À fleur de peau

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« You know it won't last forever this time spent apart,

Maybe we'll find out our dreams intertwine in the sea, in the valley,

You've already had me,

Maybe we'll find out we just needed time to be free »

Bird in another Tree, The Good Mad

Liam

-Est-ce que je pourrais parler à Alex s’il vous plaît?

Sa mère a grogné au téléphone avant de donner le téléphone à mon meilleur ami. J’ai entendu Alex dire à sa mère qu’elle n’était pas obliger de me répondre aussi bêtement. Je ne voulais pas qu’ils se chicanent par ma faute. Je n’en valais pas la peine.

-Salut, Liam. Tout va bien?

-Oui, ça va. Je voulais seulement te dire que je pars pendant quelques jours.

-Tu vas où?

-J’ai des choses à faire. Ce n’est pas ça l’important. Je voulais te demander une faveur pendant que je serai parti.

-Oui, ce que tu veux.

J’ai pris une grande inspiration.

-Tu pourrais garder un œil sur Callie, s’il te plaît?

Alex a gardé le silence pendant un court instant, ne sachant pas quoi répondre.

-Callie Forgues? a-t-il fini par demander.

-Oui.

-Pourquoi? Je croyais que vous vous connaissiez à peine. Que se passe-t-il entre vous?

-C’est assez compliqué. Mais écoute : j’ai vraiment foiré avec elle. J’ai fait des conneries et je ne sais pas si elle me le pardonnera. Elle n’a personne depuis que son frère est parti et elle a besoin de quelqu’un pendant que je ne suis pas là. Elle ne mérite pas d’être seule.

-Wow… c’est bien la dernière chose à laquelle je m’attendais.

-Alex, dit-moi que tu iras la voir. S’il te plaît.

-C’est sûr, Liam. Tu me l’as demandé.

-Merci.

-Et toi, où est-ce que tu vas? a-t-il répété.

J’ai réfléchi. Devais-je lui dire la vérité?

-Je vais voir mes parents.

Callie

Je ne suis pas allée à l’école ce matin-là. Mon visage était rouge, mes joues et mon nez plaqués de sang et d’égratignures. Ma lèvre était fendue et j’avais un œil au beurre noir du côté droit. Mes bras étaient parsemés d’ecchymoses de la forme des doigts de Liam. Sa main m’avait serrée si fort qu’on pouvait distinguer clairement chacune de ses jointures au niveau de ma cuisse. À l’extrémité de ses doigts, ses ongles avaient laissé des cicatrices en pénétrant dans ma peau.

Je me suis assise sur le petit banc qui se trouve devant ma coiffeuse, surplombée d’un grand miroir. J’ai scruté mon visage; j’en avais des frissons. J’avais attaché mes cheveux en un chignon rebelle et je voyais aux commissures de mes lèvres des rides qu’il n’y avait pas avant, comme si j’avais vieilli de trente ans en une seule nuit.

Avant, ma mère me frappait régulièrement. J’ai souvent dû me mettre plusieurs épaisseurs de maquillage pour me rendre à l’école sans éveiller les doutes des professeurs et les moqueries des élèves. Pourtant, cette fois, j’avais plus mal qu’à l’habitude.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant