Malade.

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Tout le monde a des secrets. L'humain est fait ainsi ; L'humain ne se confie pas totalement. Jamais totalement. Il y aura toujours une part de mystère en chacun, en chacun de nous. Et je l'ai toujours su. Même enfant, je le savais. Les secrets font partis de moi, font partis de vous. On a tous déjà eu une personne pour qui "on n'a aucun secret". Mais, il y a toujours quelque chose à cacher. On ne peux demeurer sans secrets. Je le sais, je le savais et je le saurais.

Pourtant, il y a toujours un moment où on se prends le revers dans les dents. Que ce soit directement ou pas. Les personnes importantes à nos yeux nous cachent forcément des choses. Et même en sachant ça, ça fait mal. Mal de se dire "on ne me fait pas assez confiance pour me mettre au courant". Même si c'est l'humain qui a été fait ainsi.

Mia, 9:44 (à Anna) ; Coucou poulette. J'ai entendu dire que tes parents s'étaient engueulés? Ca va? Tu veux que je passe? Je peux pas maintenant mais je trouverais un créneau.

Mia, 9:45 (à Anna) ; Je prendrais des canettes de Coca.

Anna, 9:53 (à Mia) ; Nan t'inquiètes pas, ça va

Et ça me fait putain de mal. Pourquoi? J'ai appris, grâce à mon autre meilleure amie, que ses parents s'étaient séparés. Et pourtant, elle est restée silencieuse sur ce sujet.

Et même si ma conscience me soufflait doucement à l'oreille ; "l'humain a été ainsi crée", je ne pouvais retenir l'élan d'énervement et de tristesse qui me submergeait. Ne méritais-je pas de savoir?

Voilà comment ma journée de merde commença. Et ce n'est que le début !

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Posant mon téléphone avec déception suite au message d'Anna, je me força à penser qu'elle était trop triste pour en parler. Sauf que ça faisait quasiment 2 mois qu'ils s'étaient séparés...

-Arrête de penser à ça ! M'ordonnai-je, me claquant gentiment les joues.

Une quinte de toux me fit tressaillir des pieds à la tête. Une vilaine bronchite, selon ma mère. Un élan de détermination me poussa à me lever. Je m'habillai rapidement d'un jean et d'un pull, prit une veste en jean dans laquelle je rangeais mon téléphone et mon porte-monnaie, puis je me dépêchai de sortir de chez moi.

Je me stoppe devant la pharmacie après quelques minutes de marche, entre, et cherche automatiquement mon sirop préféré -et en plus efficace. Une fois la petite boîte en main, je vais payer à la caisse et ressort, quand je reçois un message.

Une nouvelle quinte de toux me traversa, plus violente que les autres, et je lâchai sans le vouloir mon téléphone. Soupirant, je m'accroupis et prit mon téléphone...
Une grande rayure traversait l'écran, strié d'autres petites fissures.

-Bordel !

Jurant comme un bucheron, je rentrais finalement chez moi. Mon téléphone buguait, mais allait généralement bien. Heureusement.

Mia, 11:32 (à Léa) ; Mon tel est cassé, youpiiii.

Lucas, 11:32 (à Mia) ; Ah bon?

Mia, 11:33 (à Lucas) ; Merde, je me suis plantée de numéro, désolée. ><

Lucas, 11:34 (à Mia) ; Pas grave, ça va?

Mia, 11:34 (à Lucas) ; J'suis malade, j'ai cassé mon téléphone et ma meilleure amie me cache des choses, à part ça tout va bien.

Lucas, 11:36 (à Mia) ; eww merde désolé. :( ...

Je ne répondis rien, me laissant tomber sur mon canapé, me recouvrant de plusieurs couvertures. Ma tête tournait dès que je fermais les yeux, comme si mon corps volait. C'est ce qui arrive dès que je manque trop de sommeil.
Me mettant sur le côté, je ferme les yeux, concentrée sur le silence de la pièce, entrant peu à peu dans un état second. Vous savez, quand vous êtes entre le sommeil et l'éveil, quand vous avez plus conscience de rien en dehors de la chaleur de votre lit? Ouais, cet état-là. Et au moment où j'allais m'endormir, une voix me fit rouvrir les yeux.

J'en ai toujours rêvé. (EN PAUSE - indéterminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant