Un rayon de soleil effleure ma peau.
Pour m'en débarrasser, je plonge ma tête dans l'oreiller.
Et je me relève, me rendant compte que ce ne sont pas les draps de l'hôtel car le coton est très doux, dense et parfumé. Très luxueux.
Je m'assois, et je regarde autour de moi.
Les murs sont recouverts avec un bois très clair jusqu'au milieu, puis dans un bleu ciel très doux. Et il y a cette ouverture ronde masquée seulement par un rideau blanc opaque, très différente de la croisée de ma chambre d'hôtel.
Je ne suis pas dans ma chambre.
Où suis-je ?
La mémoire me revient progressivement.
J'écarte le drap et descends du lit, posant mes pieds sur une moquette marron clair, très douce et très épaisse.
À côté de la porte, je peux apercevoir mes sandales, mon sac et ma veste posés sur un fauteuil dont le tissu est du même coloris que la moquette.
Je porte encore mes vêtements d'hier soir, et même s'ils sont froissés, cela me rassure un peu. Comment ai-je pu m'endormir ainsi !
Je vais dans la salle de bain adjacente, bleue et dorée, pour me passer un peu d'eau sur le visage et ôter les dernières marques de maquillage, m'essuyant ensuite avec une serviette jaune clair au tissage épais. Je profite de la brosse en bois avec une dorure sur le manche pour démêler mes cheveux, puis je veille bien à enlever mes cheveux de celle-ci. Je reviens dans la chambre pour refaire le lit et prendre enfin mes chaussures et mes autres affaires. J'ouvre la porte, tendant l'oreille. Je peux entendre des voix qui viennent d'en haut. Alors je m'engage dans le couloir aux boiseries claires, puis je monte à l'escalier. Là-haut, la vivacité lumineuse m'aveugle momentanément, très différente de l'atmosphère feutrée d'en bas.
Kassem vient m'accueillir.
— Bonjour, vous avez bien dormi ?
— Bonjour. Comment se fait-il que j'ai dormi ici ?
— Vous vous êtes endormie. J'ai tenté de vous réveiller pour vous ramener chez vous, mais vous avez murmuré « Juste encore un peu, je suis fatiguée ». Alors, j'ai préféré vous porter jusqu'à une des chambres, et vous laisser dormir tranquille.
— Mais...
— Et j'ai aussi envoyé Hassan prévenir vos amis pour qu'ils ne s'inquiètent pas. Ils lui ont dit que ce matin vous n'aviez pas de travail prévu, et que de toute façon ils pouvaient prendre les choses en main. Je vous ai laissé vous reposer tranquille. À bord, il n'y a aucun risque. Un de mes hommes veille toujours sur la sécurité, même la nuit.
Surprise par cette attention, je ne peux que lui dire :
— Merci.
— Bien, Hassan va vous ramener, mais avant je vous propose de partager mon petit déjeuner. Je ne peux vous raccompagner en personne, car je dois partir assez vite pour régler certaines affaires.
Il me prend doucement par la main pour me guider vers une table beaucoup plus petite que celle d'hier soir, où je peux apercevoir du miel, des pâtisseries, du thé, du café, des fruits. Rien ne manque. Pendant que je m'installe, encore surprise par la tournure des événements, j'entends le moteur se mettre en marche, et le bateau quitte sans à coup la rive où il avait accosté, pour repartir en direction du Caire.
Comme il s'assoit en face de moi, je lui renouvèle mes remerciements.
— Je respecte toujours mes promesses, sachez-le. Et bien sûr, je vous en avais faite une. Mais tant que j'y suis...
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Rencontre dans le désert.
RomanceUn voyage pour le travail va bouleverser la vie d'Annie... Ce texte n'est pas fini, il peut donc y avoir des fautes, des coquilles qui ont pu échapper à ma lecture !