Ending

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On est samedi après-midi, trois bonnes semaines après mon entrevue avec Mme Malik.

Et trois semaines après la dernière visite de Zayn.

Je suis assis à une table chez Stanley's avec Harry et Taylor, un grand gobelet de café maison posé sur la table devant moi (oui, bizzarement, ce mémange pourtant fade de chez fade commence à me plaire).

- Alors, tu tiens le coup ? Me demande Harry.

Je hausse les épaules en faisant de mon mieux pour paraître léger. La vérité, c'est que, mis à part le fait que Zayn a déserté mes rêves, ma vie ici est devenue plus savoureuse, un peu comme le café de chez Stanley's.

C'est curieux mais, en déménageant à l'autre bout du pays, loin de tout ce qui évoquait Louis, je me suis rapproché de lui. Pas plus tard qu'hier, pendant que je me préparais en vitesse une fournée de pudding au caramel, sans le faire exprès j'ai prononcé don nom devant mes parents (Louis et moi, on se disputait toujour pour savoir lequel pourrait lécher la cuillère, racler le saladier et les gouttes de pâte). Eh bien, ni ma mère ni mon père n'ont bronché. Ils ont juste échangé un petit coup d'oeil et, même si je n'en mettrais pas ma main à couper, je suis presque sûr d'avoir vu un minuscule sourire sur les lèvres de ma mère.

Pour elle, et même eux, c'est beaucoup.

Et puis, il y a un peu plus de deux semaines, j'ai ouvert ma penderie à la recherche de mes rollers, pour les voir, les regarder vraiment, comme jamais je ne l'avais fait en cinq ans : blancs avec des bandes rouges sur les côtés, les lacets bleus scintillants et une énorme éraflure sur le devant, datant de la fois où j'étais tombé en faisant une vrille.

Je les ai pris et posés sur mon bureau pour être forcé de les voir en permanence. Au bout de deux jours, l'angoisse s'est estompée et ils sont redevenus de simples rollers. Rien de plus. Donc j'ai décidé d'en faire don à l'association Goodwill. Et j'ai choisi de me souvenir de mon frère en pensant à toutes nos préparations de caramel et à toutes les fois où on construisait des cabanes avec des couvertures sous la table de la salle à manger.

- Tu as vraiment une meilleur tête ! Me complimente Taylor en repositionnant une de ses nombreuses barrettes. Tant mieux, parce que j'envisageais sérieusement de te prendre rendez-vous chez Clinique.

- Merci, répondis-je en jetant un oeil à mon reflet dans le mirroir derrière elle.

Après avoir finalement rettrapé toute mes heures de sommeil en retard, je ne suis plus un zombi ambulant. Finies les veines rouges qui zébrait le blanc de mes yeux d'ordinaire bleu clair. Adieu teint fatigué et terreux ; il faut bien le dire, par rapport à il y a tout juste un mois, ma peau paraît éclatante. Et mes cheveux aussi : disparues les mêches ternes remuant à leur guise encadrant mon visage.

- Bon, est-ce qu'aujourd'hui on peut affirmer sans trop s'avancer que ta maison ne craint plus rien question fantômes ?

Harry sourit, dévoilant le petit trou ô combien adorable entre ses deux dents de devant.

- Je n'irais pas jusque là, dis-je en baissant les yeux vers le bleu qui a presque disparu de mon poignet. À vrai dire, parfois, quand je m'y attends le moins, je ressens un petit peu sa présence : quelque chose dans l'atmosphère, une sensatiô, une bouffée de son odeur de pommes au four.

Comme l'autre matin, quand je me suis réveillé : j'aurais juré qu'on me serrait la main. Et quelque jours avant, pendant que je l'habillais devant la glace, j'ai cru voir une crosse des Bruins appuyés contre le mur derrière moi ; mais, quand je me suis retourné, elle avait disparue.

- Donc, il est toujours dans les parages, en déduit Harry.

- Je crois que, d'une certaine manière, il le sera toujours.

- C'est torride, cette histoire !

Taylor attrape une sachet de sucre et fait mine de s'éventer.

- Il n'aurait pas un copain mort, par hasard ?

J'éclate de rire en me demandant si Zayn me surveille en cet instant, s'il est heureux là où il est.

- Tu devrais absolument assister à ces spectacles de chasse aux fantômes, ajouta Taylor. Tu sais, ceux où des mediums aident à résoudre des crimes et tout...

- Eh ! Je ne suis pas voyant !

- Ah ? Et comment tu appelles ça, alors ? Proteste-t-elle. Aux dernière nouvelles, je ne crois pad que ce soit très courant de communiquer avec les morts - et encore moins de se bécoter avec. D'ailleurs, c'était comment ?

Rien que d'y penser, j'en ai le sourire jusqu'aux oreilles : Zayn et moi, notre premier baiser face au lac, nos doigts entrelacés et nos bouches fondues l'une sur l'autre.

- Visiblement, c'était bien ! Devine Taylor en me faisant un clin d'oeil. Il faut que je me trouve fissa un fantôme, moi !

- Tu as raison, la taquine Harry. Sinon je vois mal comment un type avec un coeur qui bat pourrait sortir avec toi.

Pendant qu'ils continuent à se chamailler, je m'appuis contre le dossier de ma chaise en remarquant une chaleur soudaine dans la paume de ma main.

Autour de moi, une odeur de pommes au four embaume l'atmosphère.

(Je suis vraiment fière d'avoir terminé cette première réecriture. Je comptes en commencer une nouvelle dans un style que vous découvrirez bien assez tôt. Quelle romance préfèreriez-vous voir pour la suite ? Merci beaucoup à tous. Je vous aimes.)


The Ghost Of My Dreams (Ziall)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant