Rencontre dans le désert.

Chapitre 2

La journée avait été longue et éprouvante.

D'abord il y a eu le vol en avion, et avec l'escale à Istanbul, onze heures, cela faisait long, même en bonne compagnie et avec de la lecture.

Puis l'arrivée entre déception et joie.

Et toute la précipitation du départ.

Alors, je me jette sur le lit avec bonheur.

Et j'appelle Hélène. Ma sœur doit se faire du souci, et avec son début de grossesse difficile, je n'ai pas envie qu'elle s'en fasse outre mesure. Elle décroche assez vite, et entendre sa voix est un vrai plaisir.

— Coucou, ma puce, l'interpellé-je.

— Ça va ? demande-t-elle.

— Oui, nous sommes bien arrivés.

— Et pas de mauvaise surprise ?

— Un hôtel plus correct que celui en Espagne ! Vieillot, mais propre, même si je n'ai pas de douche dans ma chambre. Heureusement les garçons sont préteurs.

— Et sinon ?

— Nous n'avons pas encore vu grand-chose. L'université est récente, et très bien agencée. Nous avons été très bien accueillis. Et toi, tout va bien ?

— Oui.

— Et les petits ?

— Tom et Lyne restent à la maison. Mon chéri ira voir demain si tout va bien pour eux. Tu sais quand les résultats tombent ?

— Pour le Bac, cette semaine, mais je ne sais pas si je vais pouvoir avoir les résultats.

— Cela devrait être positif !

— J'espère !

— Je sais que communiquer à l'étranger coûte cher, alors à plus, et tiens nous au courant, n'hésite pas non plus à nous envoyer des photos par e mail ! Sinon on verra à ton retour.

— J'espère que je pourrais voir quelque chose !

— Bisous ma grande

— Bisous à vous tous.

Je ferme mon portable et les yeux.

Un regard intense émeraude s'impose alors dans mon esprit.

La fatigue m'empêche de penser à autre chose et je m'endors avec la vision de ce beau visage à la peau mate, aux lèvres bien ourlets, et à l'épaisse chevelure brune où l'envie d'y passer les doigts me surprend car je ne le reverrai jamais...

Un coup frappé à la porte me réveille brusquement. Malgré le bruit et la chaleur, je me suis assoupie. Le matin est là et la chaude lumière solaire recouvre déjà la pièce.

— Annie !

Je me lève, encore ensommeillée, et j'ouvre la porte.

Éric est là, habillé, un grand sourire sur les lèvres et visiblement en pleine forme !

— Petit déjeuner dans notre chambre ? me propose-t-il.

— Je me prépare et j'arrive.

Je fais une toilette rapide. Heureusement qu'hier soir j'ai pu profiter de la douche des garçons, et même si la nuit a été lourde, je suis quand même un peu reposée. Néanmoins, je dormirai bien un peu plus. Les draps sont propres et la literie est correcte. C'est donc avec un grand soupir de lassitude que j'en enlève mon regard.