Funérailles

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«Some prayers find an answer

Some prayers never know. »

Holding On and Letting Go, Ross Copperman

Callie

-Nous sommes ici réunis pour rendre hommage à Alex, qui nous a quittés trop vite. Que Dieu le protège…

Je n’avais pas envie d’écouter le prêtre. Je ne voulais pas entendre ses mots parce que je ne les croyais pas. Alex ne pouvait pas être mort. Il est juste parti. Il reviendra. Comme je suis revenue.

J’ai fermé les yeux. Où pouvait-il bien être? Je l’ai imaginé sur les plages de la République Dominicaine. Il a toujours rêvé d’y aller pour bronzer et rencontrer des belles latina. Je l’imaginais la peau brune entouré de filles en maillot de bain, lui souriant. Je ne sais pas pourquoi, mais je le voyais avec les cheveux plus courts qu’avant. Je préférais son ancienne coupe qu’à sa nouvelle. Il souriait. Il était heureux.

S’il y a bien une chose dont je suis absolument certaine, c’est qu’Alex aurait détesté l’orgue qui jouait constamment dans l’église et les chansons qui demandent au Seigneur de le protéger. Il aurait trouvé ça débile. Il aurait voulu que tous ses amis se retrouvent ensemble pour boire un verre et rire des bons moments qu’il a passé avec eux. Il aurait détesté voir sa mère pleurer comme une madeleine avec Liam, totalement perturbé à ses côtés. Il aurait détesté la photo qu’ils ont encadrée à côté de son cercueil. Il aurait détesté voir toutes ces fleurs, puisqu’il se met à éternuer dès qu’il en sent une de trop près. Il aurait détesté ces funérailles. Il aurait voulu que je me lève et que je me mette à crier pour interrompre la cérémonie.

Il aurait voulu tant de choses. Il aurait voulu finir ses études secondaires. Il aurait voulu atteindre ses dix-huit ans pour se faire tatouer comme il l’a toujours voulu. Il aurait voulu gagner la médaille d’or avec son équipe de soccer. Il aurait voulu avoir un petit garçon pour lui apprendre à jouer au hockey. Il aurait voulu avoir une petite fille pour la protéger plus que lui-même. Il aurait voulu dire à sa mère qu’il l’aimait encore une fois. Il aurait voulu faire du parachute. Il aurait voulu faire le tour du monde. Il aurait voulu faire tant de choses. Il aurait voulu vivre juste encore un peu.

-C’est quand on voit des tragédies comme celle-là qu’on se rend compte à quel point la vie est courte et qu’on se doit de vivre chaque moment pleinement.

L’église était blanche de l’extérieur et, comme la majorité des églises, son intérieur était fait de bois brun. Le plafond était extrêmement haut, les fenêtres étaient garnies de vitraux de plusieurs couleurs et les derniers rayons du soleil passaient au travers. Il y avait des balcons en hauteur  partout sur la longueur et l’orgue se trouvait derrière. L’église était bondée, presque toute la ville était présente. Tout le monde aimait Alex et même les gens qui le connaissaient à peine étaient présents. Tout le monde voulait témoigner de leur peine à ses proches. Tout le monde était touché, qu’ils le veuillent ou non.

J’ai vu Liam du coin de l’œil. Il était retourné vers moi. Il m’a souri quand il a vu que j’avais les larmes aux yeux. Je n’ai pas réussi à répondre à son sourire avant de fondre en larmes. Kayla m’a prise dans ses bras, mais j’avais toujours les yeux rivés sur Liam.

-Ça va bien aller, ai-je lu sur ses lèvres.

-Liam Aubry.

Nos regards se sont simultanément dirigés vers le prêtre. Il est allé s’asseoir sur un petit banc à sa gauche.  Liam s’est levé et a marché vers l’autel. Il tenait la version finale du discours que nous avions préparé ensemble. J’ai vu sa main trembler.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant