus refuser. Bien au contraire, je le serrais fort contre moi et il faisait pareil.

Des larmes apparurent sur mes joues quand nous décollions enfin. Dix ans, une autre moitié de ma vie, venait de prendre le large. Une toute nouvelle page se tournait.

* * *

Ashley me tira de ma rêverie en me proposant quelque chose à manger, il ne restait plus que dix minutes de vol seulement, et heureusement. Ce voyage n'en finissait pas. Je préférais ranger mes affaires en espérant sortir dans les premiers.

Je me réjouissais en posant le pied sur le sol américain. Cependant, je pris réellement conscience que ma vie aller changer.

Quand nous sortions enfin de l'aéroport, mes yeux ne purent s'empêcher de rechercher ce fameux brun qui m'a retourné la tête pendant tout mon séjour. Je scrute méticuleusement chaque personne qui attendrait près de leur voiture. Il a bien fallut patienter cinq bonne minute avant d'entendre une voix crier mon nom :

- Anna !

Je me retourne en vitesse vers celui qui hurle mon prénom.

Quand Cupidon se trompe de cibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant